12 avril 2007

Youri Gagarine


Dans la même veine que mes félicitations sincères sur l’existence du héros national Soviétique qu’a été Staline, voici qu’une fois n’est pas coutume l’étoile rouge n’est pas synonyme de carnage mais d’héroïsme au sens noble du terme. Youri Gagarine, pilote de chasse de son état fut le premier homme à effectuer un vrai vol hors de l’atmosphère terrestre le 12 Avril 1961. Comme évènement on peut difficilement faire plus spectaculaire à l’échelle humaine, exception faite des premiers pas sur la lune.

Ce qui est impressionnant avec un tel personnage c’est l’aura planétaire qu’aura eue sa mission qui n’aura duré en tout et pour tout que moins deux heures dans sa phase spatiale (1H48 pour effectuer une rotation complète autour de la terre) et ce dans des conditions qui peuvent avec le recul être qualifiées de périlleuses : entre un équipement totalement expérimental, des incertitudes colossales sur la survie possible dans un monde sans gravité ni atmosphère et des dispositifs à peu de choses près totalement inadéquats, je pense qu’on peut applaudir l’abnégation du héros dont le courage n’est pas à prouver.

Malheureusement, si l’on doit regarder l’anniversaire sous l’éclairage sordide de la guerre froide, on ne peut que rendre hommage aux fantômes d’une course à l’espace qui a menée à bien des catastrophes humaines inutiles et à des exploits justes bons à valider quelques concepts. Comment les USA ont-ils répliqués par le biais de la maison blanche après cet évènement ? Par un discours de J.F. Kennedy annonçant fièrement la création de la NASA et de l’objectif du premier homme sur la lune à l’horizon 1970. Ce fut fait, mais à quel prix…

J’admire la conviction que peuvent avoir des gens quand ils sont convaincus d’aller dans la bonne direction, et surtout quand ils savent quels sont les risques qu’ils encourent. Il est si facile de cracher sur l’Histoire Soviétique en martelant (à raison) qu’il s’agissait là d’un état totalitaire et rétrograde sur bon nombre de points, mais décidément je ne peux m’ôter de l’esprit que Gagarine tout comme Amstrong huit ans plus tard sont des héros immortels dans une quête dépassant de loin les intérêts des nations, celle de la Science. La science, quel beau mot qui pourtant a supporté la charge pénible d’être le moteur de la haine et de la destruction !

Aujourd’hui l’on peut affirmer sans honte être fier d’un tel héros national, bien qu’il fut naturellement instrumentalisé par le parti et le comité central, mais à ce titre la France ne s’est-elle pas vantée d’avoir parmi les premiers astronautes européens en les personnes de Jean-Loup Chrétien et Patrick Baudry ? Tout personnage de cette envergure se doit de participer à l’aura de son pays, que ça lui convienne ou non. De toute façon le défi du voyage spatial est tel qu’il représente encore aujourd’hui un superbe rêve. Ne gâchons donc pas l’évènement en le recouvrant des rancoeurs d’un passé qu’on voudrait bien laisser pour mort.

Pour conclure, les rares hommes et femmes que j’estime être de véritables héros sont majoritairement des gens ayant choisi d’assumer un rôle difficile, pas nécessairement militaire ou politique, mais surtout qui ont apporté avec un cœur pur une vraie avancée pour l’humanité. A toi Gagarine malgré ton étoile rouge, j’offre ces quelques mots…

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