09 mai 2007

Prolifération

Telle une gangrène galopant le long d’une jambe de soldat malencontreusement tombée amoureuse d’une mine anti-personnelle, il s’avère que la bêtise prolifère à une vitesse prodigieuse. Les plus grands scientifiques s’attachent chaque jour à étudier et identifier l’avancée et le rythme de progression des maladies et infections qui nous minent la santé et emplissent joyeusement les morgues à ciel ouvert, et pourtant je suis convaincu qu’ils resteraient tous en extase face à la propagation anarchique et incontrôlable de l’imbécillité collective.

Darwin affirmait (enfin si l’on résume de manière concise ses travaux) que « ce sont les êtres les plus adaptés qui survivent ». Alors pourquoi cette foutue race humaine vous dément chaque jour qui passe sous la bienveillante chaleur du soleil ou bien sous le blizzard polaire le plus intense ? Regardons nous fourmis rampantes et farcies d’autosatisfaction vaniteuse : la moindre maladie, l’être microbien le plus primaire peut transformer notre amas d’eau, de graisse et d’ossements en une gélatine difforme et nauséabonde. Chère charogne, tu n’es pas à l’abri de la mort quand tu prétends que la technologie est un refuge, elle est même la source de tes malheurs ! Et oui tes enfants, tes fils mon frère sont tes propres bourreaux quand ils travaillent à Tchernobyl, quand ils manipulent des toxines sans le savoir, quand on leur dit « conduis ce camion douteux » ou bien quand sous l’uniforme ils doivent « nettoyer la jungle ». Réfléchis alors, qui est ton ennemi, l’Homme ou bien la nature ? Pénible non ?

Si l’on revient sur une zone plus terrestre et moins céleste de folie meurtrière, il est notable d’analyser qu’une foule densément amoncelée dans une ruelle aura une forte tentation de briser ce qui l’entoure, car nul ne peut douter que le nombre d’individus présents augmente rapidement le risque de débordements. C’est mathématique : plus on est de cons plus on pourrit ! A ce titre les beaux idéaux révolutionnaires sont souvent mis en pièces par l’image que le peuple en a, surtout quand les dits révoltés transforment la rue en champ de bataille. A quoi bon déclencher une émeute contre les forces de l’ordre ? Se rassurer d’exister ? Le message est alors à chaque fois oublié et seul Gandhi a eu l’intelligence de prôner la non violence, douloureuse, sanglante pour ses frères mais autrement plus marquante et efficace. A chacun son truc : une révolution si elle se mène l’arme à la main ne doit pas se limiter à jeter quelques pavés épars.

Redescendons encore plus profondément : le nouveau président est honni par une proportion non négligeable de la population. Admettons, avoir des colères contre son image et son programme sont somme toute légitimes, mais là, franchement là aller chercher jusqu’à son lieu de villégiature pour ensuite nous en tanner les oreilles et les mirettes, c’est à se dire que le fumier n’est plus suffisant et qu’il faut en produire pour avoir des raisons de gueuler sur le nouvel arrivant. Qui s’intéresse à ses vacances en dehors des voyeurs sans vie sociale ? Personne ou presque. Quel homme politique de haut rang n’a pas de relation avec la finance et les entreprises ? On ne me fera pas avaler qu’être dans un ministère ou même -et surtout- président permette la neutralité vis-à-vis des grandes sociétés. Réfléchissons dix secondes : de qui est accompagné un chef d’état lors d’un voyage officiel ? Des grands patrons ! Les contrats se font autant que la diplomatie, et M. Chirac ne fut jamais critiqué pour avoir un Airbus ou deux à vendre au passage. Je sais ! Ce qui dérange c’est que ces vacances soient peut-être aux frais du contribuable ? Et après ? Ca ne choquera pourtant personne que les grands patrons, eux, peuvent s’offrir un parachute en or après avoir pillé la dite société, qu’ils peuvent vivre sur le dos de l’entreprise et même s’arranger pour ne pas payer d’impôts. Un peu de tenue, les prétextes ne servent à rien, il faut être factuel bon sang !

La connerie prolifère, j’en suis intimement convaincu. Depuis bien longtemps j’observe cette masse d’imbéciles qui s’agglutinent devant la télévision, se gavant d’informations tronquées, censurées, voire fausses et qui ensuite font le jeu d’un parti ou d’un autre. L’indépendance politique et morale est difficile à défendre tant aujourd’hui l’uniformité de la maladie vénérienne du « bien penser » s’étend à toute vitesse. Dommage qu’il n’existe pas un préservatif pour la connerie comme il en existe pour nous protéger du SIDA, ça m’éviterait alors de côtoyer des opinions au milieu pénibles au pire vomitives. Ecoutez vous ! Les mécontents du second tour se mettent à casser, à brûler sous le couvert d’une opinion politique… les journalistes crachent sur un élu pour « faire comme les autres ». La gauche n’avait vraiment, mais alors vraiment pas besoin d’un tel fiasco post électoral.

Et dire que si je prône « Mort aux cons » je revendique un désir de génocide...

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