29 juin 2007

Préjugés

Je vais encore faire ma baderne qui grogne pour montrer les dents, mais sans déconne aucune ça ne vous les brise pas menue de colporter des conneries, et même d’en être intimement convaincu ? Sans blague, ça doit être dur à vivre aujourd’hui de revendiquer que la belle bleue est plate comme Birkin, ou bien qu’on est moins inégal quand on est gueule de cire. Il y a de quoi dire, redire et avoiner dans vos préjugés de fond de cuvette, une encyclopédie y suffirait sûrement pas ! Mais là, je suis d’humeur joueuse, on va prendre parmi les plus ordinaires, vous savez la connerie du tout venant, la phrase sortie par l’abruti partageant le zinc avec vous ou le collègue qu’on a envie de bâillonner tant il est stupide dans ses réflexions.

Franchement, je me marre à chaque fois quand on passe sur les clichés parfumés à la débilite aigue : entre les rousses, les noirs, les poubelles, la cuisine étrangère, les voitures et même les animaux de compagnie, vous les couineurs du blase qui se disent « indisposés » quand un de ces éléments s’approchent de vous, vous nous faites partager des sommets d’idiotie ! J’adore « être roux c’est sentir mauvais », « la cuisine africaine, quelle infection ! », l’adorable mais profond « Un pneu ça sent moins mauvais quand ça brûle qu’un arabe quand ça cuisine ». Alors en fait de préjugé je me demande s’il n’y a pas là juste une manière de camoufler un racisme lattent ou une frustration de ne pas comprendre une culture qui ne nous est pas facile d’abord. Ah les peigne-culs qui vous lancent des grandes phrases sur l’hygiène du fameux voisin qui a un « clébard qui pue », alors que lui-même n’a pas encore découvert la savonnette ou la brosse à dents, c’est un grand moment digne d’un caméra cachée non ?

Dans le genre préjugés tenaces il y a après l’odeur la partie des papilles qui est mise à contribution pour fuir tout ce qui n’est pas ordinairement dans la gamelle. « Indien, trop épicé, chinetoque… fait n’importe comment… » et nous en France, faire macérer du raison pour en faire du pinard, se taper de la choucroute qui ressemble à de la perruque d’entraîneuse passée dans une machine à laver, ou encore s’enquiller du boudin dont j’éviterai la description du procédé de fabrication… Bref, dès que c’est l’assiette c’est le veto au moins aussi benêt qu’un mioche refusant de se taper ses fayots sous prétexte que ça fait loufer. Y a des choses comme ça qui font que je fuis la compagnie de certaines personnes au moment de la ripaille, car j’ai au moins une certitude, c’est que ça finira rapidement en steak frites et non en bonne tambouille exotique. Remballez vos préjugés, ils savent cuisiner aussi bien que nous, mais différemment.

On peut parler des tempéraments aussi tant qu’on est lancé dans la gueulante : du « boche trop raide au point de croire qu’il a été emmanché dès la naissance » au « rital à grande gueule qui ne sait pas la fermer », c’est franchement la foire au n’importe quoi. Oui ! Il existe des américains qui savent se nourrir et qui n’ont pas voté Bush ! Oui il y a des Suisses qui ne sont pas mous et amorphes ! D’une certaine manière on préjuge pour avoir un critère discriminant, mais d’une certaine manière ces réactions sont essentiellement une éducation différente et une Histoire très influente sur le présent : l’allemand trop psychorigide ? Comme si l’on pouvait créer un empire en agissant pardessus la jambe… les Italiens trop volubiles ? Le beau temps et la culture de le prendre (le temps des choses) leur offrent la passion de la parlotte. Et nous les Français on est quoi ? Des gueulards, des têtes de cons mais aussi… des obsédés (du moins paraît-il). De fait d’une société donnée on en fait une caricature devenant « vérité » pour résumer des choses complexes. Tentez de faire le portrait d’un Russe que je rigole, parce qu’entre un Moscovite et un habitant du cercle polaire, autant de points communs qu’entre un européen et un Japonais (tant physiquement que culturellement).

Il y a mille abords (et non sabords) possibles pour le préjugé : la technologie (les bagnoles françaises, c’est d’la merde pas finie et pas fiable, alors que les jap’ sont géniales), l’économie (on a pas de pétrole mais des idées… en fait surtout des idées), l’Histoire (on a gagné la guerre parce qu’on était balaises !), la géographie (Ah bon y a de la neige en Afrique ?), en politique (oui le FN c’est bien – malheureusement – un parti politique et non une association loi 1901), la culture en général (Picasso… peintre en vomissures et Van Gogh tâcheron sans talent). La liste ne serait pas complète sans l’inusable « tous les allemands étaient et sont des nazis » qu’on enfonce dans le crâne de nos chers gosses… Merci aux cons qui font la langue et ce qu’elle devient (soupir…)

28 juin 2007

Tiens, pour une fois…

C’est drôle, les thèmes que j’aborde sont, en ce moment en tout cas, bien plus divers que la politique, la guerre et la violence. Serait-ce donc que je m’humanise tellement que j’en oublierais mes colères contre ce sang versé en pure perte et contre les crétins qui déclenchent ces conflits ? Pas du tout, c’est juste que je n’ai pas vocation à être l’apôtre vindicatif qui, du haut de sa tour d’argile et non d’argent harangue la foule en braillant « la guerre c’est MAL ! ». Tiens d’ailleurs, j’ajoute aussi que j’ai quelques doutes sur le fait de porter une toge ou un pagne au XXIème siècle. C’est juste une question de préférences personnelles mais j’estime plus dans le ton d’avoir un pantalon.

Bref, Cette fois encore je ne vais pas parler de schrapnel, de mines, d’obus, d’artilleries et de stratégie et ce au soulagement d’une lectrice en particulier. Certains vont pester contre ce favoritisme affiché, mais et alors ce sont mes opinions et mes envies que j’affiche et exhibe à la face de ceux qui ont la patience de me lire d’abord ! Donc, point de violence militarisée, pas de siège ni de tirailleurs, et encore moins de canonnades héroïques… Mais alors de quoi vais-je donc parler ? La question fatidique se lisant dans les yeux affolés d’une foule avide de haine et abreuvée par mes lèvres d’une haine ordinaire pour le genre humain, j’avoue y réfléchir en hésitant entre vous faire perdre un temps précieux à tourner autour du pot et trouver un sujet vraiment intéressant sur lequel je pourrai aisément divaguer. J’avoue une préférence sadique à la première solution, toutefois le procédé serait un rien lâche et aisé à décortiquer tant mes phrases sont disséquées avec soin avant d’être critiquées…

J’allume donc une cigarette toxique, m’enfonce un peu plus dans un fauteuil brun datant probablement de l’ère Mitterrand et j’observe mon écran : que dire, de quoi parler ? De la pluie et du beau temps ? Déjà fait et je n’ai pas envie de m’étaler sur les frasques d’une météo digne de l’automne et non de l’été. Alors pourquoi pas de la politique en France après la demi marée bleue ? La France s’est choisie un président et en lui donnant la majorité lui a filé les clés du pays. A ces élus fraîchement choisis par les urnes de démontrer que ce choix a été ou non judicieux. Alors parlons de l’imagination humaine ! Ca c’est un thème remarquable et il suffit de poser son regard sur un bureau aussi bordélique que le mien pour y apercevoir quelques merveilles : l’agrafeuse qui a le don de se bloquer après une utilisation conforme, le tube de colle en gel qui de gel tient plus du ciment épais, le feutre surligneur qui ne surligne plus grand-chose d’autre que mes doigts, ou bien sommet de l’ingénierie spatiale ma tasse à café en céramique bleue. J’oubliais aussi mon téléphone aphone qui sonne sans se faire entendre, le ventilateur hélicoptère qui m’offre son ronronnement et non son souffle apaisant et ce néon de Noël qui est sûrement atteint par l’épilepsie tant il clignote au gré de ses soubresauts d’humeur.

C’est beau la technologie, beau comme une centrale Tchernobyl, splendide comme un pot d’échappement de semi remorque, magnifique comme un abribus et délicieux comme le macadam chaud un soir d’été suffocant. Ca donne envie d’en découvrir plus, de laisser nos chers scientifiques se lâcher sur l’étude génétique ou sur les recherches concernant les armes bactériologiques. Rien qu’à s’asseoir sur un banc au bord d’une grande avenue on peut se régaler des progrès faits en quelques années, le tout agrémenté par le petit grain de folie présent chez chaque individu de notre espèce : la voiture aux couleur improbables et à la décoration choisie par un môme de quatre ans, la trottinette électrique et même à essence qui slalome entre les piétons, le bus semblant être une apologie des boîtes de sardines Saupiquet et même cette petite vieille ronchonnant sur la vie trépidante de la ville et tirant de ses bras amaigris un objet roulant supposé lui faciliter l’existence. Technologie, évolution du monde je t’adore, j’aime les aberrations que tu crées chaque jour. Qui aurait crû qu’on devrait désintoxiquer des gamins trop accrocs aux jeux vidéos, qui aurait supposé qu’aujourd’hui l’air parisien est si pollué qu’un jour sur deux il explose les seuils d’alerte de toxicité imposés par l’OMS, et qui aurait pu prévoir qu’on empile les gens à tel point qu’il y a des blessures thoraciques chez les voyageurs des transports en commun ? Remercions nous d’être aussi explosifs dans notre progrès, grâce à cela nous épargnerons à la Nature le soin de nous annihiler à l’aide des volcans ou des tsunamis.

Il y a des bienfaits pour la science, mais parfois, j’aimerais que certains de ces bienfaits ne deviennent pas au final une cause de plus de notre perte : l’atome, la chimie, la biologie, trois domaines vitaux et trois domaines mortels. Un proverbe américain (dont l’auteur est le créateur du fameux revolver Colt) : « Dieu fit les hommes inégaux. Le colt les rendit égaux. ». Il aurait pu ajouter avec bien plus de bon sens quelques mots pour obtenir « Dieu fit les hommes inégaux, l’Homme et sa science les rendit égaux devant la Mort ».

J’ai quand même réussi à ne pas parler de guerre... Ou presque !

27 juin 2007

Linguistique !

Je viens enfin de comprendre d’où vient le mot « résolution » ! C’est une illumination, un éclair dans l’obscurité des analyses vaines, que dis-je c’est le summum de mes tribulations linguistiques ! Que je m’explique avant qu’on appelle pour moi les services psychiatriques de l’hôpital le plus proche, j’ai découvert que, selon moi, le mot « résolution » n’est qu’un montage cynique de fonctionnaires de l’ONU à l’attention des populations pauvres des pays francophones d’Afrique. Que celui qui se gratte la tempe dans l’expectative cesse immédiatement, je suis incommodé par ses pellicules ; bref, oui je le dis : ce mot est une insulte camouflée dans un terme supposé représenter la détermination et la force de caractère… Il n’en est rien ! Commençons par la première syllabe « ré » : comme chacun sait les fonctionnaires en poste à l’ONU ont une caractéristique commune qui est de prendre des décisions en dépit du bon sens et de les prendre, pardessus le marché, par devers eux sans consulter ceux concernés… cela en fait donc des trous du … (restons polis). De plus, en admettant qu’ils prétendent trouver des solutions nous pouvons donc sans l’ombre d’un doute affirmer que résolution provient de raie - je ne ferai pas de dessin - et de solution. L’orthographe n’étant pas élégante, il fut juste décidé de prononcer « résolution » et non « raie-solution ». CQFD !

En y réfléchissant bien il y a énormément de mots derrière lesquels se cachent des origines peu avouables, pour ne pas dire honteuses. Le second exemple qui me vient à l’esprit est, et c’est authentique en revanche, l’histoire du mot « assassin ». En tant que tel il serait de prime abord difficile d’y trouver à redire en dehors du sens même du terme, mais l’en prononçant de manière un rien déformée (essayez avec une patate chaude en bouche, ça devrait le faire), vous aurez « Hashshâshîn », qui signifierait plus ou moins consommateur de hashisch. La référence historique est assez complexe car selon les sources, l’explication ci-dessus serait fausse et proviendrait de "Assassiyoun", ceux qui sont fidèles au Assas, au "Fondement" de la foi. Dans les deux cas l’histoire racontée est celle de la une communauté mystique musulmane Nizârienne, de Nizaris (shî`ite ismaélienne) active depuis le XIe siècle. L’une comme l’autre sont controversées et il est difficile de trier le vrai du faux. Ce qui est historique en revanche c’est que la consommation de hashish est bien évoquée dans certains écrits, tout comme le mot Assassiyoun… A chacun de savoir !

Ces deux exemples, dont le premier est d’une bêtise sans nom, enfin j’espère que personne n’a pris ça pour argent comptant (quoique…), démontrent que les circonvolutions de la langue et les tortures infligées aux mots provoquent parfois des bizarreries amusantes. Prenons un autre secteur qui est celui des objets usuels : on dit aisément du sopalin, un frigo, un Bic, du tipp-ex, un Stabilo, une bécane et j’en passe… et pourtant tous sont issus d’une seule et même origine : la marque ! Car oui frigo provient de la marque Frigidaire aujourd’hui disparue mais qui a été pionnière dans la vente de réfrigérateurs domestiques, le sopalin pour une marque d’essuie-tout (Société du Papier-Linge crée en 1946) et ainsi de suite. L’industrie crée donc l’objet, nous nous l’approprions et en faisons un nom commun. Il est même impressionnant de se dire que les dites marques sont oubliées alors que le produit, lui, perdure.

Après l’académique, tout le jeu de triturer la langue est de détourner et accommoder les mots à la sauce choisie, et l’argot a ce pouvoir incroyable de faire comprendre totalement autre chose en regard du sens premier : le blé, l’oseille ne représentent plus une céréale et un polygonacé (merci mon dictionnaire) mais de l’argent, une brique une somme d’argent, et une caisse non pas une boîte quelconque mais une voiture. Allez comprendre le pourquoi du comment, personnellement j’en ignore totalement l’origine, mais qu’importe cela enjolive et amuse le linguiste et rend dingue les étrangers ! Allez faire comprendre que le même mot désigne plusieurs choses différentes sans que la personne ne s’y perde et ce à cause du contexte, de la personne et même de la région où l’on se trouve…

A bien y réfléchir j’avoue qu’il m’est jouissif de parler sans être totalement compris par tous mes interlocuteurs, excepté ceux initiés à la langue argotique ou à un vocabulaire dépassant les 300 mots. Je suis peau de vache mais j’aime la langue (pas le plat bordel, lisez quoi !) et j’adore jouer avec… parfois aux dépends des autres. Que voulez-vous, j’ai la faiblesse d’admirer les méchantes plumes cyniques ainsi que celles capables de dire tout et son contraire tout en maintenant l’ensemble cohérent. Tiens d’ailleurs, n’est-ce pas là tout l’art du politicien/chef/manager/président/escroc (rayez la ou les mentions superflues) ?

J'allais oublier en hors sujet amusant: saviez-vous que nous tous nous nous mouchons non pas dans des mouchoirs jetables mais dans ce qui, au départ, devait être une protection féminine jetable? Et oui Kleenex avait créé LA première serviette hygiénique, seulement sans préciser (pudeur de l'époque oblige) le but réel du produit. Détourné par tous, utilisé comme mouchoir, Kleenex ne s'avisa pas de démentir les clients, et fut alors le premier à vendre des mouchoirs jetables! Alors, est-ce l'objet qui crée la fonction, ou bien sommes-nous si maladroits qu'on lui trouve une autre utilité? En parallèle le mot fait-il fonction, ou bien comprenons-nous de travers pour créer de nouveaux mots? Prenez l'Académie des croulants, heuu Française pardon: Ils ont créé Cédérom! Alors que c'est CD-Rom ou Compact Disc Read only memory (Disque compact de mémoire accessible uniquement en lecture)...

26 juin 2007

Alchimie et ondes hertziennes.

Ne vous attendez pas à une mixture ou une procédure détaillée pour produire de l’or de manière aisée car d’un point de vue purement personnel j’aurais tendance à dire que, si j’avais le loisir de découvrir le moyen garanti de m’enrichir de la sorte j’en tairais la recette pour mon bien égoïste. Le but de cette chronique est de théoriser la transformation du plomb en or par nos chères chaînes de télévision, car dans le domaine de la magie elles ont une véritable expertise que même les plus mauvais scribouillards de la pseudo presse écrite aimeraient détenir.

La télévision, ce fabuleux média qui a permis de mettre sous les yeux avides d’une population en quête de loisirs faciles sans réflexion des émissions, des séries et des films dont la qualité première n’est sûrement pas la profondeur de scénario. A y regarder de plus près je doute même qu’il soit possible de tirer quoi que ce soit d’intelligent de la plupart de nos programmes télévisés ! Je sais, on me dira dur et difficile et une liste de produits de qualité me sera brandie avec la force et la conviction d’ecclésiastiques en pleine inquisition. D’accord, il y a des choses valables pour ne pas dire parfois fabuleuses, mais dans une grille journalière quelle place prennent-elles ? La même que la culture au milieu de nos rues c'est-à-dire la nuit, à des heures où seuls les insomniaques et les gens au chômage peuvent s’offrir le luxe de les regarder. En dehors de ces îlots miraculés dans les flots boueux de la bêtise hertzienne point de salut pour qui refuse la bêtise bornée et vulgaire.

Commençons par les téléfilms… le royaume du néant, l’empire du scénario convenu et prévisible, le fief des bons sentiments de quatre sous qui sous les dehors recherchés ne font que mettre en avant les bienfaits d’une morale puante. Le héros ou l’héroïne, propre et bien mis, l’esprit d’amitié, la collaboration pseudo intellectuelle dans l’analyse, n’est-ce pas là les plus grosses ficelles qui soient ? Je suis souvent hilare lorsque j’écoute d’une oreille distraite les platitudes qui sont supposées être des dialogues, sans compter l’absence pathétique d’émotions des protagonistes. Les cours de théâtre se perdent, la notion de sentiment est ostensiblement écartée au profit du sensationnalisme facile. Auparavant on se contentait d’un bon meurtre bien violent ou très intellectualisés puis l’on vous mettait un policier/gendarme/enquêteur privé (rayez les mentions superflue) pour résoudre le tout dans un temps délimité. Unité de lieu, de temps et de personnages étaient respectées de manière à ne pas désorienter le spectateur à qui l’on mâchait le travail (sous-entendu lourd sur l’imbécillité du dit spectateur) avec un épilogue mièvre et bien facile.
Là, deux visions nouvelles apportent un air vicié supplémentaire : le docu fiction et la série de l’été. Qu’est-ce qu’un docu fiction ? Vous prenez une situation réelle, vous la mettez en scène, romancez une amourette impossible dedans et servez le tout au milieu des gros titres de la presse débile, pardon « people » : l’affaire Ranucci, le meurtre du petit Grégory, Mesrine… de quoi vous offrir une gazette infecte de faits divers terribles et parfois jamais résolus auxquels l’on colle des insanités indignes du journal « le nouveau détective ». Bref, docu fiction fait bon ménage avec télévision poubelle. La série de l’été, elle, a le don de m’horripiler : non contente de squatter honteusement une tranche horaire à laquelle j’espère pouvoir assister à l’énième rediffusion du corniaud, voilà que chaque chaîne produit SA série (de merde) où l’intrigue est emberlificotée (et donc sans intérêt) autour de laquelle l’on fait tournoyer des dérivations diverses (famille, amour, guerre, haine, ésotérisme…) de manière à rendre le tout illisible et enterrer un peu les conclusions trop faciles. A se pendre devant une telle bêtise ! On prend les gens pour des cons, certes c’est normal mais de là à leur faire croire qu’ils ont de l’intelligence cela en devient honteux.

Ah les films… Les journées font 24 heures et il faut bien remplir les trous que laissent les téléfilms. Alors d’un côté on achète du « bon » film, toute proportion gardée, du grand public Hollywoodien histoire de racoler les derniers survivants n’ayant pas eu la connerie de voir le dernier navet à la mode, puis là, les petits poucets, ces productions honteuses qui ne passent pas le sas des salles obscures et qu’on place en seconde partie de soirée pour combler les manques trop voyants. Ils sont pratiques, ces navets, ces films de série Z bouches trous où des acteurs de dixième zone tentent de soutenir un film qui ne le mérite pas. Comme quoi, il y a de quoi faire et regarder car certains deviennent d’excellentes comédies potaches, sans le vouloir en fait !
Les rediffusions sont elles aussi une ode à la moquerie et à la tromperie des téléspectateurs. Je parlais du corniaud diffusé une quinzaine de fois, parlons aussi des dix commandements, du « autant en emporte le vent », des Belmondo lessivés ainsi que des productions françaises de troisième ordre. On fait donc du culte par le matraque du mauvais. Parfait pour faire tourner une économie de la pourriture.

Passons aux séries qui sont les sœurs jumelles des téléfilms : plus courts, plus percutants mais tout aussi minables. Il y a parfois des perles, mais sur l’ensemble certaines engendrent autant de crises de nerfs que de changements de chaîne. Essayez d’innover au lieu de nous coller du flic à tous les étages ! Ah oui j’allais oublier : la mode aux séries pseudo scientifiques (les experts, NCIS…) et les séries médicales (urgences puis Docteur je ne sais plus quoi). Sincèrement, quel intérêt autre que le voyeurisme malsain peut pousser une personne à regarder la vie d’un hôpital et d’observer la vie des patients qui souvent sont mutilés, parce que oui une appendicite ça ne vend pas, par contre la tronche rabotée par le bitume ça en jette un maximum. De grâce, épargnez nous ces spectacles, comme s’il y avait pas assez de souffrances !

Dernière chose : la production d’émissions intelligentes, de reportages non spectaculaires mais passionnants échoit aux chaînes spécialisées sur le câble et le satellite. Les non équipés sont-ils donc majoritairement cons ou bien simplement on préfère les condamner au pas cher mais racoleur ? Donnez moi une explication messieurs les programmeurs.

PS : Les téléréalités sont à mes yeux la pire des engeances télévisuelles qui soit. Comment peut-on aller vendre de telles saloperies où le voyeurisme, le sadisme et la moquerie sont les moteurs ? Loft qui revient en force, château sous surveillance pour minots sans vrai talent… ça ne fait que confirmer ma crainte majeure où les gens, finalement, sont avides de la vie des autres et considèrent que la leur n’est pas intéressante. Et que dire de la sous bouse nommée « vis ma vie » ?

25 juin 2007

Questions stupides

Ne vous êtes-vous jamais posé des questions complètement idiotes, dénuées d’intérêt et surtout auxquelles apporter une réponse tiendrait de l’insulte à l’intelligence ? Personnellement il m’arrive comme tout le monde de douter de ma santé mentale, notamment lorsqu’il me prend d’analyser des situations dénuées d’un quelconque intérêt. Ceci étant dit, je peux tout de même être pardonné sans absolution de l’évêché du fait que notre politique culturelle tient plus de l’abrutissement volontaire que de la recherche du bien-être : racolage publicitaire indigent, cinématographie poubelle, médias dépotoirs et à présent Internet décharge publique des humeurs (humus ?) du tout à chacun. J’envie l’oiseau qui, par la grâce de la science et de son inconscience de nos idioties peut se poser sur une ligne à haute tension sans rôtir alors que nous, pauvres crétins doutons du bien fondé du risque du contact d’un corps humain avec cette même ligne électrique.

Prenons les morts stupides pour point de départ car elles sont représentatives des doutes et interrogations éternelles qui germent dans les têtes des ahuris, pardon humains qui nous entourent. « Est-ce que je peux courir à travers une forêt dense sans me prendre une branche dans les dents, le tout les yeux fermés ? ». Le SAMU a bien ri en extirpant le bout de bois s’étant gréé en second nez du petit plaisantin. « Si je lance une boule de bowling du haut d’un immeuble, de quelle taille sera le cratère ? », pour répondre il faudra demander à la personne l’ayant prise sur la tête, et celle que je trouve fabuleuse « Si je remplace un fusible grillé avec une cartouche de revolver, vais-je rétablir le courant ? » (Nota : cette dernière interrogation est authentique, un crétin crût qu’une balle peut faire office de fusible dans sa voiture, mais celle-ci s’échauffa du fait du court-circuit et … arriva ce qu’il arriva. Pour vous faire une idée, réfléchissez bien à où se trouvent les fusibles dans votre voiture.). Bref, à être cons nous sommes les champions, à tester des idioties nous détenons le pompon.

Bon là c’est de la caricature j’en conviens, mais d’une certaine manière on pose oralement des questions au moins aussi ridicules. N’avez-vous jamais critiqué les goûts et couleurs d’autrui ? la sempiternelle « Comment peut-on peindre des murs de cette couleur ? », ce à quoi il faut immanquablement répondre « Avec des pinceaux et même un rouleau laqueur, pourquoi ? », la tonitruante « Et ça roule ? » qui se voit gratifiée du « Non ça rampe, mais c’est pas économique question pneus » et j’en passe. C’est un domaine où chacun peut exprimer son talent pour le néant et le ridicule et je suis sûr que vous pourrez me trouver des exemples au moins aussi percutants.

Relativisons ce portrait peu reluisant de notre chère Humanité : la science répond souvent à des doutes qui jusque là étaient insolubles. On a bien pris pour des fous ceux qui affirmaient que la terre tournait autour du soleil ou bien ceux qui affirmaient qu’une pierre pouvait servir de carburant de chauffage. Toutefois la science essaye de s’interroger (j’espère) à des sujets vraiment utiles comme « Vu que l’escargot se déplace en rampant, qu’il bave pour adhérer, si l’on pose de l’huile sur une feuille à quelle vitesse ira-t-il ? »…. Question à la con une fois de plus, d’ailleurs je ne suis même pas sûr que l’escargot bave pour coller. A vérifier tiens. Une question intelligente… une question intelli… bon d’accord souvent des découvertes sont le produit de la connerie humaine ou bien de la transformation d’une connerie en utilité. L’aviation fut un terrain de prédilection pour les cinglés et pourtant une cause d’énorme progrès durant le siècle dernier. Franchement, ceux qui se collaient des ailes dans le dos, étaient-ils vraiment sains d’esprit ? Que dire des premiers essayeurs de parachutes ? Et du siège éjectable ? De quoi frissonner rien qu’en y pensant.

Quand les modèles mathématiques sont impuissants on applique la méthode du « on essaye, si ça merde on saura pourquoi ». Pourquoi écrabouiller des voitures dans des accidents ? Pour vérifier si ça se démolit en préservant les passagers. Quelque part, faire ces tests c’est implicitement se convaincre que les gens sont trop cons pour rouler correctement. Saviez-vous que pour tester la résistance des baies vitrées des cockpits de gros porteurs (Boeing et Airbus) on propulse dessus un poulet via un canon pour simuler un impact d’oiseau ? Méthode idiote en apparence mais question intelligente en bout de chaîne. Alors… si un type teste la résistance d’un élastique de slip kangourou en s’y pendant au-dessus du vide… non là c’est vraiment TRES con.

22 juin 2007

Notice de conduite pour être un bon dictateur

Comme pour tout rôle éminemment important dans un gouvernement, le fait de devoir représenter un état mais aussi le diriger doit respecter un certain nombre de règles particulièrement simples au demeurant mais qui d’un point de vue purement technique nécessitent certains aménagements tant avec la conscience qu’avec les lois en vigueur. Je recommande donc un certain nombre de préalables pour que le dictateur dont il est question puisse avoir les « mains libres » et ainsi mener à la réussite sa gouvernance.

Premier point essentiel : les fondamentaux avant d’agir.
Tout dictateur doit se prémunir contre la potentielle illégalité de ses actes et décisions en expurgeant le plus vite possible le code pénal en vigueur. Dans cette optique il sera judicieux de s’adjuger le droit de réformer une loi sans aucun accord, car toute phase de validation entraînerait des retards voire des refus intolérables. Par conséquent, s’entourer de juristes fidèles et surtout zélés saura être un avantage indéniable dans cette phase de préparation.
Le second aspect à ne jamais négliger dans cette période est celui de ne pas se mettre à dos l’ancienne garde, celle qui se prétend gardienne des acquis et protectrice du droit commun. Faites preuve de pragmatisme en la flattant et en l’assurant dans son rôle d’applicatrice de vos réformes, ceci surtout concernant le droit pénal. Les lois, ce sera votre entourage qui en aura la primeur, pas les fonctionnaires, mais ce seront les fonctionnaires qui seront en première ligne pour les expliquer et les appliquer.
La force d’un état c’est autant ses actions que ses symboles : soignez l’image de vos étiquettes, si nécessaire créez une imagerie représentative de vos opinions. Evitez par contre la fanfreluche et le clinquant, c’est au contraire la prestance et la crédibilité qui vous donnera le pouvoir. La meilleure des armées est celle qui a l’uniforme le plus discret. Par opposition par contre il sera vital de récompenser les personnes moteur de votre hégémonie en leur adjugeant des titres, des décorations et des actions d’éclat afin d’en flatter l’ego. Des cérémonies de remise de médailles offrira par exemple une fierté légitime à tout ouvrier se dépassant au travail, sans pour autant lui apporter quoi que ce soit de concret. Donc, flatter l’orgueil avant le portefeuille.
L’un des paradoxes d’une dictature est qu’il y aura une part non négligeable de soutiens imprévus, ceci essentiellement dans une population qu’il sera judicieux de former, informer et éduquer dans la droite ligne de votre politique. Les écrits, le son et l’image seront des vecteurs essentiels de votre propagande mais c’est surtout le bouche à oreille qui fera un travail de fourmi. La plus probante des méthodes est de faire participer le plus grand nombre soit à des défilés et commémorations qui ont pour désavantage une improductivité notoire et un coût démesuré ou bien de lancer des projets de grande ampleur afin que chacun se sente concerné par les travaux de votre état. Bon nombre de chantiers peuvent s’offrir à vous : amélioration des infrastructures qui auront des effets bénéfiques non seulement sur l’économie mais aussi sur la mobilité de vos troupes en cas de crise majeure, développement de zones territoriales délaissées par repeuplement ou modernisation des moyens de production et enfin l’éventuel projet militaire d’envergure comme la production d’une aviation moderne, qui à elle seule sera une fierté nationale.
Le dernier aspect fondateur de votre pouvoir sera d’affirmer votre présence en jouant tant de la force tranquille de votre image en bon paternaliste que de l’aspect répressif contre les déviants. Petite précision : il est incongru de massacrer les déviants, la violence engendre la violence et les populations ont une culture revancharde quoi qu’on en pense. De fait, l’essentiel est au contraire de les isoler ou de leur offrir le quignon de pain qui saura les satisfaire alors qu’ils auraient pu obtenir de la viande avec un peu de bon sens. Il est amusant de voir qu’un révolté fléchira aisément lorsqu’on lui accordera quasiment rien alors qu’un raisonné patient sera toujours plus exigeant. Surveillez donc plus ceux qui pensent bien que ceux qui agissent mal.

Second point essentiel : la pérennité de votre gouvernance.
Assurez vous d’avoir un Ennemi. L’Ennemi est le concept vital d’une dictature : il sera soit une minorité soit un voisin belliqueux (dans les faits ou non peu importe) de manière à orienter le regard vers cette cible facile et surtout haïssable. N’éliminez pas bêtement l’ennemi, faites le détester, isoler et surtout le rendre responsable de vos maux les plus douloureux. C’est à ce prix seulement que vous aurez une large majorité de soutiens. Petit conseil : puisez dans l’imaginaire populaire pour trouver l’ennemi commun à tous ou presque afin d’être en parfaite osmose avec la masse que vous dirigerez.
Comme pour tout pouvoir il existe et existera toujours une vague contestation qui saurait prendre de l’ampleur si l’on n’y prend pas garde. Oubliez tout de la répression systématique, elle exige un coût humain et matériel souvent bien trop démesuré par rapport à la crise réellement en cours ; au surplus de ce fait les réactions telles que celles de la révolution pacifique (non violence et arrestations de masses inutiles) sauront gripper les rouages d’une police pourtant forte de lois et d’équipements favorables. Désamorcez sera le maître mot et pour cela pas de secret, seules deux méthodes permettent d’obtenir sans frais réellement exorbitant un gain notoire : la peur ou l’appât. La peur vous sera fidèle et simple à mettre en œuvre mais quasiment impossible à disloquer par la suite. Pour se faire, il s’agira de s’engager dans la création d’une troupe réduite mais démesurément libre de ses actes de manière à créer une atmosphère de suspicion ; ajouter un peu de propagande pardessus en fomentant une terreur de l’ennemi de l’intérieur saura ajouter du crédit à ces équipes. Evitez par contre tout conflit d’intérêt entre cette police spéciale et les instances légales en créant une hiérarchie de priorité afin que tous connaissent leurs rôles respectifs. La méthodologie de l’appât sera de jongler entre les intérêts des uns et les revendications des autres en tentant de trouver une sortie qui à vous seule sera favorable. Accordez quelques libertés supplémentaires et non pénalisantes vous débarrassera des étudiants et des ouvriers, tandis que le verrouillage des syndicats en y introduisant une validation supérieure de l’état contrôlera non seulement les ouvriers mais surtout un patronnant qui vous sera reconnaissant à chaque petite ouverture. Pour l’exemple ne censurez pas la musique, c’est un vecteur de militantisme certes mais c’est surtout un loisir essentiel. Verrouiller la musique c’est préparer le terrain au marché noir et à l’idéologie déviante véhiculée par des morceaux venus de l’extérieur. En interdisant que l’intolérable (c'est-à-dire pas grand-chose finalement) vous obtiendrez un statu quo à peu de frais.
Un autre point vital pour rester en place est de conserver un fonctionnement économique et surtout administratif efficace : ce n’est pas en réformant sans compétence le système financier que vous obtiendrez des résultats probants. Laissez le soin de gérer l’économie à des experts choisis qui vous ménageront des portes dérobées pour obtenir sans trop de difficultés des devises et des biens pour l’état. Certains pays nécessiteront sûrement des réformes massives passant par la modernisation des outils de production ainsi que la disparition à terme des petits commerces de subsistance. Financez la progression économique en échange d’un volontariat pour des actions majeures. Si le besoin s’en fait sentir, attirez les investisseurs sur la foi de la stabilité de votre état et sur sa non corruption. Evitez que vos proches ou vous-même s’enrichissent sur le dos du pays, ne prenez que des gens déterminés à être des serviteurs de l’état et non de leurs propres causes. Ne négligez pas cette image car elle pourrait vous être fatale.

Dernier point essentiel : la fermeté.
Tant toute décision difficile seule la fermeté fera de vous l’idole des faibles et le craint des forts. Ne fléchissez pas, offrez votre image et votre cœur en gage d’absolue foi en vos convictions politiques et sociales. Un peuple sans tête n’est pas un peuple et un dictateur sans peuple n’est plus un dictateur.

21 juin 2007

Une volée dans les dents

Le nez dans le courant ascendant, les yeux rivés sur la ville qui souffle sa pollution, mon âme écoute avec intérêt les trépidations du bitume qui cache les misères d’un monde déshumanisé. C’est beau non ? Ca a une autre prestance que de dire avec le tact d’un général soviétique « Ca pue, il fait chaud et tout le monde se fait la gueule ». Là, tout est dit et la discussion qui aurait pu s’entamer sous les meilleurs auspices se retrouve alors totalement superflue, inutile et tristement repoussante. En quelque sorte, la parole devient un repoussoir aussi virulent d’une suée de fonctionnaire obèse dans un bureau sans climatisation un jour de canicule et pour tout dire cela expliquerait le tempérament violent des humains. Ma foi, pourquoi perdre son temps à parler et à jouer de la circonlocution alors qu’une bonne baffe bien appuyée a l’avantage indéniable de la rapidité, la force incontestable de la revendication et suprême utilité l’interdiction formelle de toute négociation ultérieure. L’Homme excelle à cogner en pêchant par impatience. Probablement que les blindés envahisseurs des communes françaises faisaient preuve de l’enthousiasme déluré de la jeunesse !

Tergiverser, négocier, parlementer sont des méthodes longues, périlleuses, semées des embûches de la mésentente ; pour s’en convaincre je crois que les réunions des parlementaires européens doivent valoir le déplacement car entre la traduction plus ou moins précises et parfois même les contresens je peux ardemment supposer qu’au bout du compte le Français parlait de bananes, le Belge de Ray-Ban et le Suédois d’igname. Certains pays résolvent alors les conflits politiques par l’utilisation des poings au lieu de jouer de la calomnie somme toute efficace mais sur un long terme auquel l’on peut contester la pérennité. « Cognez et parlez ensuite, ça vous sera bien plus utile » aurait affirmé (de source non informée ni vérifiée) un élu Vietnamien après une assemblée plus que houleuse. Aux dernières nouvelles il serait envisagé de boulonner les fauteuils au sol pour qu’ils ne deviennent pas des projectiles. Comme quoi, parlementaire peut rimer avec délétère.

Les facteurs de l’aggravation des pertes de contrôle de soi sont connus et reconnus, et par exemple la chaleur n’est pas le moindre des catalyseurs. Placer un conducteur dans un bouchon en plein été avec une canicule, le tout sans eau ni climatisation et en bonus un enfant saturé de fatigue et d’un besoin légitime d’aller faire ses besoins, je certifie la crise de nerfs à la majorité des parents qui, par simple excès de colère finit parfois par en devenir l’archétype du bourreau. Que j’aime ces bestiaux agglutinés sur la route des vacances, chargés comme des mules et s’empiffrant de chips soiffardes ! Ils m’émeuvent presque autant que lorsque je tombe sur ces émissions où des cinglés découvrent qu’un mur pris à 300 Km/h n’est pas tendre avec la voiture, enfin émotion qui serait plus de l’hilarité.

On dit qu’il faut parfois se faire violence et personnellement je préfère être violent avec autrui car d’une part je m’aime bien et d’autre part parce que je ne vois pas pourquoi je retournerais mes colères contre ma propre intégrité physique ou morale. Entre la main levée et la langue pendue j’ai pris le parti du bavardage virulent qui semble fonctionner à merveille pour éveiller la colère des idiots, le rire des cyniques et l’impassibilité du reste de la population. Cela prouve donc que la violence est un marché porteur et qu’au surplus il offre tout un tas de perspectives que même les plus compétents dans la vente d’armement seraient bien en peine d’envisager. Pour répondre à la volée de missiles rouges on a les patriot (équipement Américain fait de missiles supposés intercepter les ogives ennemis… une espèce de parapluie de fer qui semble t’il aurait l’efficacité d’une écumoire pour regarder Canal+ mais là je diverge), mais contre la haine en paroles on a le mépris, la colère ou l’indifférence. Dans tous les cas, à moins de demander explicitement qu’on passe au pilori les importuns et les calomnieux l’on est tenu de gérer la colère verbale. Cette impossibilité à se débarrasser de cette nuisance expliquerait le nombre de dents cassées par autre chose que l’asphalte lors d’accidents de la circulation. « Circulez, y a plus rien à voir ! » lancera le motard de police intérieurement amusé par la débilité des deux bagarreurs trop surchargés d’hormones et de testostérone.

Pour finir amusez vous : rendez fou quelqu’un que vous avez du mal à voir en peinture (ou en tout autre chose d’ailleurs) et comptez le temps qu’il ou elle mettra avant d’en venir aux mains. Généralement l’on est plus proche des minutes que des heures ou des jours… alors ne comptez pas sur nos politiques pour être plus sages que nous sur ce point, ils sont encore plus sanguins…

Misère…

20 juin 2007

Sens de l’humour

Le plaisir que j’éprouve à écrire ces critiques et vertes mais pourtant vaines provocations quasi quotidiennes est l’occasion d’exercer quelque chose de difficile à maîtriser, l’art de faire rire, ou du moins faire sourire un lecteur. En soi l’on pourrait croire qu’il est fort aisé d’attirer la réaction des zygomatiques sur ses propos mais il n’en est rien tant le drôle a ceci de confondant qu’il doit être fort contrôlé pour créer l’hilarité. C’est tout le paradoxe, le rire est plus difficile que les larmes, il suffit pour s’en convaincre de placer une situation somme toute très simple : un chien dont le nom nous indiffère est assis au milieu d’une route vide de toute circulation, avec comme fond un paysage triste comme un désert. Le chien a la tête baissée : là il attire la compassion avec son air de pauvre bête abandonnée et les plus sentimentaux iront jusqu’à verser la petite larme de charité. Faites passer à fond les gamelles un semi qui percute alors de plein fouet la bête et demandez vous : allez vous rire du malheur d’autrui ou vous offusquer d’une telle cruauté gratuite ?

Il y a deux sortes d’humour : celui qui permet de rire de soi et celui qui rit au dépend de toute autre chose que soi. Pour le second point personne ne doutera que nous en sommes pour ainsi dire tous capables : depuis l’handicapé moteur en passant par le voisin imbécile à l’épouse taillée comme un pied de vigne, ou les politiques caricaturés, se moquer, jouer sur les faiblesses et tares d’autrui ne représente pas vraiment de défi ; tout au plus cela nécessitera un rien d’imagination pour renouveler les genres éculés et trop entendus comme les plaisanteries racistes ou antisémites, les inusables « monsieur madame » en pleine désuétudes ou pour finir dans le reliquaire des blagues de quatre sous les « Toto » dont la mémoire collective a déjà supprimée l’origine (que je ne connais pas non plus). Il est clair que cela s’avère presque trop facile et à la limite lâche d’agresser le faible et le mal loti, alors que s’attaquer au fort, au puissant est fait d’un autre acabit ! Pourquoi parler des forts alors qu’il s’agit dans un second temps de parler de soi ? Parce qu’il faut une certaine force de caractère pour être capable de rire de soi en toute sincérité, et surtout supporter l’humour des autres à ses dépends. L’art d’offrir son corps à l’humour n’est pas une flagellation masochiste mais une sorte de revendication de son état de « con comme les autres ». Ainsi, par autosatisfaction autant que par courage celui qui sait rire de lui-même se classer parmi les forts et non parmi les cibles potentielles.

Qu’est-ce que le sens de l’humour ? Est-ce accepter de rire de tout ? En toute franchise je pense que l’on peut rire de tout, que ce soit de la maladie, de l’infirmité, de la guerre et j’en passe car, quelque part, si l’humour existe c’est qu’il compense notre passion pour l’horreur quotidienne et tristement ordinaire. Plus d’une fois j’ai constaté le rire aux lèvres de ceux qui plaisantaient sur la famine éthiopienne tandis qu’ils se seraient offusqués que l’on se moque du beauf qui met de la moquette sur le volant (forcément l’un d’entre eux l’aura immanquablement fait en croyant que c’est une touche classieuse, enfin passons). A cet éclairage outrageant on peut donc sans conteste affirmer que rire de tout oui, mais c’est rire de tout ce qui ne nous touche pas. Par nature l’on rira tant que la tristesse du sujet ne nous sera pas jetée en pleine figure comme un pavé à Gaza, et autrement l’on demandera au plaisantin de gentiment éviter le sujet. Quelle pudeur, quel besoin de paix et de ne pas être indisposé par l’humour… alors qu’il avait ri trente secondes avant du martyr des détenus d’Auschwitz. Encore un qui saura rire des autres mais pas de lui-même.

En plus de devoir être prudent sur les sujets, il se peut que l’auditoire ne se prête guère à des démonstrations de drôlerie politique, religieuse ou le tout ensemble. Diffamer quelque religion que ce soit c’est risquer à coup sûr l’injure ou du moins le mépris lourd de menaces, plaisanter sur le cancer et on vous balancera de grandes vérités sur le respect des malades, respect dont personne ne saurait faire preuve pour les femmes enceintes ou les gens en béquilles dans les transports en commun soit dit en passant. De fait, rire avec tout le monde est impossible, et heureusement : que resterait-il aux vendeurs d’armes si tout le monde se marrait avec tout le monde ? Un marché sans acheteur pardi !

J’ignore si je fais réellement rire, éventuellement sourire, mais de toute manière je suis content de faire le con et d’en rajouter à chaque fois que ce n’est pas nécessaire. C’est ma cure de haine que je préfère mettre ici en terre pour toujours que de la ruminer pour un jour la vomir sur le premier crétin venant m’astiquer les tympans de ses certitudes puériles… Donc merci à vous de jouer les thérapeutes attentifs à mes simagrées, et ce gratuitement pardessus le marché !

19 juin 2007

Le bruit

Parmi toutes les nuisances que nous devons tolérer à longueur de journée je crois que le bruit a la palme incontestable du plus détestable des désagréments. Non content de nous faire souffrir les tympans, il ajoute ce côté agaçant qui, une fois mis bout à bout avec toutes les contrariétés auxquelles l’on se plie de guerre lasse, vous amène à hurler de rage et à vous armer d’un gourdin salvateur pour à loisir démolir la gueule du voisin réécoutant pour la trentième fois son vinyle de Dick Rivers, bousiller le clébard court sur pattes de l’emmerdeuse qui vous sert de vis-à-vis et, pourquoi pas l’emmancher dans la gorge du morveux du dessous qui se prend pour une castra. Aussi spectaculaire que ces démonstrations haineuses peuvent paraître, le bruit est pourtant le grand ordonnateur des pertes de calme au même titre que la chaleur peut stigmatiser une situation déjà électrique. Qui n’a pas pratiqué les transports en communs bondés ne connaît pas son bonheur d’éviter les infâmes et pitoyables disputes hurleuses de voyageurs trop imbéciles pour comprendre que tout le monde les subit en prime des désavantages de la promiscuité.

Si je devais classer le barouf par taille et souffrance engendrée je me retrouverais forcément bien en peine car chacun a une sensibilité à un type de bruit. Personnellement je voue une haine farouche aux adolescents qui estiment que « plus ça fait de bruit, plus ça roule vite », théorème idiot qu’ils mettent en pratique sur des deux roues instables et souvent dénués de freinage, le tout pour mon plus grand déplaisir. Peut-être sont ils sourds pour tolérer cette cacophonie, allez savoir… d’autre se souviendront avec une moue sans équivoque de la craie blanche grognant sa colère stridente sur le tableau d’ardoise ou de particule peint pour l’imiter. A ce propos je me suis souvent demandé si les enseignants n’utilisaient pas ce procédé pour jouer d’une autorité acoustique indéniable, car quand on sait faire crier une craie (répétez cette phrase dix fois sans bafouiller), on détient le pouvoir. Depuis, je remercie l’heureux génie qui a développé les tableaux effaçables assortis des feutres sans solvant. Bien entendu, cette liste n’a rien d’exhaustive puisque chacun trouvera sans difficulté « son » bruit haï.

Là où le bruit devient une pourriture, une perversion sans nom c’est au moment précis où certains classent celui-ci en tant que « musique ». Parisiens, habitants des villes peuplées de groupes de jeunes sans compétence et sans talent, je vous plains : le 21 Juin sera comme chaque année l’occasion de vous abrutir d’un vibrant hommage aux bouchons auditifs Quies, le tout sous la tutelle du ministère de la (in)culture. N’étant pas de nature masochiste et encore moins prêt à faire preuve de tolérance pour l’adolescent beuglant sa haine du système, je fuis l’évènement comme les rats quittent le navire avant les marins. Dans certains quartiers j’irais même jusqu’à demander un dédommagement pour les riverains tant ces orchestres - oui ils ont le culot de se nommer orchestre - sont des insultes aux groupes repris et massacrés avec la méticulosité de vikings en plein pillage. Mais par pitié et au nom du respect des défunts : faites les taire, ou alors faites passer des auditions !

C’est vrai, je suis cruel avec ces jeunes qui se bercent d’illusions et se voient comme les futurs Nirvana ou Radiohead, mais ont-ils si peu le sens des réalités pour ne pas constater par eux-mêmes leur incapacité ? Bien souvent j’associe le matraquage de la guitare électrique à celui du bitume par un marteau-piqueur. Tiens en parlant de celui-là, le sadique qui vous bousille une semaine de repos ou une convalescence forcée, l’ordurier crachant sa haine de l’ordre pour en faire des morceaux. Entre ce goujat, les camions bramant dans un bouchon aux mains d’un routier toujours trop pressé, la sirène stridente du recul de la toupie à béton, et oh suprême violence l a dameuse engagée dans une danse du « si tu vires pas tes pieds, j’en fais de la purée ! », il y a de quoi faire perdre les derniers atomes de patience des êtres cherchant juste la quiétude du foyer protecteur.

Mais finalement, n’est-ce pas le domicile qui est le plus sauvagement sonore ? Radio, télévision, ordinateur… ah oui j’oubliais un truc amusant : saviez-vous qu’un bébé qui pleure, c’est 114 Décibels, c'est-à-dire le niveau sonore d’une de ces saloperies d’alarmes automobile qui vous pourrissent les nuits et n’interrompent jamais les voleurs en action ?

18 juin 2007

De retour

Se croire indispensable c’est se heurter tôt ou tard à une terrible déception, notamment quand il s’agit de supposer à tort qu’on peut véhiculer autour de soi une véritable « cour » passionnée par vos propos, et s’abreuvant à la moindre de vos digressions intellectuelles. Une semaine de silence et déjà les statistiques tombent telles les victimes d’un tsunami, et bien que par orgueil je me sois retenu de râler vertement contre les fuyards, je dois humblement constater que c’est à moi d’entretenir la présence par des articles aussi réguliers que nombreux. Toute la question qui se pose est écrire oui, mais pour parler de quoi ? La vacuité est un sujet déjà abordé par mes soins et les plus fins s’indigneraient si je me répétais dans l’article du jour. Inutile de préparer la lanterne, la corde et les voiles noirs je vais m’occuper d’un autre thème tout aussi intéressant qu’oppressant : la climatologie. « Mais qu’est ce que c’est que ça ? » dira le béotien en se grattant où il veut tandis qu’il reverra en songes les exclamations enthousiastes d’un Gillot Pétré sûr de sa science météorologique. La météorologie c’est étudier les phénomènes météo, la climatologie c’est analyser les climats et ainsi en étudier les variations au cours de l’histoire.

Là déjà j’ai dû faire fuir une proportion non négligeable d’analphabètes qui se contentent fort bien de connaissances minimales dans leurs esprits exigus et les autres se demandant en quoi je puis me passionner pour ces sciences complexes. Mais dites, ce n’est pas moi qui me suis épris de ces analyses du temps et des nuages, c’est la foule qui s’est faite avide d’informations toujours plus riches et intéressantes : Depuis la ménagère qui étudie avec soin le bulletin du lendemain pour préparer sa sortie avec la progéniture braillarde et indisciplinée jusqu’au paysan friand de données utiles pour économiser un peu d’eau pour l’arrosage de ses terres, tous nous convoitons les petits nuages par ci et les petits soleils souriants par là sur la carte, en n’oubliant surtout pas les explications mi jargon mi baratin d’une potiche souvent connue que pour ce rôle de godiche de la météo. Bien évidemment on peut étendre ces nécessités à tous les corps de métier qui sont en relation directe avec les éléments : le bâtiment, le transport, la logistique… mais jusqu’où ira notre exigence de précision ?

Jusque là, pas de problème ; j’admets sans peine qu’un regard distrait sur les deux minutes climatiques du jour ne me dérangent pas et que j’en apprécie plus ou moins la fiabilité, mais là où je deviens hilare c’est lorsque les gens se prennent pour les grenouilles grimpant à l’échelle lorsqu’en reniflant l’air elles vous assomment d’un « Il va bientôt flotter des cordes » ou, pire encore « Plein les bottes de cette flotte, vivement l’été ! ». Bien sûr ces deux remarques auront pour but de jouer les scientifiques d’opérette pour le premier, et le mal luné par essence pour le second. L’un et l’autre de ces deux commentaires prennent la même place dans la hiérarchie de la connerie verbale des propos inutiles que les réactions passionnées sur l’utilité ou non des seins siliconés ou les opinions sur les tentatives d’évasion fiscale d’une star quelconque. On s’en fout ! Toute l’importance de nos analystes en herbe est de se donner une importance toute relative lorsque le pifomètre et le dernier bulletin radiophonique permettent à ces ignares de passer pour des connaisseurs.

Là où j’explose littéralement c’est quand le sujet du réchauffement climatique se pointe à l’horizon, le tout teinté de volontarisme mou d’écologiste de bon ton et qui transpire souvent l’hypocrisie de bas étage. Ca fuse, ça raisonne et ça commente alors : le climat a changé, faut faire attention, et que la bagnole c’est une horreur, et que les Hommes sont des minables… Hé ho les boursouflés de la défense des droits du pétunia, vous n’oublieriez pas de laisser les clés du Pajero sur la table de nuit par hasard ? De qui se moque t’on ? On ne s’institue pas climatologue comme on se fait Robin du Bois (mais oui vous savez, le guignol qui vous fait marrer quand il dit qu’il faut virer le nucléaire sans pour autant vous proposer mieux !), et si sujet à inepties il y a je pense qu’en tête de liste des préjugés débiles le climat se pose probablement dans les cinq premiers. Alors : oui l’activité humaine a un impact colossal, oui la pollution engendre des changements climatiques mais NON le réchauffement n’est pas forcément entièrement de notre faute. Des années d’études démontrent… qu’on n’en sait rien et que par un passé qui nous est inconnu (puisque nous n’étions alors qu’à errer de branches en branches en vils bouffeurs de banane sans chantilly) des cycles de sécheresse et de glaciations ont touchés le monde. Pourquoi ? Changement d’orbite terrestre, volcans provoquant de véritables hivers nucléaires, météorites et j’en passe. Nous ne sommes pas le nombril du monde en revanche nous pourrions en être la gangrène.

Par pitié, plus de commentaire sur la météo ou le climat, ne parlez que de sujets que vous connaissez un peu plus que par des documentaires racoleurs car s’il est des sciences où les modèles s’affinent sans arrêt ce sont bien la météorologie et la climatologie qui requièrent encore énormément d’observations, d’analyses et d’amélioration des processus d’étude. Toute personne impliquée dans ces domaines vous dira toujours que c’est un peu mettre en équation le chaos ordonné.

Bonne chance !

08 juin 2007

Les vieilles guimbardes et moi

Si le paysage urbain semble si morne et passablement uniforme, je me demande parfois si la cause n’est pas juste une homogénéisation du parc automobile. Quelque soit la marque, l’origine ou même les modèles, toutes les voitures se ressemblent et finissent même pas rendre difficile l’identification d’un modèle par rapport à un autre. Bien entendu certains constructeurs conservent tics stylistiques inhérents à l’historique de la marque comme par exemple une fidélité à un bureau de style donné ou bien une forme particulière de calandre. Toutefois, et ce à contre-courant des censeurs automobiles, j’aimes ces vieilles guimbardes qui firent autant la gloire de ma jeunesse sous la forme de miniatures Majorette que celles de la génération de nos parents.

Déjà je vois certains me regarder de travers en se grattant la base du crâne avec l’air interrogatif qu’adopte la poule face à un engin provenant de Pluton : « de quoi qu’il cause celui-là ? » Et bien de vieilles voitures que je préfère nommer anciennes ou ancêtres. Attention la dénomination a une importance, une ancienne c’est plus de trente ans, une ancêtre c’est antérieur à la première guerre mondiale. Toute la différence tient qu’après le conflit la voiture devient un produit de grande consommation et qu’énormément de choses évoluèrent de manière fulgurante, mais nous ne sommes pas là pour un cours magistral sur l’histoire de la bagnole. Donc, comme je commençais à le dire, les guimbardes auxquelles je songe sont les voitures de papa ou de grand papa, entre les Renault 4CV d’après guerre et les De Dion Bouton de 1920, ces bouilles de tôle si adorables, si osées dans le dessin, si datées dans les finitions… et si insultées pour leurs vitesse d’asthmatiques lancés dans l’escalade du Mont Blanc. Bien sûr que ces voitures ne sont pas des foudres de guerre (quoiqu’il y a toute une série de véhicules capables de laisser sur place ces fameuses modernes dont tout le monde se vante… enfin bon passons), mais c’est aussi un art de vivre que de circuler dans ces engins qui devraient n’attirer sur elles que sympathie et sourires amusés. Comment ne pas craquer devant la bouille rigolote d’une Fiat 600, être impressionné par les monuments roulants qu’étaient les premières voitures à moteur à explosion, ne pas céder au confort d’avant-garde d’une DS ? Personnellement je ne peux que me rendre compte du côté désirable de ces pièces de musée.

Tout de suite l’écologiste en mal de combat me rétorquera qu’une ancienne ce n’est pas catalysé, que ça pue, que ça consomme, que c’est bruyant… parce qu’il faut qu’une voiture soit aseptisée ? Parce qu’il vous faut un véhicule dénué d’âme pour qu’il soit politiquement correct ? L’artisanat a vécu ses belles heures dans le monde de la mécanique, de la carrosserie ou de la sellerie. Il y a tant d’anciennes qui étaient finies à la main, réparées et entretenues avec le soin d’un horloger pour une montre à gousset, et une voiture était un patrimoine et non un objet jetable tel un rasoir usagé. Il y a une relation vraiment chaleureuse avec ces engins sur qui des générations se sont acharnées au volant et pestées contre la circulation ou l’hirondelle pointant son bâton blanc en signe d’avertissement. Derrière le moteur de ces machines « périmées », il y a eu des cœurs et une espèce d’âme subsiste dans les anciennes. C’est aussi un peu pourquoi certaines ont des cotes élevées à cause d’un historique atypique : possédée par une star ou un personnage Historique, ou bien pour un palmarès de course certifié. Bref, l’ancienne c’est aussi la mémoire des anciens propriétaires qui perdurent.

Pour qui se fout de ses aspects, alors prenons aussi le côté préservatif, non pas le latex imbécile, donc le côté latex… et m… la préservation d’un patrimoine historique. Quelle fierté de pouvoir retracer et même reconstituer les ruelles des années 50, se souvenir de l’odeur de plastique surchauffé de la R12 de papa et même celle de l’essence dans la 2CV du voisin ! Il y a un cet aspect si important qu’il m’est impossible d’en dissocier la voiture ancienne : sauvegarder l’histoire de l’industrie, rappeler des souvenirs à toutes les générations et se sentir comme un collectionneur plus que comme un criminel, ça n’a pas de prix.

Bien sûr c’est un loisir cher, complexe, technique et surtout envahissant, car une voiture s’entretient, se répare, se restaure et pire encore pourrit si l’on ne prend pas soin d’elle… sans compter la place prise sur les celles qui devraient légitimement prendre place dans le garage. Plus d’un collectionneur vous dira que le budget est intenable, qu’il y a des péripéties parfois comiques parfois épuisantes, mais que jamais ils arrêteront ce jeu de la chasse à la pièce rare et celui du démarrage de mémé Titine âgée de 65 ans.

Préserver le passé c’est avoir de bons souvenirs pour l’avenir, et j’espère pouvoir un jour, moi aussi, rejoindre la bande de doux dingues passionnés par ces guimbardes qui rouillent, pétaradent, parfois tombent en morceaux, mais qui restent si belles à mes yeux !

Bis repetita

Et bien... juste pour me répéter (une fois de plus), Dimanche c'est le premier tour des élections, et je vous invite à faire votre acte citoyen au même titre que lors des présidentielles.

J'ai félicité la masse qui s'est décidée à être raisonnable et agissante, ne me faites pas mentir quelques semaines après!

07 juin 2007

Apologie de la non violence

La lutte…

Se battre…

Résister…

Ces thèmes sont à nos yeux embourbés de la molle vacuité des médias actuels des situations vitales, surtout lorsqu’il s’agit d’obtenir ou de défendre des droits fondamentaux tels que la Liberté ou l’indépendance. Bien entendu la dialectique est violente : lutter contre l’ennemi, se battre contre lui sur son terrain, résister à ses assauts incessants, il n’y pas à douter ces phrases ne sauraient être plus violentes et plus représentatives de la valeur qu’on accorde à la rébellion. Pourtant, le combat de front est-il à lui seul l’unique méthodologie possible ? Est-on vraiment dans la bonne direction lorsque c’est le fusil, la machette ou la trique qui dicte sa loi ?

Linguistique et révolution
La révolution sous-entend, du moins dans le sens commun qu’on accorde à ce terme, une velléité de combat contre un système établi et d’en instaurer un autre qu’on estime être plus adapté, en tout cas moins injuste que celui qu’on attaque. De fait, la dialectique exploitée par les discours révolutionnaires est donc d’un point de vue purement doctrinaire totalement orientée vers le combat, la prise des armes et le reversement radical de la cible. Qu’on observe le bolchevisme de 1917, la révolution Française de 1789, ou les tentatives échouées telle que celle de Zapata au Mexique, c’est toujours par les armes que les mouvements révolutionnaires se sont crûs tenus d’être brutaux pour déloger l’ennemi au moins aussi brutal. Il est donc évident que le premier réflexe de celui qui veut du changement suggère une radicalisation, quitte à oublier finalement quel est l’objectif principal qui était l’équité et la paix pour tous.

Gandhi, un pivot dans l’Histoire des révolutions

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Pourtant, malgré l’amalgame révolution – violence, un symbole, un « messie » apolitique et laïc est apparu : Mahatma Mohandas Karamchand Gandhi, un des pères fondateurs de l’indépendance de l’Inde. Cette année nous fêterons au mois d’août les 60 ans de cet état, ainsi que du Pakistan qui naquit de la partition des Indes colonisées. Revenons sur le personnage de Gandhi : non violent, adepte de la désobéissance civile, il créa le premier mouvement s’opposant réellement aux colons et à leur police en revendiquant l’absence de violence. Fait prisonnier de nombreuses fois, jamais il ne fut symbole de violence mais essentiellement de provocation dans des manifestations très suivies : tissage du coton pour refuser l’importation des textiles Anglais, manifestation du sel consistant en une protestation contre le monopole d’état en marchant de son village à la mer pour y cueillir « le sel de l’Inde appartenant aux Indiens », désobéissance lors de l’effort de guerre pour la seconde guerre mondiale… Gandhi offrit un visage humain à un conflit qui aurait pu tourner à un drame encore plus grand. La révolte par la passivité.
Tout n’est pas idyllique dans ce portrait : après l’accession à l’indépendance, les musulmans Indiens émigrèrent vers les territoires du Pakistan, et inversement les Indiens de foi Hindou le quittèrent pour s’installer dans la jeune Inde indépendante. Dix millions de personnes, le plus grand mouvement migratoire de l’Histoire mais surtout 1 million de morts suite à des pillages, des attaques de bandes armées ainsi qu’après des règlements de comptes.
Pour son engagement personnel pour une assistance d’état aux musulmans Gandhi fit une grève de la faim… puis fut assassiné par un indépendantiste extrémiste Hindou. Il fut déclaré père de la patrie Indienne et son jour de naissance est un jour férié en Inde.

Martin Luther King, le symbole noir contre l’oppression et la ségrégation

Lisez la biographie de pasteur King sur Wikipedia

Si l’on doit parler de Gandhi parlons du pasteur King s’étant engagé à mener une révolution non violente des Noirs contre la survivance des comportements ségrégationnistes et racistes persistant aux Etats-Unis. En plein conflit du Vietnam, au beau milieu des pires crises identitaires de ce pays, King orienta ses supporters à ne pas être violents et se refuser à faire le jeu des racistes. Manifestations passives, emprisonnements volontaires, le but était d’être voyant et ainsi faire blâmer les bourreaux et non les manifestants. Fini la soumission, à eux d’être les maîtres !
Sa plus grande réussite a été de secouer l’opinion publique qui enfin comprit que le problème n’était pas simplement le fait de quelques minorités entêtées mais vraiment un problème majeur de société : ghettos, refus de scolariser les enfants Noirs, discrimination à l’embauche… la situation prit un tournant particulièrement fort grâce à son discours devenu célèbre : « I have a dream ».
Assassiné le 4 Avril 1968 dans sa chambre d’hôtel par un homme supposé être ségrégationniste (des témoignages plus récents mettraient en doute cette théorie), le jeune pasteur (il est décédé à l’âge de 39 ans) offrit tout de même quelque chose d’inestimable au peuple Noir des Etats-Unis : l’espoir.
Son anniversaire est aussi un jour férié aux USA: le troisième lundi du mois de Janvier est donc le « Martin Luther King Day ».

Seulement, après avoir mis en parallèle ces deux figures, pourquoi leurs destins ont-ils convergés vers une mort violente par assassinat ? Un apôtre de la paix est-il si dangereux ? A croire que l’Homme ne comprendra jamais où est son bien…

06 juin 2007

Collègue(s)

De part ma nature misanthropique bornée et mon intolérance intellectuelle, j’éprouve de la difficulté à me mêler à la foule de ceux qui ne disposent pas, malheureusement, du bagage intellectuel suffisant pour soutenir une conversation concrète avec moi. C’est à la fois un drame pour me sociabiliser étant donné l’obligation de côtoyer ces « gens », mais également le bonheur paradoxal de pouvoir me permettre de traiter avec dédain cette même populace. Enfin de compte de telles oppositions ont pour effet de rendre indéchiffrable mon attitude aux yeux ébahis des observateurs qui m’entourent… ça vaut la peine d’être vécu non ?

Dans la catégorisation des collègues, on peut faire des distinctions franches pour cerner les différents profils : ceux qu’on apprécie, ceux qu’on exècre et ceux dont on se fout. Dans l’absolu c’est une définition fort manichéenne mais qui semble coller au plus près du relationnel dans le monde professionnel. Ces trois nuances doivent bien entendu supporter la chromatique de la hiérarchie, mais pour le moment contentons nous d’un monde idéalisé où chacun serait l’égal de son voisin (chose qui me semble être utopique).

Commençons bien bas, attaquons d’emblée le fossé servant de charnier à ces personnes pour qui nous n’avons pas même un regard condescendants, ces collègues transparents qui pourraient tout aussi bien disparaître dans une rafle que vous n’en remarqueriez pas même l’absence. Ces gens sont si nombreux, si englués dans nos regards de biais où seules les formules de politesse perdurent qu’au bout du compte ils sont d’une vaste trace de pastel grasse sur un mur poreux. Pas de prénom, pas de visage, tout au plus un vague attrait pour la collègue un peu moins grise que les autres, et encore… D’emblée l’on sait que rien n’est à attendre de cette foule pour laquelle aucune pitié ne saurait percer dans nos âmes d’égoïstes bornés. Doit-on se le reprocher ? A tout choisir je ne m’estime pas être l’âme riche d’un Abbé Pierre et encore moins le charitable samaritain prêt à porter secours aux inconnus qui me coudoient à l’heure du départ des locaux. Je ne saurais m’en excuser, tout au plus j’en éprouve une espèce de morne satisfaction… Cruel non ?

Les cons, les abrutis, les inutiles, les parasites… Que de noms et d’épithètes pour définir ceux qu’on ne peut pas encadrer, ces goguenards qu’on sait être différents pour souvent des raisons bien explicites : planqué dans un bureau pour fuir la tâche, escroc notoire déguisé en expert quelconque vendu une fortune à un client crédule, la liste est longue et fortement bien garnie. Se coltiner ceux qu’on déteste, c’est un peu le chemin de croix mais en sens inverse, c'est-à-dire l’insatisfaction de devoir à nouveau se payer le poids mort d’un morceau de bois et ce en sachant que l’objectif premier est déjà atteint. Pathétique situation que de devoir jouer les hypocrites ou au mieux les indifférents pour ne pas transformer un bureau en chemin des Dames. On peut trouver les jugements durs voire méchants, mais finalement si l’avis commence à se généraliser et qu’il se vérifie jour après jour, qu’est-ce qui empêche la hiérarchie d’agir ? Deux possibilités : soit c’est un membre de la dite hiérarchie, soit celle-ci s’en moque éperdument. Dans l’esprit, c’est garder un incompétent pour faire un métier d’incompétent… que c’est constructif ! Et encore… que dire des racistes, sexistes, machistes… Un vrai musée à têtes à claques !

La dernière tranche est plus agréable, c’est celle avec laquelle on tolère de partager un repas, boire un verre hors des heures de bureau, voire même accepter bon gré mal gré de passer une après-midi avec la progéniture du collègue qui se dit votre pote. Pourquoi pas, il offre les bières, le buffet et pour certains (parait-il…) sa femme. Allons y gaiement, jouons les bonnes pâtes, ça changera de l’ulcère permanent engendré par les cons d’un côté et les inconnus de l’autre. Bien évidemment les critiques fusent, la langue chargée sort et déblatère, mais finalement on craint surtout l’hypocrisie et le mensonge plus que toute autre chose venant de ces collègues qui deviennent un peu de bons potes. L’agaçant dans ce principe c’est que le temps émousse certaines colères même légitimes et qu’on se prend à pardonner plus facilement à un ancien qu’au petit jeune qui s’est planté sans méchanceté aucune.

Ah les relations humaines, ce jeu d’échec et de poker menteur où chacun tente de comprendre l’autre soit pour s’en servir, soit pour lui être agréable ! Quelle satisfaction de pouvoir ne pas être standardisé, impossible à mettre dans une case donnée et surtout d’être hilare à la moue agacée de la personne tentant de jouer les psychologues de comptoir. Monsieur Freud, constatez que vous en tant que père de cette science vous êtes plagié tous les jours par des incompétents trop contents de jouer les détectives et analystes, le tout accompagné de cacahuètes et d’une bière blonde…

Que je les « aime » mes collègues…

05 juin 2007

Paix sans sens

Si d’un point de vue typiquement politique on m’estime comme étant tour à tour anarchiste, militariste, dictateur en puissance, libertaire voire même fasciste, il est surprenant de constater avec l’aigreur qui me caractérise qu’on me prenne pour un pacifiste. Paix ? Qu’est-ce donc qu’une paix si ce n’est une étape transitoire entre deux conflits où s’opposent selon le sens du vent des idéaux religieux, politiques ou même économiques ? La paix n’est qu’une construction intellectuelle qui a pour but de rassurer les masses lorsqu’elles peuvent temporairement s’épargner les bombardements et les tickets de rationnement.

Qu’on se le dise : la guerre est un moteur dont le carburant sont la chair humaine et la bêtise de ceux qui pensent que le voisin est un ennemi. Observez donc ce qu’est un conflit : en caricaturant toute prise de position militaire on ne peut que déplorer qu’il y a là un matraquage des esprits à l’aide d’une propagande fort bien rodée, et des troupes qui se demandent ce qu’elles font là ; car oui, le troufion n’a pas vocation à comprendre, il a vocation à abreuver les sillons de sa patrie ou de les arroser des tripes de l’autre en face. En tout état de cause, le soldat est l’unité primaire d’un combat, celui par qui l’on fait passer les munitions et éventuellement une haute idée du combat.

A la gloire des fantassins les chants s’accumulent comme les albums d’un Richard Clayderman excité sur son piano dans les bas fonds d’un supermarché de province, et le point commun entre toutes ces mélopées scandées à qui veut l’entendre, l’essence même du soldat doit être honorable, fort, fier et heureux de périr pour sa Patrie en danger. En danger… mais n’est-ce pas là un mensonge scandaleux ? Le Pays n’est en danger que parce qu’il a été dirigé soit par des mollassons se refusant à former une armée acceptable et apte à défendre le territoire, soit parce que le même gouvernement devenu arrogant s’est fait un malin plaisir de taper sur une autre nation. De fait l’Honneur mis en avant n’a de sens que pour les affiches et articles de presse car le premier devoir d’un soldat ce n’est pas de tuer mais de survivre. Ce constat semble idiot ? Et bien qu’est ce qu’une victoire si ce n’est avoir plus de survivants que l’adversaire ?

La mémoire fait souvent partie d’un devoir générationnel, mais uniquement si le souvenir est entretenu par une légende ou une victoire écrasante. De Napoléon le personnage emblématique d’un empire Français en passant par la deuxième DB « victorieuse » du général Leclerc, l’image est là, forte, enorgueillie de drapeaux tricolores brandis ou peints avec fierté. Derrière tout ça se cache le bidasse, le crapahutant qui râle son mal de pied, sa soif, sa faim, son ras le bol des rations immangeables et l’envie que tout ça se termine le plus vite possible. Pourquoi l’anonyme n’a-t-il pas le droit à sa glorification sans sa détermination ordinaire ?

En poussant l’observation la révélation se fait lentement mais sûrement, un peu comme une photographie qui se développe paisiblement dans son bain chimique. Peu à peu, les clairons s’estompent et ce sont les tranchées, les trous d’obus, la sueur et l’odeur de la trouille qui prennent le dessus. Dans les relents de poudre consumée et de bandages maculés de sang il y a l’aigreur des générations sacrifiées qui crient dans le silence de la gélatine un besoin pressant de repos. La paix, ils en ont tous rêvés, fantasmés la fin des combats alors que le froid prenait l’un après l’autre les civils tant que les militaires, et puis enfin l’annonce de la fin du conflit arrivait, morne, insipide avec un arrière-goût d’échec. A quoi a bien pu songer le soldat ayant bourlingué des années durant pour se voir un jour démobilisé ? Un vide immense je crois, non celui du manque de fierté de la victoire, mai surtout le néant de ceux tombés « pour rien ».

Qu’on ne se méprenne jamais sur les mobiles d’une guerre : le soldat se fout des raisons qu’on lui enfonce dans la tête, tôt ou tard cela deviendra l’obligation de venger le frère d’arme qui a péri à cause du « salaud d’en face ». Il n’y a pas d’honneur à tuer, il n’y a pas d’honneur à mourir, il n’y d’honneur que dans la survie pour pouvoir dire et raconter que « plus jamais ça » ne soit pas qu’un vague slogan des porteurs de mort.

On croit que la victoire exalte et la défaite achève. C’est une contre vérité : la défaite est parfois plus douce qu’une victoire sans intérêt. Qu’est-ce qu’une victoire finalement ? Dès le premier mort la victoire n’a plus de sens, car un mort c’est un mort de trop. Dommage que ces idéaux ne soient bons qu’à grossir le rang des utopies, la barbarie humaine se rappelant à chacun d’entre nous à longueur de journée : pays exsangues, peuples décimés, déplacés et maltraités, nations décharnées et drapeaux brûlés, où est le sens de cette brutalité typiquement humaine ?

J’avais pris le parti d’en sourire au départ, le sourire s’enfuit au fur et à mesure que les cimetières se remplissent. Combien faut-il de victimes pour que les états qui s’opposent comprennent que la guerre est un acte vain, imbécile et dénué d’une quelconque raison Morale ? L’arrivée des troupes « de libération » en Europe devait supposer la fin du nazisme, des dictatures. Elles ont apportés la fin du conflit, un respect pour la puissance étrangère, mais aussi Yalta et la guerre froide. Quel était le rêve d’avenir que pouvaient avoir les détenus de Mathausen ou de Bergen Belsen ? Quelles étaient les aspirations de peuples passés sous tutelle Soviétique ? Sûrement pas la construction du mur de Berlin, la création du rideau de fer et encore moins les goulags du cercle polaire, et encore moins l’escalade nucléaire, l’ère de terreur, de crainte de l’atome soi-disant libérateur.

J’ai rédigé cela non en regardant un calendrier mais en songeant à un écrivain : Alexandre Soljenitsyne, Russe, soldat et officier pendant la seconde guerre mondiale… mais emprisonné au goulag pour avoir été un « intellectuel » car il ne faisait pas bon d’être critique contre le parti et contre Staline. Les vainqueurs sont aussi des bourreaux, les bourreaux ne sont pas toujours les vaincus, et souvent les deux adversaires sont aussi sanglants l’un que l’autre.

Offre nous la paix, même si ce n’est qu’une période entre deux massacres…
Nota: j'ajoute dans la liste de livres la référence associée à un de ses romans de référence: Une journée d'Ivan Denissovitch. A lire et à méditer.

04 juin 2007

100 jours, 100 bombes, 100 arrêts

Et de 100 messages… ça en fait des lignes, des mots, des imbécillités étalées au petit bonheur la chance sous les yeux avides de mes rares lecteurs acharnés. Cent fois remettre l’ouvrage sur le métier dit le dicton, pour ma part j’ai remis ici plus d’une fois mes colères et parfois frustrations sur le monde qui nous entoure. Enfin bon, c’est l’occasion de déboucher le champagne et d’en savourer les bulles avant de passer à des sujets moins digestes.

N’est-ce pas affolant de constater qu’une fois de plus la politique nous fait revenir en arrière ? La situation actuelle est pleine d’interrogations sans réponse et pas un pas n’est fait dans la lueur de l’expérience. Depuis plusieurs semaines les « grands » de ce monde se titillent mutuellement à coups de menaces à peine couvertes par l’aspect diplomatique, mais qui deviennent concrètes sur le terrain. Notre cher et tendre imbécile qui sert de président à la nation Américaine s’offre le luxe d’agacer le bec de l’aigle Russe. Mauvaise idée Georges, tu n’as pas en face de toi un taureau écervelé qui se laisse mener à la trique mais un V.Poutine sûr de son fait et d’une fermeté digne de l’empire Soviétique. Encore une fois, le pot de dollars va se heurter contre le pot nationaliste…

Que se passe t’il ? Bonne question chers lecteurs, il s’agit simplement de revenir 30 ans en arrière ! Petit aparté : Ce foutu nombre 30 commence sévèrement à m’agacer, vivement que je passe ce cap pour que la question ne soit plus d’actualité… enfin passons. Donc, je disais que les manœuvres militaristes Américaines nous ramènent 30 ans en arrière, à la grande époque où les Soviétiques et les Américains préparaient dans la joie et l’allégresse l’anéantissement total de la planète à coups de neutrons pernicieusement cachés dans des ogives génocides. Ici, les USA souhaitent disposer d’un parapluie anti missile sur le territoire Européen, juste histoire de se prémunir contre la nation Russe. Contre qui et surtout contre quoi ? N’était-il pas plus raisonnable d’ouvrir un dialogue plutôt que d’imposer une défense aux frontières de l’ex Union Soviétique ?

En résumé le concept est le suivant : les USA placent des missiles supposés abattre les missiles nucléaires tirés depuis la Russie afin qu’ils ne touchent pas le territoire Américain. Jusque là, l’idée semble « logique », mais en quoi les nation Européennes sont-elles concernées par la paranoïa de Washington ? Cette action s’appelle une provocation, et bien qu’économiquement en mauvaise posture la Russie est une nation dont l’orgueil n’est pas à négliger. Ce que répond Poutine en substance c’est « Vous avez peur de moi ? Si vous amenez du potentiel nucléaire en Europe alors je viserai AUSSI l’Europe ». Rien de bien anormal puisque la menace est projetée à ses frontières et non au loin depuis un sous-marin criminel, pardon nucléaire.

De fait, chacun brandit qu’il est menacé par l’autre et que la seule manière de rétorquer est de réarmer. Merci Georges, tu nous offres un come-back digne de Nixon, Khrouchtchev, Brejnev et Roosevelt. Chacun s’armera pour faire peur à son adversaire désigné, et l’autre répondra de manière symétrique. La politique est d’ailleurs une chose très symétrique voire géométrique si l’on y songe bien : « Je ferai ce que toi tu envisageras de me faire » C’est de la symétrie ; « Je suivrai la même voie que la votre » C’est le parallélisme… et ne parle t’on pas de triangulaires lors de certaines élections ? Bref, à toi saigneur (non ce n’est pas une faute de typographe maladroit) tout honneur, Monsieur Bush, BRAVO. Oui, je vous décerne le titre du « con de l’année 2007 » pour avoir restauré un embryon de guerre froide, chose que je croyais jusqu’à présent quasi impossible.

Bon, il serait temps que je prenne quelques cours de russe, sait-on jamais des fois que celui prenant le pouvoir en Russie (Poutine ne pourra pas être réélu) après Vladimir soit pire que lui et conseillé par un général Joukov des familles (Nota : Joukov a mené l’invasion Soviétique en Allemagne et géré la bataille de Berlin).

Un accessoire

Pour une fois qu'il ne s'agit pas d'une colère personnelle et encore moins d'un commentaire passablement moralisateur, vous pourrez trouver dans la colonne de gauche un nouvel accessoire qui vous permet, par le biais d'une animation de voir les livres que j'ai lus. En cliquant dessus vous accéderez à la page du site Amazon.fr.

Je mettrai à jour régulièrement cet affichage... et vous en informerai le cas échant!

Soyez attentifs, LISEZ!

01 juin 2007

Ego

S’il y a une chose qui m’horripile plus que les vidéos imbéciles qui fleurissent sur le réseau virtuel, c’est bien l’égocentrisme virant à la mégalomanie qui se déploie telle une peste bubonique au sein de la population marchant debout. Ahurissant serait plus approprié qu’horripilant tant le sans gêne se multiplie et devient de plus en plus agressif. Depuis le costumé qui suppose que, de part ses favoris et sa cravate couleur lendemain de cuite, il a le droit d’être malpoli et hautain, en passant par l’espèce de chose asexuée qu’est une adolescente mais vêtue façon « j’ai un embryon de poitrine qu’il faut mettre en valeur » et qui vous les brise à coup de téléphone portable et de hurlements dignes d’un film d’horreur, l’égocentrisme Humain a de quoi faire frémir.

Etant des mammifères et vivant en meutes, nous avons un besoin indiscutable de profiter de la société de nos congénères, et par la voie de conséquence de leur faire profiter de nos compétences, et parfois même de notre patrimoine génétique. Hélas, J’en arrive à me dire que certaines personnes devraient prendre Darwin de court en se refusant à la reproduction tant la descendance est une catastrophe. Entre le dégénéré se croyant invulnérable du haut de son faciès pustuleux d’adolescent découvrant son corps et la jeune adulte supposant qu’elle peut prétendre à la condition de mère alors qu’elle n’a pas encore quittée celle de gamine écervelée, il s’avère que nous sommes franchement mal partis pour avoir des héritiers dignes de ce nom. Regardez les, ces ingrats qui se pavanent en croyant que le monde leur appartient… je t’en foutrais moi des claques histoire de les remettre sur la voie du silence respectueux !

Le plus agaçant avec l’évolution de l’âge c’est qu’à tort une fois de plus nous mettons en avant la notion d’expérience… Je hurle de colère ! Le nombriliste fier de sa réussite, la mère qui trouve toujours ses mioches braillards plus beaux que ceux de toute la conception, le retraité imbu de son vécu chargé de « De mon temps… » il y a de quoi se demander à quoi sert la vie communautaire tant ces déviants sont des contre exemples de l’harmonie et du partage. Trouvez-vous que je caricature ? Vous pensez que je force le trait histoire de vous tirer de la torpeur qui vous est coutumière après l’heure du pousse café ? Que celui qui n’a pas supplié la foudre de désintégrer son voisin de train ou de voir une étagère de supermarché finir sa course sur la tête d’une grand-mère acariâtre et sentant la couche confiance me jette la première pierre !

La physique parle souvent d’actions entraînant des réactions, et ainsi de suite… l’humain lui considère que son univers s’arrête à l’épaisseur de son épiderme crasseux et lorsqu’il a le malheur de procéder à un contact avec un tiers inconnu cela finit souvent en pugilat. L’agressif mal réveillé du lundi matin, la morue maquillée comme une erreur de casting et fringuée façon « je suis daltonienne et je le montre », et pour finir l’androgyne adolescent qui vous postillonne ses idéaux marxisto-n’importe quoi sous prétexte que lui sera la révolution de demain, tous sont des cas pathologiques de l’égocentrisme démesuré.

« Celui qui a le fantasme de la mégalomanie est quelqu’un qui ne s’est pas accompli personnellement » pourrait vous lancer un psychiatre sûr de son fait et orgueilleusement caché derrière des lunettes à la monture dorée. Pauvre ahuri, je rêve de pouvoir te faire ingérer ton précis de psychiatrie à l’aide d’un pilon pour te rappeler que les sciences ne se contentent heureusement pas d’équations et que l’individualisme est plus sûrement le fait d’une éducation que d’une volonté personnelle et farouche.

Les mômes sont aujourd’hui plus faciles à coller devant une console ou une télévision qu’il y a une vingtaine d’années, et plus ça va, plus les médias permettront aux parents démissionnaires de se décharger des relations humaines sur une boîte de plastique connectée au monde impersonnel du web. Les touts petits d’aujourd’hui sauront ils expliquer à leurs progénitures ce qu’est une marelle, jouer à chat ou bien encore savourer une balade en forêt ? Certains d’entres eux ne verront de vraies formes de poissons qu’à la télévision, d’autres iront même jusqu’à fuir la nature en estimant que le bitume c’est l’avenir de l’Homme. J’en tremble d’horreur…

Combien de temps faudra t’il pour que les gens comprennent que la solidarité et la vie en communauté sont deux obligations pour s’épargner des conflits qui deviennent à mesure que le temps passe de plus en plus violents. Il est injustifiable de se rendre compte que des voisins ne se connaissent même pas, que des amis ne s’appellent qu’en cas de besoin et non par pur plaisir et qu’au final, quoi qu’en disent les sociologues, notre monde va vers l’isolement et non l’ouverture vers le monde. Quoi de plus isolé qu’un adolescent perdu derrière son écran à longueur de journée à jouer une vie différente de la sienne ?