01 juin 2007

Ego

S’il y a une chose qui m’horripile plus que les vidéos imbéciles qui fleurissent sur le réseau virtuel, c’est bien l’égocentrisme virant à la mégalomanie qui se déploie telle une peste bubonique au sein de la population marchant debout. Ahurissant serait plus approprié qu’horripilant tant le sans gêne se multiplie et devient de plus en plus agressif. Depuis le costumé qui suppose que, de part ses favoris et sa cravate couleur lendemain de cuite, il a le droit d’être malpoli et hautain, en passant par l’espèce de chose asexuée qu’est une adolescente mais vêtue façon « j’ai un embryon de poitrine qu’il faut mettre en valeur » et qui vous les brise à coup de téléphone portable et de hurlements dignes d’un film d’horreur, l’égocentrisme Humain a de quoi faire frémir.

Etant des mammifères et vivant en meutes, nous avons un besoin indiscutable de profiter de la société de nos congénères, et par la voie de conséquence de leur faire profiter de nos compétences, et parfois même de notre patrimoine génétique. Hélas, J’en arrive à me dire que certaines personnes devraient prendre Darwin de court en se refusant à la reproduction tant la descendance est une catastrophe. Entre le dégénéré se croyant invulnérable du haut de son faciès pustuleux d’adolescent découvrant son corps et la jeune adulte supposant qu’elle peut prétendre à la condition de mère alors qu’elle n’a pas encore quittée celle de gamine écervelée, il s’avère que nous sommes franchement mal partis pour avoir des héritiers dignes de ce nom. Regardez les, ces ingrats qui se pavanent en croyant que le monde leur appartient… je t’en foutrais moi des claques histoire de les remettre sur la voie du silence respectueux !

Le plus agaçant avec l’évolution de l’âge c’est qu’à tort une fois de plus nous mettons en avant la notion d’expérience… Je hurle de colère ! Le nombriliste fier de sa réussite, la mère qui trouve toujours ses mioches braillards plus beaux que ceux de toute la conception, le retraité imbu de son vécu chargé de « De mon temps… » il y a de quoi se demander à quoi sert la vie communautaire tant ces déviants sont des contre exemples de l’harmonie et du partage. Trouvez-vous que je caricature ? Vous pensez que je force le trait histoire de vous tirer de la torpeur qui vous est coutumière après l’heure du pousse café ? Que celui qui n’a pas supplié la foudre de désintégrer son voisin de train ou de voir une étagère de supermarché finir sa course sur la tête d’une grand-mère acariâtre et sentant la couche confiance me jette la première pierre !

La physique parle souvent d’actions entraînant des réactions, et ainsi de suite… l’humain lui considère que son univers s’arrête à l’épaisseur de son épiderme crasseux et lorsqu’il a le malheur de procéder à un contact avec un tiers inconnu cela finit souvent en pugilat. L’agressif mal réveillé du lundi matin, la morue maquillée comme une erreur de casting et fringuée façon « je suis daltonienne et je le montre », et pour finir l’androgyne adolescent qui vous postillonne ses idéaux marxisto-n’importe quoi sous prétexte que lui sera la révolution de demain, tous sont des cas pathologiques de l’égocentrisme démesuré.

« Celui qui a le fantasme de la mégalomanie est quelqu’un qui ne s’est pas accompli personnellement » pourrait vous lancer un psychiatre sûr de son fait et orgueilleusement caché derrière des lunettes à la monture dorée. Pauvre ahuri, je rêve de pouvoir te faire ingérer ton précis de psychiatrie à l’aide d’un pilon pour te rappeler que les sciences ne se contentent heureusement pas d’équations et que l’individualisme est plus sûrement le fait d’une éducation que d’une volonté personnelle et farouche.

Les mômes sont aujourd’hui plus faciles à coller devant une console ou une télévision qu’il y a une vingtaine d’années, et plus ça va, plus les médias permettront aux parents démissionnaires de se décharger des relations humaines sur une boîte de plastique connectée au monde impersonnel du web. Les touts petits d’aujourd’hui sauront ils expliquer à leurs progénitures ce qu’est une marelle, jouer à chat ou bien encore savourer une balade en forêt ? Certains d’entres eux ne verront de vraies formes de poissons qu’à la télévision, d’autres iront même jusqu’à fuir la nature en estimant que le bitume c’est l’avenir de l’Homme. J’en tremble d’horreur…

Combien de temps faudra t’il pour que les gens comprennent que la solidarité et la vie en communauté sont deux obligations pour s’épargner des conflits qui deviennent à mesure que le temps passe de plus en plus violents. Il est injustifiable de se rendre compte que des voisins ne se connaissent même pas, que des amis ne s’appellent qu’en cas de besoin et non par pur plaisir et qu’au final, quoi qu’en disent les sociologues, notre monde va vers l’isolement et non l’ouverture vers le monde. Quoi de plus isolé qu’un adolescent perdu derrière son écran à longueur de journée à jouer une vie différente de la sienne ?

Aucun commentaire: