28 juin 2007

Tiens, pour une fois…

C’est drôle, les thèmes que j’aborde sont, en ce moment en tout cas, bien plus divers que la politique, la guerre et la violence. Serait-ce donc que je m’humanise tellement que j’en oublierais mes colères contre ce sang versé en pure perte et contre les crétins qui déclenchent ces conflits ? Pas du tout, c’est juste que je n’ai pas vocation à être l’apôtre vindicatif qui, du haut de sa tour d’argile et non d’argent harangue la foule en braillant « la guerre c’est MAL ! ». Tiens d’ailleurs, j’ajoute aussi que j’ai quelques doutes sur le fait de porter une toge ou un pagne au XXIème siècle. C’est juste une question de préférences personnelles mais j’estime plus dans le ton d’avoir un pantalon.

Bref, Cette fois encore je ne vais pas parler de schrapnel, de mines, d’obus, d’artilleries et de stratégie et ce au soulagement d’une lectrice en particulier. Certains vont pester contre ce favoritisme affiché, mais et alors ce sont mes opinions et mes envies que j’affiche et exhibe à la face de ceux qui ont la patience de me lire d’abord ! Donc, point de violence militarisée, pas de siège ni de tirailleurs, et encore moins de canonnades héroïques… Mais alors de quoi vais-je donc parler ? La question fatidique se lisant dans les yeux affolés d’une foule avide de haine et abreuvée par mes lèvres d’une haine ordinaire pour le genre humain, j’avoue y réfléchir en hésitant entre vous faire perdre un temps précieux à tourner autour du pot et trouver un sujet vraiment intéressant sur lequel je pourrai aisément divaguer. J’avoue une préférence sadique à la première solution, toutefois le procédé serait un rien lâche et aisé à décortiquer tant mes phrases sont disséquées avec soin avant d’être critiquées…

J’allume donc une cigarette toxique, m’enfonce un peu plus dans un fauteuil brun datant probablement de l’ère Mitterrand et j’observe mon écran : que dire, de quoi parler ? De la pluie et du beau temps ? Déjà fait et je n’ai pas envie de m’étaler sur les frasques d’une météo digne de l’automne et non de l’été. Alors pourquoi pas de la politique en France après la demi marée bleue ? La France s’est choisie un président et en lui donnant la majorité lui a filé les clés du pays. A ces élus fraîchement choisis par les urnes de démontrer que ce choix a été ou non judicieux. Alors parlons de l’imagination humaine ! Ca c’est un thème remarquable et il suffit de poser son regard sur un bureau aussi bordélique que le mien pour y apercevoir quelques merveilles : l’agrafeuse qui a le don de se bloquer après une utilisation conforme, le tube de colle en gel qui de gel tient plus du ciment épais, le feutre surligneur qui ne surligne plus grand-chose d’autre que mes doigts, ou bien sommet de l’ingénierie spatiale ma tasse à café en céramique bleue. J’oubliais aussi mon téléphone aphone qui sonne sans se faire entendre, le ventilateur hélicoptère qui m’offre son ronronnement et non son souffle apaisant et ce néon de Noël qui est sûrement atteint par l’épilepsie tant il clignote au gré de ses soubresauts d’humeur.

C’est beau la technologie, beau comme une centrale Tchernobyl, splendide comme un pot d’échappement de semi remorque, magnifique comme un abribus et délicieux comme le macadam chaud un soir d’été suffocant. Ca donne envie d’en découvrir plus, de laisser nos chers scientifiques se lâcher sur l’étude génétique ou sur les recherches concernant les armes bactériologiques. Rien qu’à s’asseoir sur un banc au bord d’une grande avenue on peut se régaler des progrès faits en quelques années, le tout agrémenté par le petit grain de folie présent chez chaque individu de notre espèce : la voiture aux couleur improbables et à la décoration choisie par un môme de quatre ans, la trottinette électrique et même à essence qui slalome entre les piétons, le bus semblant être une apologie des boîtes de sardines Saupiquet et même cette petite vieille ronchonnant sur la vie trépidante de la ville et tirant de ses bras amaigris un objet roulant supposé lui faciliter l’existence. Technologie, évolution du monde je t’adore, j’aime les aberrations que tu crées chaque jour. Qui aurait crû qu’on devrait désintoxiquer des gamins trop accrocs aux jeux vidéos, qui aurait supposé qu’aujourd’hui l’air parisien est si pollué qu’un jour sur deux il explose les seuils d’alerte de toxicité imposés par l’OMS, et qui aurait pu prévoir qu’on empile les gens à tel point qu’il y a des blessures thoraciques chez les voyageurs des transports en commun ? Remercions nous d’être aussi explosifs dans notre progrès, grâce à cela nous épargnerons à la Nature le soin de nous annihiler à l’aide des volcans ou des tsunamis.

Il y a des bienfaits pour la science, mais parfois, j’aimerais que certains de ces bienfaits ne deviennent pas au final une cause de plus de notre perte : l’atome, la chimie, la biologie, trois domaines vitaux et trois domaines mortels. Un proverbe américain (dont l’auteur est le créateur du fameux revolver Colt) : « Dieu fit les hommes inégaux. Le colt les rendit égaux. ». Il aurait pu ajouter avec bien plus de bon sens quelques mots pour obtenir « Dieu fit les hommes inégaux, l’Homme et sa science les rendit égaux devant la Mort ».

J’ai quand même réussi à ne pas parler de guerre... Ou presque !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

cf. GW. Bush qui prétend combattre la pollution grace à la technologie, qui elle meme a engendré la pollution... cercle vicieux...