13 juillet 2007

Rendez nous nos symboles !

Dans la série « Je vous ferai suer avec mes sujets inintéressants jusqu’à ce que vous pleuriez des larmes de sang », je prends les vieux symboles du temps du communisme. C’est fou ça, l’idéologie Stalinienne est morte depuis bientôt deux décennies, et sa version marxiste n’a jamais vraiment été mise en œuvre, pourtant bien des personnes arborent une étoile rouge au revers, brandissent des drapeaux frappés du marteau et de la faucille et même vont jusqu’à chanter l’internationale. Ca semble être de la nécrophilie là !

Qu’on ne vienne pas me rebattre les oreilles à propos de la Chine qui n’a de populaire que le nom, de l’empire du cigare levant ou de la Corée du nord, il y a là-bas moins de communistes convaincus que de koalas sur le territoire Français. De fait, contentons nous d’observer cette survivance de la dialectique révolutionnaire : l’étoile marquant la fierté idéologique est-elle réellement preuve d’une intelligence politique ? Ce fut, semble-t-il à la Sorbonne en 68 une démonstration de bon goût aux relents phrygiens, aux parfums sanguins et aux idéaux mutins. L’étudiant de 68, que savait-il de Mao à part son livre rouge élevé en bible au milieu des chambrées de boutonneux gueulant à tue tête « Papa maman je veux aller à Tombouctou. » Hélas les temps changent : les étudiants rêvent de New York ou de Los Angeles, les professeurs d’un retour au marxisme révolutionnaire chez les plus revendicatifs de leurs élèves, et les anciens de la mort par pendaison de la majorité des jeunes à qui ils prêtent les pires intentions. Dire qu’il y aura eu des millions de morts au nom d’une étoile rougie… quoi que de rouge elle le tiendrait alors du sang versé, ceci expliquant cela.

Et aujourd’hui, nos chers ahuris qui prétendent encore élever le dogme Stalinien sur l’autel, sont-ils amnésiques, fous ou les deux ? Rien de tout cela malheureusement. Il s’agit là de la quête spirituelle du symbole dont le tout à chacun a besoin pour se guider dans l’obscurité des opinions malléables de la plèbe mal renseignée, ou pour retrouver cette foutue nationale un soir de pluie. Bref, des symboles nous n’en avons plus ! Mitterrand, le grand Tonton ? Disparu ; Les cocos ? A plus ! La droite ? Depuis l’effondrement du mythe gaulliste il ne reste plus de divinité coutumière tant de l’hémicycle que de l’exercice pénible de baratiner la foule sans en penser un mot. Depuis que la nation a divorcé avec Dieu sans même demander de pension alimentaire, le néant se fait force de Loi pour les esprits faibles. Vers qui se tourner alors ? Les millénaristes vous trouveront toujours quelque chose ou quelqu’un à vénérer, les sectes se fendront d’un gourou en quête d’image et d’argent, et nos personnages publics vendront leurs images à la presse et aux médias divers et variés. Admirons donc cette déesse Amélie Ma… heu non là ça je ne peux m’y résoudre…

Symbole, symbole, est-ce que Sarkozy a une tête de symbole ? Et bien oui, celle de l’intégration des populations immigrées et de la réussite des hommes de l’ombre. Oh, loin de moi l’idée d’arborer son profil à mon revers, j’ai bien assez à faire avec mes cols merci. Non, je disais ça à tout hasard, comme une remarque que même un personnage charismatique mais somme toute ordinaire peut provoquer les passions les plus virulentes. N’empêche, les Beatles eux n’ont jamais créé de telles tensions sociales… Et on ne se moque pas parce qu’un concert avec Paul, John George et Ringo ça vous faisait une émeute en dix secondes montre en main !

Je me moque et j’avoue que c’est un chouia facile, mais finalement, si nous tous nous n’avons plus de vrais symboles, que nous reste-t-il concrètement ? Une société où la famille n’est plus qu’une utopie, où le mariage provoque la nausée et où la culture se contente de publicité et de téléréalité. C’est un discours conservateur je sais, vieille France… mais merde quoi moi aussi je tiens à mes symboles ! Travail Famille Pat… houlà, là non plus ça ne le fait plus, mais alors plus du tout ! Vous savez quoi ? Vous me fatiguez à fuir certaines réalités : sans unité nous ne sommes individuellement personne, des fantômes, et le Dieu argent n’est qu’un traître…

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Les symboles peuvent être dangereux. Ils ont été crées par des fous pour mieux faire passer leurs idées : pour les bourgeois c'est "la nation", "la république", pour les communistes c'est la faucille et le marteau, le point levé etc. Au nom d'un symbole on se permet tout et n'importe quoi.