30 août 2007

Oraison funèbre

Ne vous inquiétez pas pour ce titre sombre, il n’est en rien représentatif de l’état de ce site, et encore moins de son auteur. Non, là tout le but est de dire que la majorité des blogs ont la fâcheuse tendance à périr bien avant l’année d’existence, et pour le coup je me fais l’impression d’être un survivant de la toile. Quoi qu’il en soit, j’apprécie que votre fidélité soit au rendez-vous, elle m’incite à ne pas céder aux faiblesses de la flemme commune, maladie très répandue provoquant des troubles de la concentration, des somnolences parfois longues et pour les cas extrêmes des arrêts d’activité plus ou moins longs.

A priori vous continuez à me lire avec bienveillance, bien que je puisse reprocher un certain manque d’activité dans les commentaires. J’avoue, il est délicat de laisser un propos concis dans le dispositif ici présent, mais pour le moment n’envisageant pas d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte, je resterai donc chez cet hébergeur, avec les limitations qu’il impose. Enfin bon, je ne boude pas le plaisir qui est le mien de revenir aux affaires avec un déterminisme à faire pâlir un Stakhanov de propagande rougeoyante.

Revenons au titre je vous prie. Chaque jour la foule profite d’un luxe incroyable qui est le droit d’expression via les médias du réseau. Depuis que la démocratisation des connexions permet au tout à chacun de jouir du web, il s’avère que la proportion d’ignares sponsorisés par les radios libres augmente sensiblement. Sans même douter un instant de ses qualités de rédacteur, avec également la conviction que sa vie privée mérite d’être exposée comme sur les unes de tabloïds prônant la faillite de la culture, notre cher auteur vient barbouiller de son langage guttural et imagé les bas fonds de notre réseau acquis à la cause de la communication. « Que la lumière soit ! » a braillé un barbu féru d’effet théâtral, moi je braillerais bien « que l’effacement se fasse ! Laissez les moi, ces torchons sauraient agrémenter mes (rares) mornes soirées séparées de la présence de ma gente dame. Je le trouverai bien une utilité à ces raclures, on a toujours besoin de déchets pour alimenter les décharges !

Je sais, là je deviens bêtement méchant, primaire dans toute ma splendeur d’humain prétentieux. Soit, j’admets ce travers de ma personnalité torturée, toutefois reconnaissez quand même que, d’une certaine manière, le web c’est comme le linge, faut savoir trier et faire sa lessive de temps en temps. J’ai eu oui dire que des fascistes pourraient avoir lu mes notes… espérons qu’il auront aussi eu le loisir de se perdre ou mieux encore, de se pendre à la cordelette de leurs rideaux noirs. C’est ça aussi, étaler sa confiture sur des biscottes inconnues, le risque d’être savouré par des cochons pour qui la confiture n’a que le goût de sucre. Quoi que je doute tout de même qu’un nazi convaincu soit fanatique de mes propos défendant l’équité et le droit pour tous… Ca serait tout de même paradoxal, un nazi parlant de démocratie avec chaleur et respect…

Bref, si aujourd’hui encore j’aime à planter mes balises verbales au milieu des champs arides de la connerie, je voudrais que tous nous devenions jardiniers de l’esprit en élaguant sauvagement l’imbécillité à coups de serpes virtuelles. Rendons nous compte que le dicton « cerné par les cons » commence sérieusement à être authentique dans ce macrocosme d’idées plus que nébuleuses. Recherchez le négationnisme sous toutes ses formes, c’est spectaculaire : entre celui ou celle qui affirmera sans frémir que le camarade Staline était un Dieu, l’autre qui prétendra que la terre n’est qu’une assiette, ou encore que le monde est bâti par les sectes franc-maçonnes et que nous en sommes les esclaves involontaires, je peux affirmer qu’il y a un boulot monstre à effectuer. A chacun de fuir, d’une part, ces endroits de déchéance, et d’autre part, oser lever la voix en déclarant franchement qu’il faut littéralement supprimer certains contenus.

Je pressens déjà le frémissement d’horreur du libertaire, ainsi que la goutte de sueur sur la tempe du démocrate convaincu, mais à vous deux je dirai seulement ceci : la liberté est la plus belle des idées, mais c’est avant tout une idée. La protection de la Vérité, la mise en avant de la Justice enfin équitable, ainsi que le respect d’autrui doivent prendre le pas sur une liberté bien factice. Prenons deux pays : les USA et les Pays Bas ont payés cher cette politique ouverte et sont revenus à des procédés plus autoritaires, à la grande tristesse de deux catégories citées précédemment. Bien sûr qu’il est triste de brider la parole, évidemment que la critique se doit d’être autorisée… mais jusqu’à quel point ? Doit-on creuser la tombe des Vérités pour que la Liberté puisse l’y jeter sans même la protection d’un linceul de Droit ? Regardons nous avec honnêteté : le monde est ainsi fait que les « bonnes choses » sont toujours sujettes aux comportements et idées rétrogrades voire intolérables, et de ce fait il y a des limites à tout, même à la liberté d’opinion.

Il y a un phénomène curieux quand on parle de certains sujets : d’un côté vous serez soutenu et même applaudi, d’un autre on vous mettra en pièce à coups d’épithètes résumant toute votre infamie. « Macho ! », « Fasciste ! », « Raciste ! ». Ne vous laissez surtout pas impressionner, défendez vos opinions mais sachez bien les défendre. N’allez pas répondre par monosyllabe, étendez aux autres ce que vous savez pour qu’eux aussi puissent se remettre en question.

La censure est nécessaire… mais c’est toujours un homme qui s’en charge. Espérons que nos censeurs seront plus réfléchis que ceux qu’ils censurent.

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