24 octobre 2007

La technologie peut être diabolique

Je vous vois ! Oui, vous, ceux qui, en lisant ce titre, imaginent déjà que je vais aborder la question des armes diverses et variées conçues par l’homme pour s’annihiler, et non, là je compte réellement aborder cette technologie quotidienne qui est capable en l’espace d’une seconde de transformer un moment paisible en véritable supplice Chinois. D’un certain point de vue, et eu égard à mon emploi dans l’informatique, certains pourraient se faire détracteurs et me lancer au visage que justement je travaille dans un domaine technologique. Que n’ont-ils pas raisons de me le rappeler, mais aussi de se souvenir de moments de solitude face à ce que nous appelons communément le progrès.

Nos poches se remplissent plus vite d’accessoires que ne s’emplissaient les besaces de nos aïeux, et pardessus le marché de choses inutiles ou presque, puisque c’est l’essence même de l’accessoire. Téléphone portable, baladeur numérique et même appareil photo du même tonneau, il y a de quoi se demander si notre sacoche est une vitrine ambulante des produits phares de certaines marques high-tech ou bien un volume de stockage réellement utile. Prenez le téléphone : c’est un progrès non ? Ah oui, c’est un sacré progrès en terme de communication, quel bonheur de s’entendre demander « t’es où ? » et non « Comment va ? » après avoir eu le malheur d’accepter l’appel. Mais qu’est-ce que ça peut avoir comme importance le lieu ? Comme si l’on pouvait en changer instantanément pour rejoindre son interlocuteur et ainsi se rapprocher de lui. Sincèrement, répondre à la question horripilante de la localisation géographie devient pour moi signe de rébellion par l’adoption d’un juron bien senti comme « Ca te regarde ?! ».

Ah le baratin du tunnel/métro/zone non couverte avec ces petits jouets bourrés d’électronique ! D’un certain point de vue on se trouve alors une excuse pour éviter la conversation en prétendant ne pas avoir entendu la sonnerie dans la foule, ou mieux encore en l’ayant prétendument oublié au bureau/salon/restaurant. Toute une histoire pour encore une fois avoir son moment de quiétude… sauf qu’il arrive parfois qu’on fasse preuve de bêtise en disant « je suis dans un tunnel ça va couper » et que l’autre vous fasse remarquer avec justesse « Heu là je t’appelais sur le fixe ».

Pathétique.

D’autres exemples pullulent et certains ont le mérite d’être comiques à défaut d’être réellement tolérables. La voiture qui ne démarre plus parce que la clé électronique est défaillante, ce maudit digicode que la copropriété a changé sans prévenir les habitants, la saloperie (je pèse mes mots) de boîtier tout en un internet/téléphonie/télévision qui bien entendu trouve le moyen de ne fonctionner qu’en dehors de votre présence, et le summum de l’ironie la jolie carte bleue devenant muette face à la caisse avec un montant de course plus que conséquent. De deux choses l’une, soit la technologie a un sens de l’humour analogue au mien, soit je suis entouré de gens maudits !

Plaisanterie mise à part, l’informatique a de quoi faire perdre la dernière once de calme qu’on a soigneusement préservée après une journée de travail harassante. Non, vous ne pouvez pas vous connecter au réseau, et puis finalement si, mais pas longtemps… tiens ça clignote et, ça coupe… et rebelote on appuie sur le maudit bouton qui fait tout repartir. Tiens, là ça marche, on lance la conversation avec la personne que vous aimez et là « bonjour… comment ça… » couic. Plus de signal. L’envie de destruction de l’équipement, l’élaboration d’un plan de torture tant pour le matériel que pour l’agent du service technique vous prend par les tripes, le désir d’homicide devient pressant. Pourtant, dans un mouvement d’abattement vous faites une dernière fois la manipulation qui, oh suprême frustration, accepte de fonctionner, juste au moment où votre interlocuteur quitte exaspéré la conversation.

La technologie doit nous aider, pas nous rendre dingues !

Aucun commentaire: