05 décembre 2007

L’Homme

Avant toute chose deux précisions:

Tout d'abord un grand merci à celles et ceux qui me lisent, ainsi qu'à ceux qui prennent la parole pour me commenter. Loin de moi tout orgueil face à la verve mise au service de vos opinions, au contraire je me sens humblement heureux de vous offrir mes élucubrations journalières ou presque. Sachez que les mots démocratie, autonomie et respect ont pour moi valeur d'évangiles et qu'il m'est impossible de tolérer la lâcheté ambiante face à la nécessité de conscience tant politique que sociale. Notre monde n'est pas le paradis escompté mais il est enfer parce qu'une majorité de lâches lui font un sort déplorable. Scander, manifester, revendiquer le droit de vivre, de vivre libre et heureux de l'être sont des droits fondamentaux qu'aucune nation, aucun état ou aucun groupe de pression ne saura m'ôter. On dira que la violence appelle la violence, mais la violence de la répression sait parfois appeler la violence de la révolution. Ce n'est ni Mc Donald's ni Adidas qui feront pour moi acte de résistance active si un jour le drapeau sera mis en berne au profit d'une croix gammée ou d'une quelconque autre dictature.

A vous tous, merci.

Second point: je publie tardivement ce message suite à des problèmes techniques indépendants de ma volonté. Je vous prie de m'excuser de la gène occasionnée pour ceux et celles qui auraient eu le désir de me lire plus tôt.

En espérant que vous prendrez toujours autant de plaisir à me lire que moi j'en éprouve à vous écrire.

Votre serviteur...

Passons donc à quelque chose de plus "relaxant" (toutes proportions gardées, on ne se refait pas!)

Enormément de gens se sont lancés dans l’étude et la compréhension de l’âme humaine, en espérant bien souvent en disséquer l’essence afin de la mettre à plat comme une grenouille en cours de biologie. Il nous semble à tous évident qu’il n’existe fondamentalement pas de modèle commun capable de nous définir et qui plus est aucune méthode efficace pour comprendre son prochain. Et pourtant, à chaque génération de grands « penseurs » se proclament esthète de l’esprit, analyste des mécanismes relationnels, et parfois même spécialiste du cœur des hommes. Laissez moi rire un grand coup, j’ai besoin de me racler les cordes vocales. D’où nous vient ce besoin maladif de tout mettre en équation afin d’en extraire finalement rien de concret ?

Depuis le meilleur en nous jusqu’au pire, il y a de quoi alimenter une bibliographie qui ne cessera jamais de croître au rythme des époques. Fut un temps il était interdit et très mal vu de parler de sexe ouvertement, les mœurs se posant tels des monolithes garants de la santé sociale. Certains sont allés prétendre que la fin des carcans fut une réussite, d’autres s’opposant fermement à ces conclusions en avançant non sans raison que toute société dénuée de barrières ne saurait survivre très longtemps. Où se placer ? Entre la Rome naufragée dans la luxure et le Londres de la fin du XIXème siècle ? Nous sommes le résultat un rien bancal entre les deux, c'est-à-dire qu’à mon sens nous revendiquons des libertés morales (pour ne pas dire libertines) et à contrario nous nous enfermons dans une hypocrite propreté de façade. N’est-ce donc pas malsain d’aller se prétendre irréprochable en ayant un squelette dans le placard ? Certains ont résolus le problème en ayant les dits squelettes dans le jardin au pied du pommier ou dans l’âtre de la cheminée. Bref, encore une fois il n’y a pas de réelle possibilité d’estimer le bienfait ou le méfait d’une moralité commune.

Après je vais sûrement me prendre des commentaires satiriques sur mes tendances sexuelles, sociales avérées… ou prétendues, et puis au surplus je serai sûrement noyé dans la Seine pour immoler mes opinions maudites. Qu’importe ! Ce que je constate tout de même c’est que notre « cher » BHL, tout philosophe autoproclamé qu’il est n’a toujours pas été foutu de m’expliquer pourquoi quand j’estime qu’un être humain est un con celui-ci se croit indispensable à la société. On ne se valorise que par sa propre opinion, puis l’on se satisfait facilement de la haute valeur que les autres nous prêtent, mais somme toute nous ne sommes rien de plus que la somme des prétentions que l’on porte et des espérances que l’on place en nous. Prenez la valeur d’un parent : il se trouve utile en tant qu’éducateur, et l’enfant porte à son père (par exemple) un amour empli d’espoirs souvent déçus. Alors, si méchanceté il y a, ou à l’opposé si bonté l’on a en soi, c’est qu’au bout du compte la bonté c’est la satisfaction de faire le bien et la méchanceté le désespoir que les autres ont pour nous. Amusant donc d’être bâti sur deux ruines intellectuelles et morales, car si ce n’est pas être une ruine que de prendre l’esprit pour une valeur, je ne sais pas ce que c’est !

Je crois toucher quelque chose de sensible là : on schématise, analyse et décortique le cœur pour y trouver les raisons d’un dérèglement moral quelconque, tout comme le fait le psychiatre étudiant les comportements d’une personne dangereuse pour les autres, sans pour autant se soucier des véritables conséquences. Il est important de noter qu’on donne plus d’attention à un « fou » s’attaquant à des tiers qu’à ceux qui ont des tendances suicidaires. Enfin bon, ce n’est pas là la question de départ : l’homme tel qu’il est cumule les tares de devoir analyser et s’analyser à travers son environnement qui n’est pas neutre, et par le truchement de tics sociaux et moraux qui n’ont de valeur que pour les autres. On étiquette facilement une femme qui rencontre beaucoup d’hommes de « petite vertu », alors que l’inverse mène généralement à la flatterie. Encore un critère plus social et d’image que de comportement analysable, car sur ce terrain là ils sont également volages.

Au bout du compte, je crois que l’animal homme a pour principale qualité de ne justement pas obéir à quelque modèle que ce soit, d’être totalement imprévisible, et c’est ce qui le rend passionnant et pathétique à la fois. N’oublions jamais que le sublime de l’héroïsme peut, à cause d’un pas de trop ou en moins, mener au ridicule. Prenons une scène simple : il s’avance pour aider sa bien aimée à se relever. Jolie scène, cliché de cinéma. Il se fait tuer par un ennemi quelconque : c’est un héros ; ce même imbécile tombe de la falaise en glissant sur une touffe d’herbe, c’est ridicule et risible. Même lieu, mêmes personnages… résultat différent.

On ne verse que rarement des larmes sur les cons, mais les cons eux pleurent souvent l’intelligence des autres qu’ils appellent sournoisement « connerie ».

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Qu'on soit femme ou homme, la petite vertue menne le plus souvent à l'herpes ...