21 janvier 2008

Omnipotence de la machine.

Si je pose une telle affirmation c’est que d’une part je suis tributaire de la machine pour communiquer avec vous mes idées et mes lubies, mais surtout et avant tout parce que je travaille pour et avec la machine. Et oui, je développe des applications… Vous savez, ces programmes dont tout le monde a soi-disant besoin et qui s’avèrent hélas totalement inutiles en pratique puisque totalement inefficaces.
Donc, dire que la machine est devenue omnipotente est un fait que je constate chaque jour : plus une opération, plus aucun acte du quotidien n’est indépendant de la fameuse informatique, et ce tant et si bien qu’en cas de dysfonctionnement de celle-ci on se retrouve totalement prisonnier d’elle. Paradoxe total car dans l’absolu, si nous avons mis en place l’informatique c’est justement pour nous soulager et nous assurer une facilité de tous les instants.

Dans un premier temps analysons un peu jusqu’où va cette dépendance. Prenez votre vie et situez un certain nombre d’actes qui paraissent ordinaires : manger, dormir et malheureusement travailler. Pour ce qui est de manger on va me répondre que sans contestation possible il n’est pas nécessaire de disposer d’un ordinateur pour se restaurer, mais d’où viennent nos denrées si ce n’est du commerce, et le dit commerce n’est-il pas informatisé au point de ne pas pouvoir payer si la caisse enregistreuse est en panne ? Concrètement, manger dépend donc de la disponibilité des denrées qui transitent à travers le monde et qui sont gérées par des logiciels divers et variés, au point même qu’un ananas se voit affublé d’un code à barres. Tiens en voilà une d’invention invasive ! Ce petit imprimé à lignes noires précise non pas une référence mais un grand nombre d’informations comme le code du producteur, la nationalité de celui-ci ainsi que des informations sur la provenance de la marchandise. Dans certains cas (pour les codes à barres employés dans le fret) on peut même identifier le destinataire du conteneur ! Stupéfiant, pratique… mais qui rend prisonnier le dit contenant si l’informatique refuserait de valider ces numéros de série. Evidemment on peut encore envisager le potager et le pommier du jardin comme ressource mais ici bas je doute que nous soyons bien nombreux à vivre en autarcie totale à l’aide de ces reliquats agricoles.
Travailler ? Là évidemment tous nous sommes dans l’informatique jusqu’au cou : fiche de paie renseignée par la comptabilité, horaires gérés par la pointeuse, fiches clients / patients informatisées, tout est bon pour qu’un ordinateur soit présent en amont comme en aval de votre emploi. N’oublions pas non plus que même si la dite paie était traitée manuellement tôt ou tard l’argent transitera par des banques… de manière totalement automatisée. Cela semble absolument invraisemblable mais tout est hors du contrôle d’un humain au point tel qu’en cas de défaut ce sont des heures entières de travail qu’il est nécessaire de dépenser pour rectifier ces « bugs ». Si j’ajoute au surplus que nul ne peut travailler sans marchandise, donc sans commerce en amont, que tous ou presque nous dépendons ou bien des transports en commun ou bien de l’automobile, m’est avis qu’il est inévitable de prétendre à travailler sans informatique.
Dormir enfin ? C’est peut-être là le dernier refuge de l’être humain puisque c’est bien la seule chose qu’une machine ne saurait faire à notre place. Comme quoi les philosophes (fainéants ?) ont raison : il faut dormir pour être libre.

Le tableau est brossé et chacun de vous a pu avoir une idée de l’invasion numérique dans son monde. A présent schématisons une situation totalement incongrue et même invraisemblable : demain matin un effet inattendu met à plat toute technologie de l’information et imaginons les conséquences. Juste pour information, il s’avère que bon nombre d’ordinateurs sont vulnérables à ce qu’on appelle le rayonnement solaire. En effet, le soleil non seulement émet de la chaleur mais joue aussi un rôle déterminant dans l’équilibre relatif de notre système. Dans les faits, lorsque l’astre a une colère il émet une onde magnétique puissante capable de provoquer une aurore boréale (ou australe) ainsi que des défaillances dans les circuits électroniques. Il existe également un constat un peu plus effrayant et bien moins naturel, c’est qu’une bombe atomique génère à son explosion une onde de choc électromagnétique nommée « Effet EMP ». Semblable à une décharge électrique dans l’air, les militaires ont constatés ses effets dévastateurs sur les systèmes embarqués et les communications. Autre petite anecdote à ce sujet : pendant la guerre froide un avion Soviétique de modèle MIG21 s’est évadé d’URSS et s’est posé sur une base américaine au Japon. Les services secrets, curieux de connaître cet avion qui faisait si peur par ses capacités de vol se sont aperçus de son relatif archaïsme technologique où le transistor (base de l’électronique moderne) était absent. Surprise des surprises, le tout fonctionnait à l’aide de lampes, comme la bonne vieille radio à grand papa. Certains suggérèrent un retard affolant des Russes et d’autres comprirent un autre intérêt : seuls les avions Soviétiques seraient restés en l’air puisque l’EMP n’aurait pas eu d’effet notable sur ces équipements.

Revenons à notre situation où tout ce qui contient un transistor, un microprocesseur tombe en panne. Je crois qu’on pourrait résumer ceci par une phrase choc « le black-out du siècle ». Dans un premier temps l’immense majorité des véhicules aussi bien terrestres que maritimes et volants seraient en panne vu le haut taux d’implication de l’électronique dans le fonctionnement des moteurs modernes. Ensuite, ces mêmes véhicules subiraient énormément d’accidents car un avion sans électronique est condamné à s’écraser et une ville sans informatique pour gérer les feux rouges, je vous laisse songer aux dégâts. Bien entendu, les services de sécurité seraient immobilisés tant par les accidents que par les véhicules en panne, il serait pour ainsi dire impossible d’évacuer des blessés vers des hôpitaux totalement dépassés. Point de départ d’un blocage majeur, l’électricité se verrait coupée dans énormément de zones où celle-ci est devenue indispensable. Ajoutons à tout ceci l’impossibilité de communiquer puisque les portables seraient anéantis et les réseaux filaires incapables de fonctionner. Nous avons remplacés les relais d’antan par des ordinateurs, et ceux-ci seraient défaillants.
Ca vous semble terrifiant ? Ce n’est qu’un début ! Depuis que l’ordinateur nous gère nous sommes devenus des matricules tant pour les administrations que pour les banques et finalement tous les services dont nous sommes clients. Plus de compte en banque, plus d’existence dans les registres d’état civil ou du permis de conduire, plus de sécurité sociale, plus rien nous permettant de gérer le quotidien. Ce serait bien entendu une immense catastrophe totalement impossible à estimer tant les effets en seraient dévastateurs. Dans ce tableau il existe encore pire je le crains : rapidement, en l’absence d’une gestion efficace de l’anarchie des scènes de pillages apparaîtraient dans les grandes villes et même les villages, les gens se livreraient à du vandalisme envers les équipements dont ils sont si tributaires.

Scénario catastrophe ? La guerre des armes physiques s’est muée en guerre de l’information. Aujourd’hui la Chine dispose de centaines et peut-être même de milliers de personnes qui sont uniquement dédiées à produire des attaques informatiques sur les systèmes dits ennemis, dans le seul but d’en éprouver la résistance et éventuellement en trouver les failles. Par conséquent, pour ceux qui pensent que l’avenir des guerres c’est cibler ses assauts oublient un rien que le monde n’est plus un terrain vague où courent dans le désordre des fantassins juste armés d’un fusil. Le fantassin peut être un programme… et le sera tôt ou tard. Plusieurs virus récents se sont faits forts de démontrer notre vulnérabilité, notamment en mettant à genoux des services comme Yahoo via des attaques concentrées. Je vous laisse augurer du résultat si une telle attaque était lancée sur les systèmes bancaires…

Ah oui, un dernier point : l’ordinateur est omniscient puisqu’il sait tout de vous… et vous avez pu lire ci-dessus ce que cela pourrait donner s’il vous « oubliait »…

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Brrrrr pourvu que le soleil ne beug pas trop fort et au cas ou que çà arrive au moment d'un gros découvert en banque ...