17 avril 2008

Monsanto mon amour!

Ah, les débats incongrus qui mêlent intelligence et bonne foi… ah ces moments où l’intellectuel tente désespérément de conserver sa conscience face à ses engagements politiques… Notre chère gouvernance a quelques problèmes avec ces principes, notamment quand il s’agit de museler les déviants qui ont le malheur de ne pas cautionner la pensée unique. Certes, il est compréhensible qu’un gouvernement ait pour objectif de maintenir une cohésion esthétique, cependant espérer faire taire les divergences à coups de remontrance, je trouve que cela a un petit parfum de déjà vu… Allons, allons, pas de panique, je ne vais pas vous faire l’affront de lister quelques exemples bien sentis, notamment ceux qui font que la couleur brune ait été à la mode, quoiqu’il serait de bon ton, justement, d’admettre qu’à force de refus de dissonances l’on en arrive à l’absence même de démocratie.

Ces derniers mois furent édifiants à plus d’un titre : d’un côté une population s’acharnant sur l’image surmédiatisé du président et de l’autre des outrecuidants attaquant de front leur propre étiquette et donc caution politique. A tout regrouper, nous en sommes donc à un bilan des plus lamentables : les gens s’en foutent, les politiques jouent aux billes sur notre dos et les médias nous inondent de sujets puérils. Mais bordel, une banderole à la con est-ce aussi marquant qu’un problème de santé publique comme les OGM ? A en croire les journaleux oui ! Non messieurs les propagandistes, pour ma part j’ai plus d’intérêt pour l’avenir de ma gamelle que celui de quelques demeurés en mal de publicité. Au surplus, tout est bon pour faire une montagne qui accouchera d’une souris : Et que les chtis ça passe bien sur ton téléphone, et que les chtis ont fait mieux que la grande vadrouille, et que l’accent chti ce n’est plus ringard… Merde ! Je dis merde, oui ça me gave prodigieusement de bouffer de la soupe chti à toute heure du jour ou de mes errances télévisuelles et noctambules.

C’est quand même ahurissant : si un membre du parti unique, pardon au pouvoir a une once de courage et d’aller à l’encontre du mouvement, on fait tout pour en faire une cible choix. Tout est bon pour le ou la désavouer : déformation des propos, menaces à peine voilées sur la carrière de la cible, et pire encore analyse partisane de la part de groupes supposés faire de l’investigation « sérieuse ». A quand le critère « il porte des slips, c’est un looser ! » pour créer de nouveaux parias ? Je n’ai cure d’aucune obligation électorale ou morale au titre que j’estime qu’il est indispensable de raisonner par soi même avant même d’accepter d’enfourner un vote dans une urne. Pour moi, se sentir obligé de soutenir une mouvance sans prêter attention à ses idées c’est alors tout accepter comme un chèque en blanc laissé au parti. Merci, mais… non merci !

Revenons aux OGM : A l’heure du vote qui fut expédié comme une lettre à la poste, celle-ci s’est vue raccommodée, rapiécée et triturée au point d’en faire un simulacre de caution morale contre les OGM…. A ceci près qu’il y a un manque flagrant dans la loi ! Absence totale de définition de ce qu’est du « sans OGM » ! Tout de même, ça dépasse l’entendement ! C’est un problème grave de santé publique et d’écologie et étrangement personne ne semble se soucier du résultat à long terme. On murmure de temps en temps les risques de contamination des parcelles sans OGM, voire des croisements d’espèces proches s’hybridant sans contrôle, et au pire on ose déclarer que les OGM « peuvent » éventuellement contaminer la chaîne alimentaire, par inadvertance bien entendu. Rien n’arrive par hasard, encore moins quand il s’agit d’intérêts financiers. Le monopole des OGM est la société américaine Monsanto. Dans le genre cynique celle-là m’enfonce six pieds sous terre. Je m’explique. Dans un premier temps elle vend des semences brevetées et interdit par contrat de ressemer (en gros, vous faites du blé, mais interdiction d’utiliser les graines récoltées pour l’année suivante). Ces graines OGM viennent contaminer votre voisin… et celui-ci se fait attaquer par Monsanto pour avoir produit des graines OGM sans les avoir achetées. Chouette ! Donc le producteur sans OGM se voit alors de produire de l’OGM contre son gré ! C’est tout de même ahurissant qu’on offre un tel pouvoir à une entreprise privée qui, quid de toute morale ou toute précaution, lance sur le marché des produits bricolés, peu fiables et qui plus est potentiellement dangereux. Car oui au fait, on se gargarise avec les techniques de manipulation mais sachez qu’à l’heure actuelle celles-ci sont de la bidouille et l’on tâtonne dans les croisements.

La véritable maîtrise des OGM ne sera pas effective avant des décennies… d’ici là nous aurons eu le temps de faire un vrai et irréversible désastre écologique. A vous de voir si vous cautionnez, si non alors triez les produits et si vous voyez « avec OGM » ou bien « proportion de moins de x% d’OGM », fuyez. C’est en boycottant ces produits peu sûrs que nous aurons une chance d’y faire barrage, pas en jouant les imbéciles comme José Bové qui détruisent la production de paysans réduits à faire le l’OGM et non pas pour le plaisir d’en faire.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Voir aussi, page 5 du Canard Enchainé n°4564, sur les recherches de Robert Bellé, chercheur à la station biologique de Roscoff.
Un truc à lire sur les effets d'un pesticide de Monsanto dans la division des cellules (Comme le début d'un cancer, par exemple)... Je scannerai l'article pour JFPALF qui le mettra à disposition s'il le souhaite.

JeFaisPeurALaFoule a dit…

Je me ferai une joie de compléter ce message avec ces informations tout aussi inquiétantes qu'elles peuvent l'être... hélas!