21 avril 2008

Un lac

Lac, beauté de la nature, étendue d’eau qui apaise, nourrit et sait donner la tranquillité à ceux qui le côtoient, toi qui donne tant de beaux poèmes que de légendes, tu sais aussi offrir un paysage à mon regard trop souvent noirci par le monde et les Hommes. Rien que pour ce don que tu as de refléter le ciel tu mérites un respect que nous n’accordons jamais assez aux choses qui nous entourent. Pourtant, est-ce si difficile de ne pas se comporter en imbécile et d’éviter la destruction des miracles du monde ?

Observez cette surface, écoutez ce clapotis qui s’échoue lentement sur les berges, humez l’air et revivez par la légère humidité ambiante. Sommes-nous si sots pour ne pas voir cette richesse juste sous nos yeux ? L’avidité de l’homme n’est-elle pas touchée quand l’or du soleil coule sur les flots limpides ? Les arbres centenaires, partenaires de ces mers intérieures nous dessinent le contour du monde, duvet sur la peau de la terre et refuge pour ce que nous n’avons pas encore saccagés. Merci à toi, lac de mes rencontres intimes, toi lac aimé par celle qui m’a offert ses lèvres, merci d’être un fidèle compagnon qui ne me demande que la simple tendresse que tous nous devrions avoir pour toute chose vivante. Oui, l’eau d’un lac est vivante, elle palpite au rythme de la brise, se trémousse autour des nageoires, ondule sous les plumes des cygnes gracieux. La Vie est là, elle y pousse, elle y est apparue par la magie de ces choses que nous ne devrions jamais saboter ou modifier. Nature, pardonne-nous nos offenses et apprends nous à vivre en harmonie avec toi.

Toi le lac, tu es le domaine de la dame, tu es son antre et tu caresses la vue comme peu de choses savent le faire en ce monde. J’aime à plonger mes mains dans ton corps, à sentir ta fraîche étreinte, et je me passionne pour les pas de l’être aimé laissés dans ta surface si fragile. Bleu ? Violet ? Rouge ? Tu es couleur du ciel, couleur des cieux, et la nuit tu t’émailles des éclats d’étoiles, perles scintillantes étrangement suspendues entre ciel et terre. Sur toi tout apparaît, tout disparaît, miroir du monde, mémoire éphémère d’un instant sitôt disparu. Que ne donnerais-je pas pour que mon âme puisse être comme toi, aussi souple que ton eau pour t’infiltrer partout et aussi immuable dans ta grandeur. Serais-tu perfection ? Serais-tu donc ce que nous sommes supposés être, lisses et rugueux à la fois, doux et vivants?

Tu es aussi la mémoire éternelle car tu renais sans cesse dans l’esprit des gens. Où que tu sois, quelqu’un se souvient de toi. Il y aura toujours un enfant pour se baigner en toi, toujours un adulte pour se remémorer l’apaisement ressenti à ta rencontre. Mieux qu’un confesseur tu ne juges personne, tu te laisses absorber et tu t’offres sans compter. Meilleur ami que puisse avoir l’humanité, tu lui sers de repère, de lieu de vie, d’avenir et de passé mêlés. Légendes pour souvenir… Naissances et baptêmes pour le futur…

Lac, que de rames ont poussés barques et bateaux sur ton dos ! Tu es lieu de divertissement, de rencontres et d’amour, de ricochets des galets jetés, des ondulations des nageurs heureux. Tu as su aussi nourrir des générations de pêcheurs, accueillir les familles et satisfaire les enfants affamés. Grâce à toi le petit monde intérieur de tes amis s’est agrandi, le mien s’est éclairé de tes couleurs mélangées. Tu es la palette sur laquelle s’est dessiné son visage, rien que pour ce beau portrait je te remercie…

Au plaisir de te revoir…

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