27 mai 2008

Et la politique dans tout ça ?

Bien des lecteurs auront remarqués une absence totale de chroniques sur l’anniversaire de la création d’Israël, sur la « messe » populiste et sponsorisée pour cette occasion à Paris, la chute de la Clinton dans les primaires, ou bien la Birmanie et ses morts en pagaille. Oui, j’avoue sans difficulté, l’actualité et la politique me sont en ce moment particulièrement indifférentes, d’autant plus qu’il ne me semble pas constater quoi que ce soit de si révolutionnaire que cela. Comment ça ? Un noir aux élections présidentielles aux USA, ce n’est pas une petite révolution ? Quoi ?! Des dizaines de milliers de morts et une junte militaire cherchant à tout prix à maintenir les frontières fermées, ça n’a rien d’atroce ? Allons, un peu de sérieux (et de cynisme) je vous prie : il n’est rien ici qui ne soit déjà arrivé d’une manière ou d’une autre. Combien de tremblements de terre se sont produits sous Mao et que nulle personne en occident n’a eu ouie dire ? Combien de millions de Chinois ont péris lors d’inondations non confirmées ? Et que dire de cette « investiture » qui placera au bout du compte un clone de Bush à la tête de l’état étoilé ? Soyons raisonnables et surtout lucides, la politique, c’est comme les oignons : plus on épluche plus on constate que les couches sont toutes les mêmes…

Il est vrai qu’aller dire qu’on se fout du résultat d’une élection aussi attendu soit-il est particulièrement peu malin de ma part, mais à tout bien réfléchir je doute qu’une femme ou un noir puisse jouer les vindicatifs dans une arène sexiste et souvent peu au fait des avancées sociales. N’oublions pas que le droit de vote aux noirs n’est pas quelque chose de si vieux que cela dans les états du sud (malgré l’abolition de l’esclavage), et que le racisme et surtout la xénophobie fait malheureusement partie intégrante des mœurs du quidam moyen. Raisonnons par l’absurde : Admettons un de ces deux candidats élu, puis plaçons ce candidat en situation. Comment résoudre la crise Irakienne sans pour autant provoquer un désastre tant économique que moral aux USA ? Qui va pouvoir affirmer sans frémir qu’il est aisé de retirer ses troupes et de laisser ainsi un pays être la proie des flammes de l’insurrection fondamentaliste ? N’omettons pas de plus que le côté financier de la chose a permis à toute une tranche de la population américaine de s’enrichir sur les cercueils de leurs enfants. Et oui, une industrie lourde, l’acheminement et le conditionnement de vivres, ça rapporte un maximum, sans compter tout ce que peut compter la logistique indispensable à un bidasse : uniformes, équipements divers, véhicules, électronique… Bref, les USA dépensent, mais au fond elle finance sa propre croissance. Pratique non ? A l’époque du Vietnam la fin des hostilités fut réellement difficile et peu retiendront que c’est à Lyndon Johnson (celui qui prit la place de Kennedy au pied levé) que l’on doit la première tentative raisonnée de mettre fin au conflit et de négocier une sortie de guerre raisonnable… et ses efforts ne furent pas suivis d’effets puisqu’il fit cette déclaration en 1968 et le conflit cessa en 1975. Alors, qui des deux pourrait se saisir des rênes et tenter une telle action ? Ce n’est pas demain la veille que les opérations militaires cesseront en Irak.
Et puis je suis sympa avec le futur président, j’omets la gestion de la crise des « subprimes », petit bonheur économique s’il en est…

Comme je l’ai déjà dit, j’aime beaucoup l’attitude des nations européennes vis-à-vis de la crise en Palestine. Cette région nous doit son découpage, ses expulsions et l’installation anarchique d’un pays non pas fondé sur un besoin territorial mais sur des thèses religieuses. Quand j’entends un Israélien critiquer les fondamentalistes et les troupes du djihad, j’ai le sourire ironique aux lèvres. Merci aux pays européens qui, au sortir du conflit mondial, se sont empressés d’aider les juifs à s’installer là-bas pour ne pas avoir à eux-mêmes les nourrir et les reloger. Merci à l’Angleterre d’avoir filé (à l’anglaise, le mot d’esprit n’est finalement pas usurpé !) et laissé une région se véroler ainsi, et merci enfin aux USA qui se sont bien remplies les poches avec les marchés d’armement, la gestion des fonds destinés à l’état d’Israël et qui aujourd’hui n’ont de cesse de se poser en arbitre « impartial » via des accords aussi inutiles qu’iniques.

Bon… finalement j’en ai parlé et là le lecteur chagrin râlera que je n’ai pas abordé la question de notre président remarié et toujours aussi médiatique que mal aimé. Mais je m’en fous ! Qu’il fasse le zouave à une finale de coupe de France, se fasse insulter pendant un salon de l’agriculture ou colle un guignol au placard pour avoir balancé des yaourts, pour ma part ce côté pittoresque est et restera sans aucun intérêt. C’est dingue, des actions politiques lourdes de sens se préparent, comme par exemple le démantèlement possible du système de gestion des contrats de travail, la promulgation de lois liberticides (dont j’ai déjà longuement parlé précédemment) et tout cela personne n’en tient compte ? Mais dites, qui de moi ou vous a des œillères finalement ? Je revendique donc un désintérêt total pour les USA vu qu’au mieux le candidat ne sera pas un pro Bush mais sera prisonnier du bilan de son prédécesseur, je me fous d’Israël puisque de toute façon personne n’a à cœur de faire la paix, et je me fous enfin de l’imagerie populaire de mon président puisque personne ne semble prêter d’attention au fondamental au profit de l’inutile.

Vous en aurez du pouvoir d’achat, à défaut du pouvoir d’ouvrir votre gueule… C’est votre choix !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Pourquoi sur certains de tes sujets que je qualifierais de "médiatiquement politiquement incorrects", il n'y a jamais de commentaires?
Dès que tu parles d'Israel, de l'Arabie, et du peuple chamito-sémitique qui composent ces deux tendances: silence radio.
Serait-une idée que je me fais ou me suis-je fait à cette idée?...