22 juillet 2008

Plaidoirie dans le vent

Si certains espèrent encore ouvrir la voie aux autres avec pour principal espoir le désir de devenir un messie, il s’avère que nombre de domaines ne permettent guère de jouer les visionnaires. On aura beau croire, entendre et même comprendre les discours enflammés reniant notre matérialisme maladif et pire encore notre art consommé de transformer notre planète en un tas de déchets invivable, nul ou presque n’ira jusqu’à se plier à la bonne discipline indispensable au progrès. Mine de rien, tous les anarchistes de bas étage (excluez moi cette référence à Bakounine qui n’a jamais été anar, c’était un grand bâtisseur de la classe ouvrière… mais là je m’égare pour quelques freluquets nostalgiques du stalinisme) ne comprennent pas que le désordre n’apporte pas la réussite, il n’engendre que chaos, destruction puis finalement dictature et reconstruction à marche forcée.

Expliquez donc aux penseurs qu’ils n’ont que de courtes vues sur l’avenir du monde et ceux-ci se mettront à pérorer sur votre compte en vous taxant pêle-mêle de rétrograde, de menteur et sublime insulte de fasciste. Laissez-moi donc rire : il s’avère que le penseur se contente d’observer et de mettre en forme ses remarques alors que le visionnaire lui plaidera dans son coin, tentera parfois de faire admettre qu’il voit plus loin que le diplômé d’une quelconque école d’administration ou de philosophie « pré chiée » et au bout du compte risquera l’emprisonnement pour des problèmes de santé mentale. Oh, il est exact que l’oiseau de mauvais augure finit son existence plus facilement sous les cartouches d’un chasseur de malheur que dans la tombe d’un sauveur, mais cela ne tient qu’à la crainte ancestrale de se tromper de voie. Tels des enfants se croyant adultes, nos experts se plantent donc lourdement et démontrent donc que les « fous » sont souvent les plus intelligents de notre humanité. Terrifiant non ?

Des exemples pour soutenir mes fadaises ? Ils ne manquent pas : quand un romancier annonçait que l’on se verrait par écran interposé, que l’on volerait au-dessus de l’atlantique, que des sous-marins fonctionneraient à l’électricité nucléaire et qu’il y aurait un jour des hommes visitant la lune, il dût être pris pour un fou ou au mieux pour un romancier pétris de fantasmes irréalistes… et dire que Jules Verne avait vu juste pour énormément de choses ! D’autres cas célèbres ? Quand nombre de gens annoncèrent que polluer les villes, ne pas faire preuve d’un minimum d’hygiène pouvait faciliter l’expansion de pandémies on leur rit au nez. La peste s’est régalé à leurs dépends, les gens « propres » ayant alors la chance de survivre au milieu des villes ravagées par cette infection. Ajoutons également le fait que la nature elle-même se fait sirène d’alarme et nous aurons donc notre compte d’avertisseurs. En effet, il s’avère que nombre d’animaux réagissent en avances aux catastrophes naturelles, et que les observer pourrait sauver des vies humaines… mais qui irait regarder le mouvement d’un saumon, d’une grenouille ou d’un éléphant ? Je parle d’éléphant c’est à cause d’une histoire rigoureusement authentique qui mentionne qu’au moment du désastreux tsunami de sinistre mémoire des troupeaux entiers d’éléphants fuirent les rivages pour se réfugier dans les hauteurs. Comme quoi, l’animal peut se faire messie et donc remettre en cause notre analyse de la fiabilité des « petits esprits ».

Pour ma part je crois que nombre d’experts écologistes, d’économistes de renom se contentent de remuer les mêmes thèses de manière à défendre non des réalités mais au contraire d’intimes convictions basées que sur des incertitudes. Le réchauffement planétaire ? Il est vrai, mais il s’est déjà produit des ères glaciaires et des périodes très chaudes sans notre intervention. La crise du pétrole ? Celui qui me parle d’impossibilité de prévision me fait doucement rigoler étant donné que nombre de personnes sonnaient l’alerte il y a plus de quarante ans. Mais ces gens là étaient trop « virulents », dérangeaient une idée répandue comme quoi l’expert est omnipotent et omniscient et que toute autre réflexion n’a que peu de valeur.

Faut-il voir un formatage des pensées dans le déni d’analyse ? Lorsqu’un propos est colporté et que les autres courants de pensées sont censurés ou au mieux tournés en ridicule il y a de quoi se poser des questions sur l’impartialité des médias et même de leurs auditeurs. On me taxe souvent d’avoir une approche dictatoriale des choses, d’envisager un peu facilement l’usage de la force. , et j’ai même le droit à l’épithète flatteur de fasciste. Je suis un fasciste ? Moi ?! Excellent en soi, ce commentaire me fait sourire car il démontre que penser différemment est immédiatement considéré comme déviant, dangereux et par conséquent à dénigrer de toute urgence. Je ne suis pas une personne qui croit dans les libertés, je ne crois qu’en l’équité des décisions. Je m’explique : notre devise est liberté, égalité et fraternité. Ne demandez pas à avoir les mêmes libertés étant donné que toute liberté se doit d’être encadrée pour ne pas devenir une anarchie. L’égalité ? C’est la seule chose que l’on se doit de tenter d’obtenir, une égalité s’inscrivant dans une ligne de mire visant l’équité des hommes sans distinction économique, sociale ou religieuse. La fraternité ? Quand on me démontrera que je peux être frère avec un nazillon, avec un raciste quelque soit sa couleur ou avec un psychopathe de la pire espèce alors peut-être accepterai-je de mentionner ce mot avec plaisir et non avec commisération.

A toi le visionnaire qui plaide dans le vent, à contre-courant des idées du jour… je te dédie donc ces lignes !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Même Paco Raybane? (AÏE!... Je plaisante...)