28 août 2008

Un titre, vite!

Après avoir raillé les cheveux taillés en quatre, je me suis dit que la mode vestimentaire mériterait, elle aussi, son moment de mise à nu (sans mauvais jeu d’esprit). Après mûre réflexion, je me suis retourné vers mes pairs et déclaré que la mode tout comme l’intelligence sont des choses visiblement inutiles à l’être humain. Ne vous offusquez pas aussi rapidement ! L’intelligence n’est utile que lorsqu’on est en société et visiblement les cons étant majoritaires l’incapacité intellectuelle soit donc légion et peu pénalisante. Tout au plus trouverons nous quelques métiers nécessitant de savoir se servir de sa tête plus que ses mains comme médecin légiste ou fossoyeur (oui le fossoyeur est intelligent car il est le seul homme ici bas à connaître notre réelle destination finale et à en vivre…). Bref, pas de mode à équarrir, point de mots vaseux sur la robe trop longue ou le pantalon trop large.

Alors, de quoi vais-je pouvoir vous parler ? Le trou de l’écrivain ? Non déjà fait par mes soins et somme toute suffisamment explicite pour ne pas nécessiter une nouvelle brève. La politique internationale ? Dans son cycle sans cesse renouvelé de violence représailles paix négociée il n’y a guère que les noms des belligérants qui évoluent. Alors quoi bougre de bavard prétentieux ? Merde ! Hurle-je en me plantant sur le terril de mes idées consumées ! Y a-t-il une bonne raison pour écrire chaque jour des états d’âme et des calembours sous prétexte de rassasier des lecteurs que je tente désespérément d’élever au-dessus des considérations pécuniaires comme le prix d’un caddie au supermarché ou du litre de gasoil qui n’en finit plus de flamber tant à la pompe que dans les moteur ? Certes, le plaisir de l’écriture invite celui qui s’en délecte à exhiber ses textes aux voyeurs que sont les gens de passage ici, mais de là en faire tout un plat s’il s’avère que le mutisme cérébral arrive à bâillonner la main exercée, ce serait exagéré. Je ne suis hélas pas rémunéré pour échafauder des théories de complots mondiaux pas plus que je ne touche de dividendes sur les livres que je me plais à vous présenter. Et oui, vivre d’un blog c’est aussi crédible qu’un clown sans nez rouge. Alors, si je cède donc aux penchants naturels de l’homme qui le mènent à la fainéantise et à la déconnexion de son intelligence je serais parfaitement en droit de me taire et de vous laisser, vous lecteurs, dans l’attente couinante de mes nouvelles aventures intérieures.

Non ! Il ne s’agit pas là d’un manifeste ayant pour but de m’offrir à bon compte quelques jours de silence pour ressourcer mes questions et d’aller puiser chez les autres leurs névroses, mais c’est simplement que ce n’est pas sous prétexte que je suis lu que je suis tenu à un quelconque résultat ! Bordel ! C’est quoi cette foule qui attend, baveuse, rampante et malodorante, devant la vitrine pimpante de ma thérapie exhibitionniste ? Les zombies sont du domaine de Roméro, pas de celui de mes chroniques… Quoique, il m’arrive parfois de supposer qu’un lecteur de passage peut être un zombie s’étant perdu sur la toile dans le cul de sac qu’est ma tête informatisée. D’ailleurs, c’est dommage que les dits conformistes ne soient pas plus virulents, la plupart des commentaires se bornent généralement à flatter mon ego surdimensionné à coups de flatteries basses et obséquieuses. « De la rage que diable » aurait pu dire le Diable justement en me parlant de mon avenir certain dans le grand cendrier des enfers. Non mon cher Méphisto, je n’ai pas de colère ce soir, pas de raison d’envoyer au cachot un personnage ou bien un évènement honteux dans le monde. De toute manière si l’on devait embastiller tous les cons de ce monde un continent aménagé à cette seule fin ne suffirait pas… et puis je n’ai pas le temps de m’en occuper ça fait trop de boulot pour un seul homme (y a un candidat pour m’aider sur ce coup là ?)

Somme toute lire un blog c’est avant toute chose observer la bêtise de son auteur et d’en décortiquer à loisir les élucubrations les plus débilitantes. En effet, si je n’avais pas fait l’apologie du communisme ou bien chanté les louanges des bruits de bottes dans les grandes capitales, qui aurait été intéressé par des banalités comme « Trop de misère en ce monde » ou bien « Ces chanteurs sont de la merde ». Dans un cas comme dans l’autre j’aurais fait du consensuel à peu de frais, alimentairement parlant intéressant mais trop peu excitants pour m’être acceptable. Et quoi ? Si je gueule que le dalaï lama n’est qu’une autorité spirituelle sans pouvoir et que lui cirer les pompes ne soit qu’une façon détournée d’emmerder poliment les chinois je vais me faire rabrouer ? Non, je n’ai pas l’amitié pour celles qui, guitare sur le dos, mari au pouvoir et faciès en première de couv’ vous disent avec l’air contrit qu’il est important de protéger les tibétains. Difficile de se mettre les gens à dos en disant ça. C’est comme si l’on disait « Les enfants faut pas les faire jouer avec des grenades à fragmentation », tout le monde est d’accord ! J’ai envie de faire chier, ça plait et j’en fais mon fond de commerce, voilà tout. C’est sûr que commercialement parlant la stratégie est douteuse vu l’affluence passablement faiblarde en regard des sombres ignominies que nous pondent des adolescents illettrés mais passionnés d’un chanteur de rap… tout aussi infâme par ailleurs.

Alors, la chronique un marché sans avenir ? J’en doute, il faut tout de même constater que les écrits ayant pour but de cogner sur tout ce qui bouge (et notamment les politiques parkinsoniens) font recette et que les pamphlets valent souvent une réputation d’anarchiste, mais d’anarchiste présentable, le genre qu’on peut sans risque mettre à table avec des royalistes, capitaines d’industries, ou bien la future belle-mère imbue de son rôti de veau en sauce. Mesdames et mesdemoiselles, vous voyez-vous présenter un personnage comme moi à vos parents en vue d’improbables épousailles ? L’idée que votre cher papa se crispe en m’écoutant vilipender dans le désordre la gauche, la droite, la résistance française, les administrations, les coiffeurs ou bien les comptables (comme je l’apprendrai par la suite lui le fut avant sa délicieuse retraite bien méritée) vous vaut déjà des aigreurs d’estomac. Cela expliquerait peut-être un manque terrible de succès avec la gente féminine, à moins que cela soit simplement le fait que je sois tout particulièrement laid. Oh ça après tout, ça ne se voit pas ici, donc tout le monde s’en fout !

Finalement, je suis bien content d’avoir soulagé ma conscience : je vous escroque et vous spolie de votre temps en me prétendant chroniqueur, alors que je ne suis que profiteur de plume sur le dos bien large d’un monde suffisamment con pour me fournir de la matière. Donc, à demain pour ma prochaine orgie de bile salée par ma mauvaise foi !

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