06 octobre 2008

La bourse et vous

N’ayant guère de compétences en comptabilité ou en gestion d’actifs je me garderai d’analyser la crise financière qui ébranle l’économie capitaliste mondiale. A tout choisir je préfère sourire d’un air narquois tant il est vrai que le naufrage des banques est le symptôme fort d’un système qui tient plus de l’expérimentation d’un alchimiste sous stupéfiant que d’un raisonnement scientifique correct et éprouvé. Après tout, jouer avec l’argent des autres c’est déjà par essence absurde et confier son argent à des joueurs n’a guère plus de sens. Dans ces conditions la mondialisation nous fait aujourd’hui payer l’optimiste saugrenu d’investisseurs incapables de se rendre compte qu’à la roulette il n’y a que le casino qui gagne... sauf que le casino ici n’a pas de coffre car l’argent « perdu » l’est généralement pour presque tout le monde.

Ce que je trouve effarant dans cette déconfiture qui semble-t-il a été concoctée par delà les océans c’est qu’au lieu de prendre un minimum de précautions concernant les achats et ventes de produits financiers nos chères banques européennes auraient acquises des produits sans en connaître le contenu ! Avez-vous déjà acheté quoi que ce soit sans savoir ce que recèle la boite ? Personnellement je ne me porterai jamais acquéreur de quoi que ce soit sans avoir l’intime conviction de ne pas me faire avoir (même si cela ne m’épargnera probablement pas d’une éventuelle déconvenue). Alors, doit-on en tirer comme conséquence que nos gestionnaires sont des branques ? Ce serait faire un raccourci probablement un rien exagéré bien que plus d’une fois je sois de ceux qui doutent fermement de la santé mentale des intervenants de la bourse : valoriser une entreprise, puis la déclarer simplement « pas terrible », lui faire perdre son prix à l’action pour ensuite la racheter à vil prix, n’est-ce pas là le principe même de la bourse ? Dans ces conditions impossible pour moi de créditer quelque manipulation que ce soit de ma confiance déjà fortement altérée par mes humeurs anticapitalistes.

Revenons aux fondamentaux : la bourse dicte le marché et énonce le prix d’une unité quelconque d’une entreprise. De là, les gens spéculent dessus en déclarant que l’action vaut plus, ou bien moins que le prix annoncé. A l’instar d’une vente aux enchères les structures se voient donc décortiquées et étiquetées sans que cela soit réellement lié à la santé de la société en question. Rien que ce concept me laisse perplexe : si une entreprise avance et rapporte alors pourquoi diable sa cote s’effondre du jour au lendemain ? Un courant d’air, une simple phrase mal interprétée ou sortie de son contexte suffit à faire s’effondrer les édifices financiers. C’est bien entendu plus complexe mais qu’on m’explique alors comment du jour au lendemain l’on peut dévaloriser quelque chose d’un tiers de sa valeur initiale ! Les machines outils sont-elles toutes tombées en panne pendant la nuit ? Ca me dépasse.

J’entends d’ici les réflexions moqueuses de ceux qui connaissent mieux que moi le système et qui m’expliqueront avec force exemples que je n’ai rien compris. Soit. Je ne constitue sûrement pas un oracle financier et encore moins le client type vu que je me suis toujours refusé à placer mes économies où que ce soit ailleurs qu’au chaud sur un compte sans fioriture. A y regarder d’encore plus près je suis même un type étrange vu que je refuse tous les produits proposés par mon conseiller, placements qu’il m’annonce comme « sûr, sans risque, garanti ». Garanti ? Le mot « garantie » n’a aucun sens en capitalisme étant donné que c’est le risque qui fait augmenter le capital, pas la sécurité. Somme toute les connaisseurs pourront donc me décrire les mécanismes auxquels je n’entends rien, mais il ne parviendront pas à me convaincre du bien fondé de la situation actuelle : je ne tolère pas que l’on joue avec mes biens sans mon accord ! Qu’on s’en serve c’est une chose, qu’on le place peut encore être compréhensible, mais qu’on le dilapide dans des conneries là je grogne (et je pèse mes mots).

Je suis un petit bourgeois va me rétorquer le communiste qui sommeille en moi. Pauvre idiot, si tu crois que le bien d’autrui m’intéresse tu te trompes lourdement : pour l’heure je préfère avoir la conviction de ne pas avoir à éponger les imbécillités d’un golden boy au rabais que de te concéder qu’en voyant mes actifs disparaître je serai plus enclin à jouer de la fronde pour révolutionner ce système stupide. Epargner ? Oui, mais où ? Chacun aura son tuyau, son astuce pour faire de l’argent avec de l’argent (aparté intéressant : l’argent est la seule chose capable de faire spontanément apparaître de la ressource et ce sans trace de quelque action physique que ce soit. Un miracle équivalent à la multiplication des pains par Jésus en somme). Moi j’ai choisi : j’investis sur le plaisir que j’ai à passer du temps avec ceux que j’aime, ça ne me coûte rien et ça m’apporte énormément plus que des séries de chiffres.

A bon entendeur...

3 commentaires:

Anonyme a dit…

oui ; c'est si compliqué les chiffres !
tu as raison ! autant passer d temps avec ceux que l'on aime
corrine
(bon , encore un qui va se moquer que l'anonyme affiche son prénom ! )

Anonyme a dit…

Plus facile d'avoir des actions en Bourse que des bourses en actions?...

(Meuhnon je ne me moque pas... anonyme Corrine...)

Anonyme a dit…

Je te conseille la lecture des analyses du Laboratoire Européen d'Anticipation Politique : ils prédisent la faillites états unis pour l'été 2009.

Bonne lecture.

http://www.europe2020.org/spip.php?article564&lang=fr