22 décembre 2008

Le futur, une aventure !

Si tant est que nous soyons clairvoyants, l’Homme a toujours tenté de se projeter dans le futur en envisageant énormément de changements sans pour autant réellement ne serait-ce qu’entrevoir ce qui attendait l’humanité. Entre critères obsolètes et impossibilité d’imaginer les évolutions majeures de la science, voir le futur s’est systématiquement heurté à des bourdes aussi monumentales que décevantes. A tout bien réfléchir l’anticipation (genre littéraire où des plumes s’acharnent à faire preuve d’imagination pour décrire un futur jamais réalisé) est donc plus de la science fiction qu’une source de réflexion. C’est d’autant plus dommage que nombre d’idées étaient séduisantes.

D'entrée de jeu oubliez : la téléportation, le voyage dans le temps ainsi les rencontres du troisième type. Nous sommes encore bien trop empotés pour y songer et encore moins capables d'y parvenir. Alors un peu de sérieux et passons à des choses plus proches de nous!

Tenez, je me penche sur le cas des transports. C’est un domaine où chaque écrivain, réalisateur de films ou bien scénariste de série télévisée s’est donné à cœur joie : voitures volantes, skateboards en sustentation, voyage interstellaire, avions suborbitaux, stations spatiales de transit, bref tout l’attirail propre à faire rêver les foules. Raté messieurs dames, aucune de ces magnifiques inventions n’est pour l’heure en fonctionnement, et la station internationale tient plus du gigantesque Meccano temporaire que de l’étoile noire. Ah, les voitures qui flottent et qui prennent des autoroutes virtuelles entre les immeubles... C’est un de ces exemples où la déception doit forcément être douloureuses pour ces créateurs. Nous en sommes encore à l’énergie fossile, à des véhicules à roues comme aux temps héroïques des premiers pneus à talons et les énergies renouvelables sont encore qu’une portion congrue du marché mondiale. C’est d’autant plus navrant que l’électricité ou toute autre source de substitution est à présent enfin envisagée, alors que la première voiture à battre un record de vitesse (dépasser les 100 km/h) était électrique (la « Jamais contente » , le 29 Avril ou 1er Mai 1899). Pathétique, non ?
Alors pour ce qui est des avions, oublions de suite les vols supersoniques, le Concorde n’est plus en service et aucune société ne semble envisager la chose avant bien des décennies. Pour preuve, même Boeing ne présente plus de maquettes fantaisistes ou de dessins d’artistes sur le sujet. Les avions deviennent plutôt des Léviathans, et nous multiplions les passagers plutôt que de diviser le temps de trajet. Question de coûts je suppose. En tout cas ce n’est pas encore demain que nous ferons un Paris Tokyo en moins de huit heures ! Et dire que des plumes fantasmaient déjà sur la possibilité de subir la micro gravité en cours de voyage, et pire encore que des petits malins se voyaient déjà vendre des baptêmes de l’espace... Pareil pour la lune : une fois le sol de l’astre foulé plus personne n’a envisagé sérieusement d’y bâtir une station et encore moins d’en faire un lieu habité. Cosmos 1999, ce n’est pas pour demain, et pour ce qui est des missions sur des planètes plus lointaines on avance 2050 voire au-delà. Technologie, quand tu te traînes par rapport aux fantasmes des Hommes !

Question technologies de l’information le mouvement Cyberpunk rêvait de voir les humains connectés en permanence à un réseau persistant à l’aide de puces électroniques directement implantées dans notre corps. Encore une fois la science s’est avérée impuissante à nous pondre une telle chose étant donné que le corps se comporte aussi bien avec ce genre d’objets que mon estomac avec un excès chronique de boisson : refus immédiat d’assimilation. Logique, et qui plus est plutôt rassurant car sinon nous nous verrions déjà marqués par des puces tout comme certains auteurs plus sombres l’ont envisagé. Je songe aussi à ces remplacements de membres par des artificiels : pour le moment les mutilés doivent se contenter de prothèses assez vulgaires, peu pratiques et trop rigides pour vraiment prendre la place d’un bras par exemple. Le désir d’un corps entièrement mécanique n’est plus qu’une idée que l’on repousse sans arrêt jusqu’aux calendes grecques. Et que dire du clonage ? Nous avions délirés sur la possibilité de faire des armées de soldats clones : c’est impossible au titre que le temps de gestation et de croissance d’un corps humain est incompressible. En l’espèce en nous lançant dans cette folie eugénique il faudrait donc une vingtaine d’années avant de pouvoir espérer voir le premier soldat porter son uniforme sur le terrain. Et puis, nous ne disposons pas (encore) de méthode de programmation de l’esprit. Cela me rassure finalement.

Et puis enfin il y a tous ces trucs, bidules et machins qui finalement apparurent bien des décennies de rêve : le sous marin atomique (donc électrique) de Jules Verne, la visiophonie, la téléphonie sans fil, l’informatisation à outrance, le réseau Internet disponible pour ainsi dire partout dans le monde, l’avion sans hélice, la navigation sans voile, les trains électriques et j’en passe. Pour ces aspects la vie « moderne » est d’autant plus trépidante que notre progrès technologique ne semble pas fléchir : ce qu’on rêvait de faire il y a dix ans est aujourd’hui ordinaire. Un téléphone mobile d’hier servait à téléphoner, aujourd’hui il permet de se repérer via un GPS, de prendre des photos sur le vif, de filmer, bref de tout faire sauf téléphoner. La communication, est-ce vraiment la chose la plus surprenante parmi ces avancées ? A mon sens non car un téléphone, avec ou sans fil, cela reste un moyen de communication qui n’a guère changé en un siècle. Pour moi le plus gros progrès qui soit apparu est la capacité que nous avons tous à stocker de l’image et du son de manière autonome. En effet, les souvenirs étaient avant écrits voire photographiés. Dorénavant chacun peut devenir le cinéaste de son existence et restituer sa voix pour sa descendance. Qui sait, nous arriverons peut-être à des testaments vidéo, des mariages par écrans interposés et bien entendu des jugements virtuels mais aux peines bien réelles.

A quand un bourreau numérique ?

Aucun commentaire: