30 décembre 2008

Palestine et une guerre à venir

Cela ne suffit pas aux gens que leurs symboles de Foi soient ceux qui servent de prétexte à la violence et à la haine, non à présent il faut en plus s’en servir comme raison d’un supplice quel qu’il soit. Depuis des décennies le conflit entre Israël et la Palestine ne fait que s’alimenter de lui-même, comme si chacun n’avait aucun intérêt réel à trouver un terrain d’entente, si entente il y a. J’ai comme des hauts le cœur quand on m’annonce avec ce pince sans rire si journalistique que « les belligérants se sont assis à la table des négociations ». Ah ? Une négociation ça se fait avec un canon collé sur la tempe ? En ce qui me concerne j’appelle cela un chantage pur et simple. De fait, chacun tente de son côté de faire pression sur la partie adverse, les uns à coup de roquettes artisanales et de bombes, de l’autre à l’aide de blindés et de bombardements. Quoi qu’il en soit, Gaza n’est plus réellement une ville mais simplement un ghetto que chacun se complait à maintenir dans la promiscuité (isolement par fermeture régulière des frontières), dans la pauvreté (chantage énergétique) et même l’ignorance (censure des médias). A ce jeu aucun des deux états ne peut prétendre à obtenir une paix durable pourtant désirée par la majorité silencieuse de leurs deux nations.

Aberrant. Le mot n’est pas suffisamment fort pour décrire cet entêtement ridicule qu’ont les uns et les autres à refuser de faire un pas vers un compromis. La terre n’est pas une possession, on l’occupe temporairement et l’Histoire se fait fort d’effacer les propriétaires d’hier au profit des occupants d’aujourd’hui. C’est tout de même hallucinant : pourquoi refuser des droits fondamentaux aux palestiniens comme celui d’exister et d’exprimer leur opinion, et de l’autre de ne pas prendre en compte le fait que la nation israélienne, aussi artificielle qu’elle fut à sa création est dorénavant un fait politique avéré ? Cela n’arrange alors personne de vouloir prendre le temps de la discussion ? Ah ça pour exiger, décréter que l’autre est un menteur, chacun n’hésite pas à user de ces termes de manière à rendre l’ennemi atroce et malsain, par contre faire son autocritique et assainir ses propres rangs, personne n’ose ! Tenez, si l’on prend chacun des camps, n’ont-ils pas tous les deux les mêmes handicaps ? La religion comme méthode de gestion politique, la haine fervente par la Foi pour doctrine, et au bout du compte des revendications issues d’une histoire millénaire et franchement souvent plus fantasmée que réelle. Aussi honteuse que soit l’attitude des terroristes palestiniens, encore faut-il comprendre la vie d’un expulsé de sa terre natale, et ainsi saisir la douleur et la frustration de n’avoir aucun droit si ce n’est de vivre comme un rat dans un camp. L’arrogance d’un côté, la haine fanatique de l’autre, de quoi continuer à alimenter le brasier de la haine réciproque.

Je parlais de religion mêlée à la politique... On va me rétorquer que cela n’existe que du côté palestinien, mais c’est un mensonge éhonté : pourquoi l’état israélien n’intervint jamais contre la création de colonies sauvages ? Parce ce que celles-ci furent montées par des chefs religieux, ces guides spirituels qui décrétèrent que la terre sainte est celle des juifs et nul autre peuple. Difficile de se mettre à dos les maîtres de la Foi surtout quand on arbore la dite religion sur le drapeau national... De l’autre côté même combat : un gouvernement lié à l’intervention armée de résistants qui, par désespoir ou au contraire par foi inébranlable dans leur convictions, se rabattent sur la religion comme méthode de fédération des forces. Soyons clairs : tant que nous cautionnerons l’un ou l’autre des deux partis sans pour autant le forcer à se tenir assis à la table des négociations, ce conflit durera tant que l’anéantissement ne sera pas total d’un côté ou de l’autre.

A terme l’on pourrait aisément assister à une escalade plus grave encore que celle qui s’engage. L’armée de terre israélienne va s’enliser dans les villes et bourgades et, bien que rompus à l’exercice, ces troupes vont subir un camouflet de la guérilla urbaine qui va s’engager. A l’instar des USA devenus trop arrogants en Irak Israël risque de payer le prix fort de son enthousiasme à frapper au cœur de la Palestine. Ce qui risque de faire dégénérer le conflit c’est aussi l’attitude des autres nations arabes qui encerclent l’enclave juive. Que les différents états daignent se mettre d’accord et ce sera un bain de sang, quand bien même l’armée Israélienne serait mieux équipée et formée que celles de ses opposants, le raz de marée serait inévitable ou presque. Ce fut presque le cas lors de l’assaut égyptien durant la guerre du Kippour, par chance pour Israël la stratégie psychorigide égyptienne leur coûta la victoire. Attendons nous à ce que des chefs de guerre mieux formés soient plus lucides que leurs prédécesseurs, et donc que le conflit ne se contente pas de durer que quelques jours... En perspective si aucun système n’arrive à enrayer cette folie de l’état hébreu, nul doute qu’il va payer sa fierté et son orgueil un prix que la population va rapidement estimer comme inacceptable.

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