02 décembre 2008

Personnes trop vieilles

L’aspect comique de la société actuelle est qu’elle est aussi cynique qu’indécente dans ses réflexions. Tout comme je l’affirme depuis bien longtemps notre égocentrisme nous pousse à des analyses volontairement biaisées, et ce juste pour la malsaine satisfaction d’avoir quelqu’un sur qui cogner. C’est dans cette optique que je me suis amusé à lire un « article » placé en une de Yahoo (je mets le lien en fin de ce texte). En substance la chose revendique que nos seniors sont des radins trop riches qui ne donnent pas assez de leur pognon à la nouvelle génération. Avec un argumentaire complet sur la question (les étrennes des petits enfants, l’appartement possédé à la Défense et j’en passe), c’est globalement une apologie à la jeunesse faisant les poches aux vieux trop friqués. Qu’est ce que j’en pense ? A votre avis ?

Ah ces « jeunes » (comprendre avortons en mal de reconnaissance et d’argent facile sans sueur), toujours à brailler qu’il est difficile de bosser, d’étudier et de mettre en perspective le besoin d’avoir un revenu et de désirer des loisirs. Dites, les dégénérés trop pressés, vous croyez qu’ils sont devenus propriétaires sans sacrifice ? On leur reproche leurs voyages, qu’ils ne dépensent que pour eux ou presque et qu’ils donnent aux autres avec parcimonie... Mais bordel ils ont raison ! De quel droit exigerait-on d’eux qu’ils filent leurs économies sous prétexte que nous sommes leurs descendants ?! C’est inepte, à chacun d’être capable de se bâtir un avenir et non de compter sur l’aide des autres. « Dieu a dit : Aide toi et le ciel t’aidera » et non « Compte sur ton grand père pour te payer ta bagnole » ! C’est pourtant élémentaire il me semble : à trop espérer d’autrui l’on finit de toute façon seul et fauché. La capacité d’être avec les autres c’est de ne pas en être tributaire à quelque moment que ce soit.

L’autre point qui m’a fait bondir c’est que les dits « jeunes » sont aussi malins que des lemmings se jetant dans l’océan sans savoir nager. En effet, dès qu’il s’agit de quitter le cadre d’une vie calme, dénuée de problèmes et où les finances sont juste existantes au moment de la ponction dans la trésorerie parentale, c’est immédiatement le naufrage. QUOI ?! Travailler comme caissier ?! Quelle horreur ! Ce n’est pas caricatural, loin de là. Les nouvelles générations espèrent qu’un tiers fera les métiers ingrats qu’ils ne se privent pas de dénigrer et ne visent que les postes disponibles dans les bureaux climatisés d’une multinationale, ou au pire d’une administration pour s’y encroûter (comprendre glander pour une paie assortie d’avantages divers). Je suis foncièrement sidéré par cette tendance à chercher le sponsor au lieu de se financer par ses propres moyens. Serais-je donc un imbécile de m’être échiné pour me payer ma première bagnole, puis encore plus pour en faire le plein et pouvoir payer une tournée à mes amis ? J’estime devoir dire que je suis fier de m’être usé les mains et non d’avoir des doigts dignes d’un snob manucuré. Dans une société où le manuel est considéré comme dégradant il ne faut pas s’étonner que les prestations comme la plomberie, la maçonnerie ou la vitrerie, soient devenues relativement difficile à obtenir... et assez chères.

A terme ma plus grande inquiétude est que cet esprit de facilité devienne non quelques imbéciles mal éduqués mais une norme où chacun enviera son géniteur sous prétexte qu’il a eu la bêtise de bosser quarante ans, cotiser et épargner comme un con et finalement qu’il dépensera avec sa femme ces quelques deniers camouflés dans le petit bas de laine pour les vieux jours. Morveux ingrats, pourritures sans respect pour le travail d’autrui, il serait intelligent de vous coller une belle branlée qui vous a manqué durant votre enfance, mais aussi de vous mettre au turbin quelques mois afin de comprendre qu’il n’y a pas que des places de planquées dans une nation. Tiens grand-père était charpentier... Ca serait enrichissant de faire trimballer des bastings par son morveux de petit-fils pour qu’on lui enfonce dans le crâne que le travail n’est pas dégradant et qu’il est méritoire d’avoir résisté à ce boulot, et ainsi avoir réuni un peu d’argent pour en profiter après.

Bienheureux sont les parents qui peuvent apprécier la présence de leurs enfants qui se foutent du matériel et qui respectent leurs efforts pour leur offrir une vie décente. En quoi l’argent de poche serait une obligation ? J’ai à l’esprit une devise familiale : « Celui qui a bossé pour son fric a toute autorité pour le dépenser comme il l’entend. ». De ce point de vue cela sous-entend « Dépense que le fric que tu possèdes, pas celui de quelqu’un d’autre ».

Alors les petits cons jaloux, quel effet cela fait de se faire tailler un costard ? Je vous offrirais volontiers quatre planches... mais vous seriez foutus de vous plaindre qu’elles sont d’Isorel et non en sapin !

Article sur Yahoo.fr

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