09 septembre 2009

Ah là on a des pointures !

Oui je sais, on me le reproche bien assez, je n’ai pas cette tendresse naturelle pour les tops de la radio qu’ont les majors, les adolescents boutonneux bourrés d’hormones et de préjugés, ou encore les hypermarchés toujours prêts à vous diffuser ces saloperies en boucles infernales. Je l’avoue, je hais le top 50 ! Je le maudis, le conchie, le piétine sans pitié ni respect tant il ne m’inspire guère autre chose qu’un matin morne juché sur mon trône, suite à une gastroentérite fulgurante. Le top 50 est à la musique, ce que l’artillerie est à l’industrie des jouets (si l’on excepte bien entendu le fait que des BASM peuvent ressembler à des jouets, mais passons là-dessus).

Gloire d’un instant, éphémères stars projetées sur le devant de la scène, et accessoirement dans les profondeurs abyssales de la connerie éditoriale de la presse people, ces pauvres hères tentent désespérément de nous brailler leurs mélodies, leurs « textes profonds » (sans commentaire), le tout dans un enrobage soit acidulé au point qu’il soit chlorhydrique, ou au contraire tirant sur le monochrome des trucs qu’ils appellent « RnB ». Oui, oui ! Je vous le dis, c’est tout l’un ou tout l’autre : soit de la guimauve prémâchée bonne pour les hospices de Beaune, soit de la saloperie sexiste et incitant à la violence. Et entre les deux ? Une ribambelle de « trucs » indéfinissables, de ces machins que l’on écoute en se demandant si l’ingénieur du son n’était pas assoupi au moment de l’enregistrement, ou encore si ce n’est pas le neveu de la grand’tante du producteur qui s’est amusé avec son Bontempi à ses heures perdues. Et là-dedans encore, il y a de quoi faire… et souffrir.

Franchement, voir une bande de zigues s’agiter à peu près en rythme, s’époumonant virtuellement grâce à la magie du playback, et se ridiculisant avec des tenues aussi amples qu’informes, ça vous inspire quoi ? Personnellement, un fou rire, ou plutôt des larmes quand je songe à leurs ventes, surtout en les mettant en perspective avec celles d’artistes de qualité qui, sous prétexte qu’ils ne cirent pas les pompes du tout venant, sont considérés comme invendables. Qu’on nous rende le talent de Brassens bordel !

L’été, cette saison propice aux ébats sur la plage, à la copulation frénétique dans les caravanes, et à la prolifération nocive des « tubes de l’été » ! J’adore cette fin de saison où les invendus s’amoncellent dans les étals, où les compilations se multiplient à un rythme digne d’une famille lapin, et surtout ce martèlement médiatique à outrance… Aussitôt entendu (et surtout pas écouté, sous peine de finir lobotomisé), aussitôt classé verticalement grâce au préfet éponyme ! Vous vous souvenez, vous, du meilleur de l’année précédente ? Ayant fui les ondes connues au profit des ondes mal connues, je dois reconnaître une incompétence crasse concernant la discographie de ces dix dernières années. Et quoi ? Aimer les Beatles, les Stones, Mano Solo, ou encore apprécier Bérurier noir, ça vous choque ? Comme je l’ai dit au début de cet article, moi et les tubes… vous savez…

Mais il y a tout de même des morceaux avec lesquels je ne peux avoir qu’une franche tendresse. Certes, musicalement c’est de la merde (et je pèse mes mots… maux ? Oui aussi), mais, quelque part, TOUT LE MONDE la connaît cette cochonnerie. Nostalgie ? Souvenirs de vacances passées dieu sait où, avec le souvenir d’une gamine et d’un flirt éphémère ? Possible. Mais tout de même, se souvenir de pointures comme Sabrina, Partenaire Particulier, ou encore l’inusable Patrick Hernandez, cela relève du masochisme, non ? Soit dit en passant, ces noms seront probablement inconnus pour tous mes lecteurs dont l’âge n’atteint pas le quart de siècle… Mais je m’en cogne ! Qu’ils s’informent !

Et enfin, il existe de vrais malades, de ces fous qui, sous couvert d’humour, sont franchement atteints par de graves maladies mentales… Je pense à ces barjots de « Bide et musique» ! Allez les voir, et cliquez sur leur radio Web. Phénoménal : ils programment tout ce que l’on a honte d’avoir dans sa discographie (et pire encore), ils nous ramènent à des époques où « Putain, la radio, c’était mieux avant ». Mouais… la nostalgie, c’est comme les cacahuètes : quand on en abuse, on finit par se payer des overdoses de graisse.

Allez les voir, sérieux !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

merci pour le lien ...
nostalgie ...
corrine