13 octobre 2009

Hé, vous là !

Ne vous est-il jamais arrivé d’être apostrophé ainsi, que ce soit dans la rue ou bien dans un centre commercial ? N’avez-vous pas ressenti l’agression verbale de la part d’une personne inconnue, et par conséquent particulièrement inopportune ? Le comble de l’impolitesse est de s’imposer aux autres, et ces chers camelots ont un don incroyable : celui de m’insupporter au bout de trois phrases. Ah, ces vendeurs de rêve, ces pourfendeurs des prix trop chers qui tentent, par tous les moyens, de vous caser leurs saletés !

Non que je sois contre les méthodes commerciales agressives, c’est juste que je les trouve généralement très mal amenées, et surtout globalement malhonnêtes. D’ailleurs, eu égard à mes opinions politiques, on pourrait même dire que ma perception de l’humanité m’inciterait à imposer un gouvernement au moins par les baïonnettes, au mieux à l’aide de la propagande. Alors quoi ? Qu’on vous dicte une façon de penser est une chose, et l’éducation des masses fait partie intégrante de l’art de diriger un état, mais les commerçants, eux, s’y prennent comme des manches ! Les exemples sont légions, alors regardons en quelques uns qui sont tout bonnement caricaturaux.

Prenons le vendeur de cuir. Celui-là, je le mets au panthéon des emmerdeurs, au firmament du baratin de quatre sous. Rien que de le voir sortir de sa boutique, gourmette arrogante au poignet, chemise défaite et chaîne en or autour du cou grasseyant, et je vois déjà le personnage tenter de me refiler ses pelures à prix d’or. « Un acheté, un offert ! » Ah ouais ? Donc, si je saisis bien le truc, le prix d’un seul couvre le prix des deux. En conséquence, on peut donc dire, en toute logique, qu’on peut encore négocier sur le prix unitaire du blouson, non ? Là, le drame : on ne négocie pas ! Le vendeur, offusqué, va se plaindre de sa marge, et de ses charges, et de dieu sait quoi encore. Tiens, alors : Pour un prix donné tu peux m’en filer deux (donc un supposément gratuit), mais un seul un peu moins cher, ça, tu ne sais pas faire. Et on entre dans le marchandage abscons, le truc insupportable où le baratin doit faire mouche. Un tuyau : s’il vous annonce un prix pour deux produits, annoncez un prix unitaire au minimum égal à la moitié de cette valeur, et partez de ce montant pour négocier. Débile, chiant, et au final cela ne garantit en rien la qualité du ou des blousons achetés. Messieurs les caricatures, merci de m’épargner votre tchatche !

Un autre type d’alpague dans la rue me gonfle prodigieusement : les vendeurs de services. Ceux là, ils seraient prêts à tout pour vous vendre un forfait mobile pour le Maghreb (où, évidemment, vous ne connaissez personne), un abonnement à la télévision par satellite alors que vous avez le câble ou la télévision par l’ADSL, et, fin du fin, le vendeur à la sauvette d’assurances diverses et variées. Hé, dites, si je veux ces services, je sais où aller, et certainement pas en pleine rue. Et le plus pénible, c’est le discours au mieux incomplet, au pire totalement faux. N’hésitez jamais à les emmerder à votre tour : demandez du détail ! Sortez la calculette, faites jouer les chiffres pour démontrer à votre escroc en puissance que vous avez mieux pour moins cher ailleurs. Généralement, on vous laissera partir avec un rictus agacé digne d’un mauvais polar.

Aujourd’hui que la communication est reine, nombre de sociétés se sont spécialisées dans le rabattage par téléphone, voire par Internet. Ah, ces gens qui se font passer pour des sociétés de sondage, voire même des administrations, tout ça pour vous refiler des choses dont vous n’avez que faire ! Là encore, soyez pourris : s’ils se disent d’une administration, prétendez vouloir valider votre numéro d’adhérent… Et là généralement, ça finit en « biiip, biiip ». Ajoutez un soupçon de mauvaise foi, en répondant des idioties au sondage. « Etes vous marié ? », répondez, « Non, je suis veuf (veuve) depuis quatre jour ». Grand moment de solitude pour le démarcheur. « Avez-vous des animaux ? », relancez « Non, je suis allergique ». Et ainsi de suite.

Maintenant que les immeubles sont devenus des bunkers à paranoïaques grâce à l’avènement du digicode, les démarcheurs en porte à porte sont de moins en moins nombreux. Dieu merci, ils ne sont plus à tenter de caser leur sempiternelle encyclopédie, l’aspirateur qui aspire tout sauf la poussière, ou encore les produits d’entretien qui ne se lessivent que votre pécule. Les nouveaux démarcheurs passent par votre messagerie électronique, la pourrissent de prospectus et d’offres mal traduites, et espèrent ainsi appâter quelques pigeons. Vous aimez jouer ? Répondez, demandez leur une fiche technique, et faites les tourner en bourrique. Ils n’aiment pas perdre leur temps… Mais vous avez du temps à tuer, non ? C’est un juste retour des choses : « Œil pour œil ».

Oui je sais, je suis un sale con. Et alors ?

2 commentaires:

Anonyme a dit…

sourire , les vendeurs de cuir!

Ah , le démarchage au téléphone , un grand moment de conneries !

corrine

Thoraval a dit…

Tsss... Ne soyez pas si pessimistes... Tous les démarcheurs passés chez moi pour me vendrent un truc sont mes clients, désormais... Rire!