29 janvier 2010

Grisailles et moutons

Grisaille et moutons

Ils errent dans un silence feutré,
Ils passent sur nos fils sans s’empêtrer,
Intangibles, ils glissent lentement,
Insensibles, ils s’étalent calmement.

Les moutons de grisailles s’amoncellent,
Ils envahissent totalement le ciel.
Ils étouffent les rayons du soleil,
Qui ne teintent plus ton teint de vermeil.

Ils naissent comme ils vivent,
Mystérieux, ils naviguent et se suivent.
Ils se moquent du temps qui passe,
Car nul se soucient quand ils trépassent.

Les moutons de grisailles s’effondrent,
Ils détrempent l’herbe bonne à tondre.
Ils s’essorent sans pousser un cri,
Car pour eux, personne ne prie.

Ils sont symboles d’automne,
Ils nous préparent à ce que l’orage tonne.
Ils sont horreur et vie à la fois,
Quand ils naissent d’un feu dans un bois.

Les moutons de grisaille repassent,
Ils nous cernent, et nous de guerre lasse,
Nous sortons les parapluies colorés,
Et formons alors une foule bigarrée.

Puis enfin le bleu renaît dans la cendre,
Les moutons viennent de s’épandre.
On célèbre la fin de la pluie et du froid,
Ils meurent, sans qu’il y ait d’effroi.

Les moutons de grisailles meurent,
Ils emportent avec eux toutes nos peurs.
Ils s’abandonnent au pouvoir des vents,
Faites qu’ils ne subissent pas de tourments.

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