15 février 2010

Odyssée de la Vie

La Vie est une chose espiègle, qui ne manque pas d’humour ni de piquant. Quand on y songe, les millénaires ne furent qu’une étape fort courte en regard du temps dévolu à l’apparition de la Vie elle-même. Nous, pauvres primates assujettis à l’existence éphémère, fragile, nous ne devons notre conscience de notre propre existence que grâce à des étapes où l’humour fut omniprésent ! Si l’on y songe patiemment, on ne peut douter que c’est bel et bien un esprit potache qui a produit notre forme de vie actuelle.

Cela vous semble incongru comme analyse ? Réfléchissez… oui d’accord, c’est beaucoup demander, mais faites le un instant, juste pour prendre conscience de ce que nous sommes. Techniquement, nous vivons sur une planète qui navigue ni trop loin ni trop près du soleil, l’amplitude thermique présente au sol est assez faible par rapport au reste des planètes de notre système solaire, et pardessus le marché, nous disposons de l’eau sous forme liquide, chose très rare dans l’univers. Ah, petit aparté concernant l’eau sous forme liquide : l’eau ne peut exister sous forme liquide que si la température est supérieure à zéro degré Celsius, et inférieure à 100 degrés (en gros), or 100° d’écart n’est quasiment rien ! Enfin bon, revenons au sujet : c’est donc des conditions on ne peut plus favorables qui nous ont permis de progresser, mais pourtant bien des évènements auraient pu nous anéantir : les glaciations, la tectonique (non, pas la danse d’épileptique) des plaques, les volcans, les sécheresses, les prédateurs, les météorites et dieu sait quoi encore. Et nous sommes là, bien vivants, proliférants à une vitesse ahurissante, bien satisfaits de notre existence, et fiers de notre intelligence.

Alors, s’il s’agit d’un miracle divin, pourquoi est-ce que je parle d’humour ? Vous ne voyez vraiment pas ? Moi j’y vois la désopilante manie de la nature à chercher des solutions à des problèmes qui se créent au fur et à mesure. Prenons la pilosité par exemple : lointain héritage des primates, celle-ci a persisté comme un vestige d’un pelage de protection contre les éléments, or nous cherchons par tous les moyens de nous en débarrasser, ou du moins à la contrôler contre vents et marées ! Coiffeurs, épilateurs de tous poils, régalez vous avec ce cadeau de l’évolution ! De là, l’évidence est faite : c’est un trait d’humour que de nous laisser la barbe, ou le poil aux pattes. Et là, c’est le petit exemple idiot, que dire de ce reste de queue qui nous permet de nous briser littéralement le postérieur en cas de chute ? Si ce n’est pas une vacherie que de le laisser en place, je ne sais pas trop ce que c’est ! Ah, l’humour de la nature : une peau juste suffisamment rigide pour protéger de la pluie, mais insuffisante pour nous épargner les piqûres d’insectes ! Une vue tout juste bonne à faire le bonheur des ophtalmo et autres business de la lunetterie, et une ouie qu’on aime à détruire à coups de décibels…

Quittons le domaine de l’anatomie, et allons jeter un œil sur notre planète. Comme l’a dit un ami proche « L’homme a toujours expérimenté. Pour savoir si la lave était chaude, il a bien fallu qu’il y en ait un qui plonge, et qui se rende compte, l’espace d’une microseconde, que la lave, ça brûle ! ». Pas con. On s’est doté de l’outil d’analyse qu’est notre cerveau qu’en échouant sans cesse, en affinant nos boulettes, en faisant à chaque fois empirer le bazar pour exclure toutes les pires bêtises. Si l’on en est arrivé à faire des machines pour voler, c’est qu’un crétin comme Icare a tenté le coup avec des plumes et qu’il a fini la tronche (et le reste) en vrac à l’atterrissage. Si l’on est arrivé à comprendre la nage et l’enseigner, c’est qu’un paquet de tordus y a laissé la peau, et, si l’on a compris l’utilité du feu, c’est qu’il y a du avoir quelques ancêtres qui ont finis en rôti quelque part sur cette terre. Notre environnement a toujours été hostile, et j’imagine bien mère Nature hilare, voyant un homo habilis s’enfuir après avoir échoué à tuer un tigre ou une autre bestiole hostile. Que dire aussi des changements de climat ? Un tsunami pour lui remettre les idées en place au primate, une bonne descente de température pour lui rappeler sa condition de fragilité, et un été torride pour lui faire cuire la peau façon barbecue !

Mère Nature n’est pas une ennemie, et nous ne pouvons pas la guider. On se doit d’en respecter les règles, car, au fond, notre vain espoir de la maîtriser nous mène, en ce moment, à notre perte. Mais en retour de notre orgueil, elle se marre la mémère millénaire ! Elle nous fout nos propres erreurs dans la gueule, à coups de calamités climatiques, à coups de famine, et se rit de notre insistance à vouloir survivre. Après tout, il n’y a qu’elle qui nous survit, car avant nous, elle était déjà là, à préparer notre venue, et si nous venions à disparaître, elle se ferait joie de recréer ce monde, différemment, en expérimentant une autre évolution. Si nous nous faisons sauter la tronche à la bombe, peut-être que dans cinq millions d’années, des dauphins joueront au poker, examineront nos vestiges, se gratteront le nez en se demandant « Comment ils ont pu survivre sur les terres émergées ces machins là ?! »

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