21 avril 2010

Oh bah merde alors !

Non, ne cherchez pas, il n’y a pas de calembour vaseux concernant le président Américain dans le titre, même si, l’espace de quelques secondes, j’ai vraiment envisagé de faire un jeu de mots stupide sur son nom… Mais l’irrévérence n’étant plus qu’une marque de déviance aux yeux des censeurs, je me contenterai de regarder le personnage de loin, de sourire béatement à l’idée qu’il s’est aussi vite étiolé qu’il a été mis en avant, et, qu’à terme, il ne sera qu’un président parmi d’autres. On pourra mettre à son crédit de ne pas être un blanc, et d’avoir osé tenter le discours social dans un état réputé pour son affairisme nombriliste, mais dans l’absolu, il sera tel un Jimmy Carter : aimé, mais pas spécialement encensé.

C’est amusant comme l’image des gens peut changer en quelques instants, comme il est difficile de bâtir un cliché propre, alors que la réduire en poussière est simple. Reprenons Obama pour quelques instants : autant il fut le moteur du « Yes, we can », autant aujourd’hui il est celui à qui l’on dit « No, we can’t ». Couillon, hein ? Et puis, après tout, quelqu’un qui est prix Nobel de la paix ne peut pas être mauvais… Oh merde, il a signé pour l’envoi de troupes supplémentaires en Afghanistan ! Il n’y aurait pas comme un souci, là ? Bon, je sais bien que ce genre d’institution ne fait que coller des diplômes aux gens qui rassurent la foule, mais quand même merde, on ne donne pas un Nobel de la paix à un type qui dirige deux guerres en même temps ! Indépendance, tu parles !

Là, plus proche de la plèbe Française (et des bistrots à zinc spécialisés dans le commentaire sportif de Norbert, Riton, avec l’oreille complaisante des clients de passage), nous avons le football avec une affaire de proxénétisme. Tiens, les héros du ballon rond deviennent les héros des balloches trop pleines ? Risible, surtout quand on se dit qu’il y a encore des gens pour idolâtrer des êtres humains, comme si les croix, les torahs, et Dieu sait quoi encore ne suffisaient plus. Personnellement, je me fous totalement de savoir le devenir de ces types que je ne citerai même pas, tout simplement parce qu’ils sont des gens ordinaires, juste de bons sportifs (a priori, encore que …) et qu’au fond ils sont tout aussi faibles, stupides, et susceptibles de se vautrer que n’importe qui. Etre une star ne fait pas de vous une lumière, contrairement à ce que laisserait entendre le titre anglais !

Le quotidien a le mérite de nous redonner involontairement le sourire. Entre les incompétences notoires de nos élus, de celles des journalistes qui rapportent n’importe quoi sous prétexte de faire de l’information, et, les plus virulentes, l’incompétence du quidam, nous avons une jolie brochette de cons prêts à tout pour se faire entendre. J’ai déjà râlé contre le numéro deux du Vatican, notre ministre de l’industrie, contre les détracteurs de notre ministre de la santé, et je pourrais en ajouter chaque jour à la liste, mais là, j’estime que c’est à chacun de réagir et de ne pas avaler n’importe quoi. J’en ai quelques bonnes en réserve : un an auparavant, les banques nous disaient « au secours, on a plus de fric ! », et ce sont les mêmes banques qui annoncent à présent « on n’a toujours pas de pognon à vous prêter, par contre on peut verser les dividendes aux actionnaires, et les bonus de nos traders ». Ah bah merde alors, j’ignorais que nous avions deux monnaies : celle des « élites », et celles des larbins comme moi.

Gueuler ? Râler ? Je préfère encore en rire, tant que je ne suis pas directement touché. Je suis comme tout le monde, un pleutre accroché à mes petites possessions, et puis Haïti c’est pas chez moi, et puis l’Afrique je n’y mettrai jamais les pieds, et puis je m’en contrefous de la misère dans le monde… Oh merde, j’ai failli oublier que l’humanité ne se réduit pas à mon quartier et à mes amis et/ou collègues de bureau. Comme quoi, si j’arrive à oublier des milliards d’humains, je ne peux pas reprocher aux gouvernants d’en faire autant… si ?

Oh bah merde alors !

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