04 juin 2010

Sectarisme scolaire

Ah, cette école publique, ce lycée technique et public, cette formation au gauchisme estudiantin de bon ton, et ce nivellement de la pensée par le bas ! Que de souvenirs j’ai en tête quand je songe à celles et ceux qui se chargeaient, bon gré mal gré, de nous enseigner quelques rudiments de penser. Qu’il me soit permis d’évoquer cette façon si particulière d’en coller une bonne couche dans les esprits malléables des adolescents : c’était la grande rengaine du « la gauche est mieux que la droite », et du « la droite est facho, la gauche socialo ». Mouais. Rien que le souvenir édifiant des avortons abordant l’étoile rouge sans en connaître ni la symbolique, ni même l’impact sur les nations derrière le rideau de fer me donnait la nausée. Après tout, mes origines slaves s’offusquaient d’entendre un abruti, pardon un camarade, siffloter sans vergogne l’internationale qui, pendant des décennies, a conduit des millions de personnes derrière les barreaux. Mais là je m’éloigne du sujet.

Hé oui : l’école véhicule souvent l’idéologie des professeurs qui y enseignent, avant même de fourrer dans nos têtes blondes des fondamentaux en histoire et en économie. Tenez : vous aurez plus de chance d’entendre un adolescent affirmer sans frémir que « la gauche, c’est mieux », et qui sera infoutu, en même temps, de vous expliquer la différence entre l’assemblée nationale et le sénat. Edifiant, d’autant plus que notre cher inculte chronique aura, sous peu, le droit de voter pour son président, son maire, donc pour choisir sans la moindre compétence un pourri de gauche, ou un escroc de droite. Dans ces conditions, c’est à croire que nous fondons notre avenir sur des jeunes endoctrinés à l’idéal socialiste… ou plutôt, crypto socialiste, car, dans les faits, les gauchos d’hier sont ceux qui votent à droite, non ? C’est logique : si tous ceux embarqués dans l’idée du petit livre rouge, ou bien dans l’espoir vain et rêveur de voir une société plus juste à travers une politique sociale, se tenaient à voter à gauche, comment la droite serait parvenue au pouvoir, ceci depuis 1995 ?

On ne forme pas une élite dans les écoles, pas plus que l’on forme des stratèges dans les casernes à troufions sans éducation. On forme une masse besogneuse (si possible), corvéable (puisque soumise), et disciplinée (avec un peu de chance). De là, on compte donc sur le secret dessein qu’ils restent fermement accrochés à leurs idéaux pour toujours… Or, la réalité se rappelle à eux rapidement. Prenez un étudiant X fortement influencés par les idées marxisto ordurières que lui vend son professeur (sans précision de la matière) ; expliquez lui qu’il va gagner un salaire quelconque, et qu’il en perdra la moitié pour financer ceux qui, contrairement à lui, ne travaillent pas. Enfin, rappelez lui qu’il sera tenu de payer, sous peine d’être pris pour un délinquant, un traître à la nation qui ne paie pas ses impôts… et écoutez le geindre ! « Vais pas payer pour les autres ! » dira-t-il avec empressement. Tiens, parce que le socialisme, ce n’est pas partager ses richesses avec les démunis et les moins biens lotis ? Maintenant, faites lui le topo d’une ponction moins grande, mais d’une hégémonie des grandes entreprises, d’un travail raréfié et mal payé, parce que les ploutocrates auront créés une société de consommation, et non de production. Expliquez lui qu’en cas de pépin, la sécurité sociale ne lui versera que le minimum qu’il aura pu cotiser, et que la solidarité est un fantasme. Il couinera alors aussi fortement, exprimant son dégoût pour le dieu pognon.

A force de faire avaler n’importe quoi aux gosses, nous en faisons des êtres qui rêvent d’une vie facile, d’un salaire élevé pour un travail pas trop dur. Nous lui faisons miroiter les RTT, les congés payés, la sécurité sociale… mais sans lui expliquer la contrepartie des horaires variables, des salaires qui n’augmentent pas en regard du coût de la vie, et des situations où l’employé reste malgré tout, de peur de ne plus trouver du travail ailleurs. Belle connerie que d’endoctriner les gosses de la sorte, non ?

La société Française s’est empressée de juxtaposer doctrine et islam, parce que c’est plus facile d’appréhender un barbu cliché avec un terroriste au cerveau lessivé par la propagande. Il est plus évident de dire « Ils sont formés à tuer. Ils ne respectent rien. Les salauds ! », que d’aller regarder devant chez soi si tout va bien. Une école « Catholique » est actuellement sur la sellette pour ses méthodes d’enseignement déficientes, la pratique apparemment courante de coupes vives et négationnistes dans l’histoire, ainsi que l’embrigadement à une xénophobie assez brutale. Surpris ? Pas le moins du monde ! Pourquoi être surpris, quand notre propre système scolaire n’est pas foutu d’aborder les plaies de la collaboration, ou des guerres de décolonisation. Il est pour le moins incroyable que les gens puissent encore croire que l’enseignement puisse être fait sans une couleur politique, notamment quand il s’agit d’expliquer les grandes erreurs et drames de notre temps. Le cas le plus flagrant est la mise en exergue des crimes nazis, et le silence tout sauf relatif concernant les crimes du communisme. Ah, expliquer que Staline était un dictateur… mais aller faire le bilan des massacres programmés, des déportations massives de ce despote, on met de côté. Pourtant, Staline a fait plus de victimes qu’Hitler, et ce avec son propre peuple ! Quoi penser d’une telle censure ?

J’estime qu’il est du devoir des parents, s’ils en ont la connaissance et surtout la capacité, d’informer et d’aider leurs enfants à ne pas se laisser embarquer dans des clichés et des voies nauséabondes. Je trouve tout aussi mauvais d’obtenir des votants gauchistes, que des chemises noires, que des gosses voués à une cause pseudo religieuse. Je ne mets pas en doute toutes les écoles religieuses, je mets en doute la capacité de ces mêmes écoles à expurger le contenu de l’enseignement de la couleur forcément politique d’une éducation stricte dans la foi. La laïcité n’a pas été mise en œuvre pour censurer les fois, mais pour empêcher de telles dérives. Et puis, chapeau bas : pour une fois que le rectorat se bouge pour faire disparaître un sectarisme puant… Jusqu’au jour béni où les recteurs feront le même ménage dans leur propre chapelle, en rappelant à l’ordre les enseignants. Enseigner, ce n’est pas faire apprendre une idéologie unique, mais au contraire faire comprendre et analyser les différentes formes de perspectives. Mais là, c’est un fantasme tout personnel...

L'école catholique en question, à Bordeaux (lepoint.fr)

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