21 septembre 2010

2012

Ne comptez pas sur moi pour faire la chronique d’un film éponyme dont l’absence de qualité scénaristique n’est absolument pas compensée par les effets spéciaux. C’est même un des pires navets que j’ai eu l’occasion de m’envoyer lors d’une session pop-corn, au titre que la chose dégouline d’Américanisme primaire, de clichés usés jusqu’à la trame, et que tout demeuré un tant soit peu cinéphile verra la fin dès le milieu du film. Bref, oublions cet étron pour parler de l’année 2012, et de son importance pour le monde entier, et pour la France notamment.

C’est amusant de noter qu’il existe encore énormément de personnes pourtant « cultivées » qui pensent que l’année 2012 sera la dernière pour l’humanité : entre calendrier aztèque (ou je ne sais plus quoi, qu’importe) qui cesse le décompte à cette année, et les prédictions maintes fois bidouillées de notre cher Nostradamus, force est de constater que le défaitisme et le nihilisme font encore bien recette. En quoi cette année serait pire que les précédentes dans le fond ? Si l’on omet toutes les catastrophes naturelles qui nous pendent au nez, on peut décemment constater que rien, pour le moment, ne saurait nous inviter à un naufrage humain de notre propre main, si ce n’est notre humanité elle-même. En effet, quoi de plus logique après tout ? Nous avons réussi à provoquer deux guerres mondiales, mettre au pouvoir des monstres génocides, légitimer l’usage de la bombe atomique, puis avant du gaz de combat, et encore avant de la torture... Alors, quoi de révolutionnaire et de si inquiétant au fait que l’humanité est assise sur un fauteuil à bascule, sous lequel on a placé un détonateur? Nous oscillons, nous attendons patiemment qu’un abruti d’un côté provoque l’abruti d’en face, et que les deux crétins s’entendent pour ne plus être d’accord, puis finalement de les voir nous bousiller la tronche (et accessoirement le monde) à grands coups de missiles intercontinentaux. Ce fut notre monde pendant quasiment un demi siècle, et aujourd’hui encore, rien n’est impossible. Alors, trembler face à l’idée qu’on puisse s’autodétruire ? Pas plus que cela, puisque dans le fond, passer l’arme à gauche est inévitable.

Revenons sur les cataclysmes. Ah ça, il n’en manque pas un seul au décompte des psychoses scientifiques : météorite digne de la disparition des dinosaures, méga volcan nous collant un hiver nucléaire, fonte des pôles, réchauffement climatique, ou tout à l’inverse glaciation rapide, vent solaire devenant trop intense... Il y a de quoi faire et de quoi vous coller une trouille bleue. Et allez que les clowns d’Hollywood vous en collent plein la vue avec des films catastrophes (les deux mots s’acoquinant parfaitement pour décrire le résultat final), et vous promettent les pires horreurs. Dites, les guignols, quant bien même cela arriverait, nul doute que nous subirions un désastre, et que nous serions amenés à tout remettre en doute. Et alors ? L’existence même de l’humanité relève du miracle, et notre survie n’a souvent tenue qu’à un fil ténu du « coup de bol ». De ce fait, pas de panique (comme dirait le guide du voyageur intergalactique), on fera avec. Et si l’on est amenés à disparaître totalement, tant pis, au moins on se fera une dernière fiesta avec ce qu’il restera d’être humains. Je ne crains ni ces éléments stellaires, ni les potentiels débordements du climat. Je nous crains déjà bien plus que je ne craindrai jamais la nature. Elle, au moins, tente de faire preuve de bon sens en nettoyant son fonctionnement des éléments inutiles et inadaptés... Mais il reste à de se débarrasser de nous, ce qui ne sera pas si ardu finalement, si tant est qu’une météorite charitable daigne nous refaire la devanture dans un holocauste majeur.

N’oublions pas non plus que si Nostradamus ou n’importe quel illuminé a vu un désastre, c’est peut-être dans la perspective des élections présidentielles où l’on devra choisir entre l’héritière Le Pen, une des deux fêlées du PS, ou le bondissant (pour ne pas dire agité du bulbe) de président sortant. Dans le genre choix effrayant, y a de quoi songer aux pires cataclysmes, non ? Pour ma part, je verrai, à l’heure du vote, je dirai bonjour à l’urne, y glisserai ma voix, et me boufferai les doigts pendant le quinquennat à venir. Ben oui, je suis comme tous les Français : même si j’ai fait un choix, je trouverai toujours le moyen de le regretter. Ainsi va la vie !

Et puis merde ! Nous savons tous que nous avons toutes les capacités pour nous envoyer en l’air une fois pour toutes, que nous nous empoisonnons patiemment, avec une méthode et une rigueur invraisemblable. Tenez, moi qui suis fumeur, j’intoxique mon organisme avec un entêtement dramatique, tout en sachant bien que c’est le meilleur moyen de me coller plus tôt dans le trou. Et ? J’assume pleinement mon destin de viande périssable, reste à savoir comment je passerai l’éternité. Avec ma chance, on va me coller en enfer, avec pour punition divine de faire la conversation aux décérébrés de la téléréalité. A ce compte là, mieux vaut que je me fasse une vie de plaisirs, d’orgies... Ah non, si je fais ça, je vais partir plus tôt encore, et devoir m’enquiller les interminables conversations des présentateurs de talk show. Pitié... Que choisir ? La picole et Delarue, ou continuer sur mon rythme actuel et devoir me farcir Steevy ? Argh !

Dis Seigneur, t’aurais pas une grosse caillasse à nous balancer à la tronche ? Comme ça, je filerai bien plus tôt, et qui sait, avec les encombrements au purgatoire, je pourrai peut-être couper la file pour aller au paradis. Y aura qui là-bas ? Les acteurs de Navarro ? Ma boulangère pas futée mais jamais méchante ? Ah... Bon... Je crois que je vais rester dans l’autre file là... Steevy ! J’arrive !

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