17 janvier 2011

Musicalement parlant

Depuis l’avènement de la notion de culture, la musique est systématiquement présente. Martiale, folklorique, festive, religieuse, la musique est donc une composante indissociable des civilisations. Mieux encore, nous arrivons à distinguer l’origine ethnique d’un morceau par rapport aux sonorités qu’il contient. C’est donc une signature vivante de mondes qui, souvent, n’existent plus vraiment. Mémoire et histoire se mêlent donc au milieu des notes, pour offrir aux générations futures un point de vue particulier du passé.

Après, lorsque de nouvelles formes de médias sont apparues, la musique n’est pas restée de côté. Le cinéma en est un exemple flagrant. Historiquement, le cinéma était muet, et c’est donc des musiciens qui interprétaient des morceaux adaptés aux situations. Il est évident qu’un film sans musique ou son, cela s’avère au mieux pesant, au pire inintéressant. Les rares scènes où le silence sont utilisées, c’est justement pour que le dit silence soit particulièrement lourd de sens, et donc dérangeant pour le spectateur. Par la suite, lorsque le son apparut sur les pellicules, la musique n’en a pas moins pris sa place, voire même pris une ampleur insoupçonnée. Ce fut notamment la grande époque des comédies musicales, avec des personnages tels de Gene Kelly et Ginger Rogers. Nombre de films furent donc tournés en chanson, en danse, le tout avec une explosion de titres devenus cultes tels que « Over the raimbow » issu du film « Le magicien d’Oz ». Belle démonstration que la musique est tout à fait capable de s’échapper du simple rôle de support, pour devenir une vedette par elle-même.

Au-delà de ces considérations, certains prétendent, à raison je trouve, que la musique est l’image de son temps. De fait, on peut aisément raccorder les musiques des hippies à une époque contestataire, tout comme l’on peut associer des thèmes assez rigides à des périodes plus obscures. Cela connote évidemment l’état d’esprit d’une société, mais également la politique appliquée à la musique et aux chansons. Dès lors, une question ne peut que nous tarauder : que penser de notre musique actuelle ? Que penseront les générations futures ? Par comparaison, je dirais qu’il faut savoir raison garder, car les décennies précédentes ne sont pas avares en tubes foncièrement ridicules, pour ne pas oser dire lamentables. Hors de toute considération commerciale qui, il faut le dire, formate allègrement les disques pour les bacs, les années 70 et 80 ne furent pas en manque de morceaux désespérément festifs, et totalement dédiés aux pistes de danse. Depuis ABBA, en passant par Boney M, la grande époque du disco risque bien de faire rigoler les prochains millénaires. Et je ne parle même pas des costumes utilisés par les Village People ! Quant à parler des années 80, je crains que des bidules tels que partenaires particuliers sont susceptibles de donner de l’urticaire à tout bon musicologue qui se respecte. Je me moque ? Non : ce sont des morceaux qui ont marqués leur temps, mais qui auront franchement du mal à prétendre au moindre vernis culturel.

Donc, à bien y regarder, il n’est pas forcément possible de lyncher notre époque, tant finalement elle s’avère capable de produire le même genre de musique sans consistance ni intérêt. Les radios, l’Internet, la télévision musicale vivent grâce et par ces morceaux faciles à consommer, et relativement faciles à produire. Il est bien sûr évident que les paroles d’un Thiéfaine sont loin d’être aussi abordables que celles d’une brailleuse quelconque de RnB ! Mais, honnêtement, a-t-on encore vraiment des artistes, des chanteurs capables d’éveiller la foule ? Apparemment oui, puisque les nouvelles vedettes font salle comble. Cela laisse donc à penser que je suis complètement déconnecté de cette nouvelle vague, et que ce n’est que mon aigreur et mon désintérêt chronique qui font que je ne les connais pas. Toutefois, voir que les meilleurs ventes sont effectuées par des horreurs qui n’ont de musique que le nom, des starlettes qui vendent plus de la cuisse dénudée que du chant potable, cela me laisse augurer de bons gros fous rires dans le futur. Aujourd’hui, on ne se moque que rarement des vieilleries, et la nostalgie arrive même à faire aimer des chansons antédiluviennes aux ados. On diffuse sûrement Scorpions pour les slows, les Bee Gees pour remuer le popotin, tout le monde connaît Joe Dassin… Mais qui ira balander du Lady Gaga dans vingt ans, si ce n’est un vil moqueur, ou un archiviste audiovisuel un brin facétieux ? Je ne me moque pas : mon adolescence a été, elle aussi, marquée par de véritables poubelles musicales. Telles des casseroles culturelles, les reconnaître fait sincèrement mal aux synapses. Et là, c’est l’inévitable réflexion : « Mais comment se fait-il que j’ai retenu le titre de cette sombre merde ?! ». Parce que, comme tout le monde, je suis marqué par mon temps ! Et merde !

1 commentaire:

Voluta a dit…

http://www.youtube.com/watch?v=BiHTh6NnoWo&feature=player_embedded

j'sais plus comment on fait un lien hypertext ici...