10 mars 2011

Le reflet de notre société

Assis au bord d’une mer d’huile,
J’observe l’horizon noirci de fumée.
Sous les ruines aux toits en tuiles,
S’amoncelle le peuple mal aimé.

Certains tendent la main pour mendier,
D’autres se contentent d’errer.
Les églises n’accueillent plus pour prier,
Que les derniers dévots désespérés.

Alors, quand la faim pousse au crime,
Quand on s’arme pour le combat,
C’est que l’espoir est devenu infime,
Et que l’homme est tombé trop bas.

Comme un vautour, j’observe,
Bête noire qui guette les corps,
De ceux dont les puissants se servent,
Jusqu’à l’épuisement, jusqu’à la mort.

Puis un matin, la foule se réunit.
Elle charge les symboles de l’oppression.
Et moi, avec cynisme, je ris,
Parce qu’ils ne sont que nos obsessions.

Les riches comme les pauvres meurent,
Tous, ils sont condamnés à la naissance.
Les hommes et les femmes pleurent,
Car ils se savent condamnés à l’errance.

Et moi, je compte les victimes du combat.
Et moi, j’analyse le désastre annoncé.
Et moi, je les regarde courir comme des rats.
Et moi, j’achèverai sans pitié les blessés.

Je resterai toujours assis près des mares,
Qu’elles soient de pétrole ou de sang,
Je serai toujours à guetter le désespoir,
Parce qu’il y aura toujours des tyrans.

Parce que je suis le destin de l’humanité,
Parce que je suis le capitalisme forcené,
Parce que je suis le communisme délité,
Parce que je suis qui a vous a aliéné.

Parce que je suis l’horreur de pouvoir penser,
Parce que je suis le cauchemar de devoir vivre.
Parce que je suis ce qui va vous oppresser,
Parce que je suis l’ambition de mieux vivre.

Parce que je suis vous...

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