15 avril 2011

Sous les bombes

On regarde à travers la lucarne lumineuse,
Les infos qui défilent sans s’interrompre.
Elles sont bâties pour être insidieuses,
Et farcir les esprits d’images de décombres.

On se laisse emporter par le mouvement,
Comme un tsunami mondial clignotant.
On nous parle de juifs et de musulmans,
On montre des guerriers, des combattants.

Personne n’a envie que tu comprennes,
Parce qu’il est facile de manipuler.
Ils ne veulent pas éduquer, que tu apprennes,
Que la vérité n’est pas un cliché éculé.

Alors ils présentent les bombardiers,
Comme une console de jeux vidéo,
Ils déshumanisent les charniers,
Pour étouffer l’émotion et les idéaux.

On t’explique que les frappes sont chirurgicales,
Qu’elles ne tuent que les méchants.
Où sont passées les victimes dans ce dédale,
De mensonges pour que tu restes dans le rang ?

Dès que les pays ne sont pas riches,
Dès qu’on veut leur imposer la démocratie,
On transforme, on ment, on triche,
On impose nos candidats à l’autocratie.

Qu’on ne me raconte pas de salades,
On n’envoie pas de soldat pour faire la paix.
Qu’on ne me prenne pas pour un malade,
On ne tue que pour que le faux devienne vrai.

On farcit les jeunes avec des illusions,
On leur faire avaler d’énormes couleuvres,
Parce qu’il faut qu’ils rentrent dans les divisions,
Parce qu’un monde divisé est leur chef-d’œuvre.

Sans ennemi, la haine n’existe pas,
Alors les terroristes ont besoin des assassins,
Afin que chacun légitime les combats,
Pour qu’on puisse faire des victimes des saints.

Le martyr, c’est que ce nous sommes tous,
On crucifie notre conscience sans état d’âme.
Le martyr, c’est que qu’ils subissent tous,
Sacrifiés sur l’autel des états d’armes.

Ne rêve pas, le pouvoir n’est pas l’argent.
Comprends que la force, c’est le contrôle.
Le fric ne sert qu’à s’offrir des faveurs des dirigeants,
Mais au-delà, il y a l’influence où ils ont tous un rôle.

Au-delà d’un certain prix, la vie s’achète,
Ils négocient nos vies comme des actions en bourse.
Quand on y met le prix, la mort s’achète,
Et les dictatures restent alors dans la course.

Quand on a tué des démocrates sans pitié,
C’est qu’ils incitaient les foules à s’émanciper,
Du modèle trop carré de cette foutue piété,
Pour la messe quotidienne du journal télévisé.

Alors, chaque jour des gens mourront sous les bombes,
Les morts feront le jeu des bourreaux en costumes,
Ceux qui nous vendent du confort et des tombes,
Car ce sont les mêmes qui tuent et soignent nos rhumes.

Les nombres ne sont plus des valeurs boursières,
Ils sont ceux des soldats en opération,
Les nombres ne sont plus ceux de la production ouvrière,
Ils sont ceux des morts et des destructions.

Et on reste collés devant nos écrans scintillants,
Parce qu’il est plus intéressant d’observer,
Que d’être acteurs dans ce monde brillant,
Et qu’on préfère rester du « bon » côté.

Ne me dites pas qu’on s’inquiète du sort,
Des morts en Libye ou bien en Irak.
On s’inquiète plus du cours du pétrole et de l’or,
Que des victimes, surtout si elles sont black.

Les yeux ne pleurent plus quand des gosses meurent,
Les cœurs ne saignent plus quand on les tue.
Il ne faut pas émouvoir, on instaure plutôt la peur,
Et les sociétés tolèrent alors les choses les plus crues.

La télévision a envahi tous les foyers de notre planète,
Elle est le vecteur d’un mensonge universel,
Celui de la voie de la vie qui est totalement malhonnête,
A savoir qu’être bien équipé et riche rapproche du ciel.

Affranchissez vous de ce média maudit,
Libérez votre conscience des clichés conformistes,
Ou alors vous serez en dictature, et je vous prédis,
Que vous regretterez d’avoir été trop laxistes.

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